lundi 30 août 2010

Souvenirs du Symposium


À quelques reprises, j'ai fait mention ici du Symposium d'écriture auquel j'ai participé, les 20 et 21 août derniers. Je garde de la première édition de cet événement un agréable souvenir, même si je n'ai pas du tout l'habitude d'écrire en public. Installés sur les terrasses de bars ou de cafés, les écrivains participants, en groupe de trois ou quatre, devaient écrire des textes de 200-300 mots.  Ces séances d'écriture duraient une heure quinze, à raison de deux par jour. Chacun des récits devaient s'inspirer d'un paysage spécifique du centre-ville de Trois-Rivières. À la fin de chaque période d'écriture, les compositions étaient lus publiquement. Ensuite, l'un des textes était sélectionné pour une lecture au cours d'un gala qui terminait le Symposium, samedi soir.
Pour ma part, ma première session d'écriture, le vendredi soir en début de soirée, se tenait au Zénob, en compagnie des auteurs Sébastien Dulude, Serge Mongrain et Paule Doyon. Sur l'image, prise à mon insu, on peut me voir en train de composer Les spectres du souvenir, une très courte nouvelle au sujet du manoir de Niverville, situé juste en face.



Pour la seconde séance, je fus ensuite assignée au bar à vin De la coupe au livre, avec la même équipe d'auteurs. La nuit était à présent tombée, et j'ai profité d'une large fenêtre qui donne sur le boulevard des Forges pour écrire seule à l'intérieur, plutôt que sur la terrasse. Protégée ainsi quelque peu du bruit, j'écrivis au cours de cette période mon meilleur texte du Symposium, à mon avis, Au carrefour invisible. C'est d'ailleurs ce dernier, qu'il est aussi possible de lire à la fin de ce billet, que j'ai choisi de présenter au gala à la fin de l'événement.

Deuxième journée. Il était encore tôt le samedi matin lorsque je me suis installée à la terrasse du Torréfacteur, en compagnie des auteurs Réjean Bonenfant et Mathieu Croisetière. Après de longues tergiversations, j'ai décidé d'écrire en m'inspirant principalement du commerce Le cinquième continent, ainsi que d'un vieux bâtiment aux trois-quarts désert. J'ai ensuite eu  l'occasion de lire ce court texte de prose poétique, Un tranquille vertige, dans la cour du café, bien fréquentée malgré l'heure matinale.

Sur la photographie, on aperçoit, de gauche à droite, Martin Bergeron, animateur de notre équipe, Mathieu Croisetière, moi-même et Réjean Bonenfant, de dos.

Pour la dernière séance, nous avons gagné le bar le Nord-Ouest, situé juste à côté. Encore une fois, nous nous sommes installés face à la rue Notre-Dame Centre, particulièrement bruyante. Après avoir cherché longtemps un élément insolite, mon regard s'est posé sur une porte condamnée, très discrète, complètement camouflée dans le décor. J'ai donc dédié mon quatrième écrit, Entrée interdite, à l'énigme de cette porte, qui ne peut forcément mener qu'à un lieu mystérieux. J'ai ensuite lu cette brève nouvelle devant les passants du centre-ville, comme en témoigne la photographie suivante :


Le gala a finalement terminé l'évènement, avec des lectures de tous les participants et des prestations musicales. Deux prix ont été également remis, à Dany Carpentier et à Sébastien Dulude.
Il sera possible de lire l'ensemble des textes produits au cours du Symposium dans un recueil à paraître prochainement. Pour l'instant, il me fait plaisir de vous partager Au carrefour invisible, un bref texte atmosphérique avec des accents poétiques.


