dimanche 24 janvier 2016

Lancements, imaginaire québécois et Cité sans nom


J'ai travaillé dans l'ombre ces derniers jours, d'où l'apparente inertie d'Interférences. En effet, les prochains opus du Sabord et de Brins d'éternité paraîtront bientôt. D'abord, le numéro 43 de Brins d'éternité (sous une magnifique couverture de Mary Khaos) sera lancé le 6 février prochain en compagnie de l'incontournable fanzine Clair/obscur. Vous êtes chaleureusement conviés au lancement qui aura lieu, comme de coutume, au troisième étage de l'Amère à boire (formule 5 à 7). À mettre à vos agendas ! (plus de détails se trouvent à cet endroit).

Parlant de belle couverture, j'ai reçu récemment mon exemplaire de collaboratrice de l'ASFFQ 1995, ouvrage critique dans lequel je signe une dizaine de recensions. C'est ma première - mais non la dernière - participation à cette série d'ouvrages critiques essentiels à l'imaginaire québécois, sous la direction de Claude Janelle. Explications de ce vaste projet sur le site des éditions Alire.

Finalement, quoi de mieux que d'arpenter les territoires fuyants d'une cité sans nom, tel que le propose Carfax Asylum, le duo dont fait partie Frédérick. Frédérick dont je suis particulièrement fière des réalisations ! Bonne dérive, donc, parmi ces ruines oubliées par l'Histoire...


mardi 12 janvier 2016

Du fétichisme des périodiques : Clair/obscur no 14


Clair/Obscur no 14, été 2015

L’équipe d’Anne-Marie Bouthillier, qui a repris la barre du fanzine Clair/Obscur l’an dernier, vient de faire paraître son troisième numéro, sur la thématique du « Cirque sinistre ». Une mention, donc, pour la régularité du périodique, qui n’est pas si fréquente dans le