"Les rires résonnent dans la nuit déliée. En ce vendredi, les espérances tremblent. Livrés aux pulsations de la ville, les piétons se rassemblent sur les artères passantes. Jusqu’à l’horizon, ils ondoient, aspirés par le fleuve.
Cette fois encore, ils ignorent ma présence, drapée de noir dans l’ombre d’un angle mort. Inlassablement, je les attends. J’ai absorbé la succession des enseignes, suivi du regard leur conquête de l’intérieur des terres. Avec eux, j’ai cru m’enfoncer sur le boulevard, emprunter des routes moins fréquentées. J’ai fini par me vêtir d’invisible, pour traquer leurs incessantes fuites. À m’épuiser en métamorphoses impossibles. Un masque posé sur mon visage défait, j’arpentais encore et toujours le même carrefour. En cet endroit, près de la devanture d’un café, j’écoulais les heures avec la constance du meurtrier.
Parfois, je me mêlais au vent qui montait du fleuve pour frôler les promeneurs de mes doigts glacés. Je me faufilais dans les mèches déployées et j’y tressais de funestes promesses, que les bourrasques emportaient. Le temps d’un battement, je me réincarnais dans le flâneur distrait. Ses pas martelaient le bitume avec la certitude d’une nuit immortelle. Le contact s’estompait ensuite, pendant que le passant s’éloignait du carrefour. Ce carrefour que jadis que de mon sang j’avais marqué, jusqu’à me fondre en cette nouvelle métamorphose."

jeudi 26 août 2010

Brins d'éternité 27



Je viens tout juste de terminer le montage du prochain numéro de Brins d'éternité, qui paraîtra la semaine prochaine. Au menu, 104 pages, dont 8 fictions, une BD, des articles critiques... Je vous laisse juger par vous-mêmes de la générosité du sommaire :


Fictions :

Cendrillon et les sept petits lits
Jonathan Reynolds
Une dernière enjambée
Pierre-Luc Lafrance
L’enrouleur de temps
Geneviève Blouin
La main dans la naine
Marius Mars
Le fils prodigue
Hans Delrue
Le plan
Michel Gingras
Le cauchemar de l’écrivain de science-fiction (BD)
Marc Pageau
Huit minutes trente-deux secondes
Martin Dubois
Sang d’elfe
Alexandre Lemieux


Articles :

Rétrospective Fantasia 2010
Geneviève Blouin, Ariane Gélinas, David Hébert, Carmélie Jacob, Simon Polnicky, Jonathan Reynolds
Derniers lus
Mathieu Fortin, Ariane Gélinas, David Hébert, Carmélie Jacob, Guillaume Voisine
Rézine
David Hébert
L’écrivain-cinéaste Mario Mercier (essai)
Frédérick Durand


Le tout joliment illustré par Marc Pageau (couverture), Pierre Tardif et Jubo.


Si vous n'êtes pas abonné, il est possible de réserver votre copie dès maintenant, sur notre site.

vendredi 20 août 2010

Symposium d'écriture : Rappel



Un simple rappel à propos du Symposium d'écriture de la Société des écrivains de la Mauricie, qui aura lieu aujourd'hui (de 18h à 22h30) et demain (de 10h45 à 15h) dans le centre-ville de Trois-Rivières. Les endroits où se tiendra l'événement sont les suivants :

De la coupe au livre, 125, des Forges
L’Embuscade, 1571, Badeaux
Le Zénob, 171, Bonaventure
Le Presse-Café, 295, des Forges
Le Nord-Ouest Café, 1441, Notre-Dame Centre
Le Torréfacteur, 1465, Notre-Dame Centre
Dans la rue (coin Hart/des Forges et Royal/des Forges)

Un gala suivra également l'événement à 17h, le samedi, à la Maison de la culture de Trois-Rivières (salle Louis-Philippe Poisson).


mardi 17 août 2010

Escapade estivale


(Billet écrit en collaboration avec Frédérick)

Cette année, nous avons choisi de prendre des vacances en visitant la Côte-Nord, ainsi que Charlevoix. L'itinéraire, assez ambitieux, s'étendait sur plus de 2000 kms et était le suivant :


À raison d'environ trois heures de route par jour, nous avons visité plusieurs villes, plus particulièrement Baie Saint-Paul, La Malbaie, Tadoussac, Forestville, Baie-Comeau, Port-Cartier, Sept-Îles et Havre Saint-Pierre.

Quelques images représentatives du voyage :

Après un passage à Québec pour bouquiner, premier arrêt à Baie Saint-Paul, qui nous étonnera par la beauté de ses paysages... et aussi par le côté kitsch de certains de ses commerces.  Nous n'avons pu résister à la perspective d'aller souper à cette enseigne :

La traversée vers Tadoussac est dépaysante et, une fois ce village dépassé, l'impression de découvrir une immensité quasi inhabitée devient omniprésente... Mais pour l'instant, attardons-nous sur cet immense os de baleine, près d'un musée, jeté en pâture aux visiteurs, très nombreux en ces lieux :

Arrivée au motel de Forestville, typique des lieux d'hébergement de l'arrière-pays que nous sillonnerons, une semaine durant.

Passage par le quai de Forestville, ville industrielle, où nous nous amusons, comme le montre le second cliché, dans un chantier à proximité du quai.  Au loin, mais invisibles sur la photo, plusieurs voitures remplies d'adolescents laissaient entendre des cris festifs et de la musique "de circonstance".  L'endroit semblait abriter des rassemblements semblables à ceux que l'Amérique des années 50 dépeignait dans ses romans et dans ses films.
Un peu après Baie-Comeau, un belvédère offre cette vue panoramique aux visiteurs.   La perspective de la photo permet de juger de l'altitude, impressionnante.

Le sable de cette plage anonyme aura été, l'espace d'un instant, le réceptacle d'une oeuvre d'art inusitée, bientôt recouverte par la marée montante.  Ainsi passe la gloire du monde...


Après les ruines aztèques, les ruines de  Port-Cartier.  Ce paysage post-apocalyptique a suscité chez Frédérick l'urgence de se confronter aux films et aux romans post-nucléaires, ce dont Ariane subit encore les conséquences, plusieurs semaines plus tard.  À suivre en septembre...
Après la dévastation, la civilisation...  La solitude et le dénuement avaient provoqué en nous des envies d'embourgeoisement, d'où notre choix de loger au motel Le Château, copieusement coté... deux étoiles ! On en admirera la façade majestueuse.

Extrémité est de notre voyage : Havre Saint-Pierre. Nous y découvrons un village marin fouetté par des vents incessants.  Même la connexion Internet avait été emportée par les bourrasques...

Après Éole, Zeus : Rivière-au-Tonnerre, village de pêcheurs dont nous avons tenté de capturer le charme sur de multiples photos dont voici un échantillon.

Pause au cimetière de Sheldrake, avec ses croix plantées face au fleuve...

Bref aperçu de Sept-Îles.  En comparaison avec les lieux désertiques que nous avions traversés auparavant (parfois, plusieurs dizaines de kilomètres seulement peuplés de sapins impassibles), la ville prenait des allures de métropole.  Ici, Ariane expérimente un tapis d'algues dont les intentions ne semblent pas trop malveillantes.

Le phare de Pointe-des-Monts, tout simplement superbe...
Ces images rendent bien l'impression que nous avions parfois de nous trouver, selon le cliché d'usage, "au milieu de nulle part".  Elles évoquent une certaine américanité, voire ces films dans lesquels un couple de citadins s'arrête pour faire le plein d'essence et se heurte à une famille de dégénérés cannibales.  Dans notre cas, nous n'en avons pas rencontré.  Sans doute habitent-ils seulement aux États-Unis, dit Frédérick (mais il s'est documenté très sérieusement sur la question, alors, il est difficile de contester cette affirmation).


Traversier en sens inverse à partir de Tadoussac, en direction de Charlevoix, région réputée pour ses paysages... et ses immenses montagnes !


Ici, un aperçu du quai de La Malbaie, assez fréquenté par les touristes.

Et ainsi s'achève notre voyage !

L'album complet est disponible ici.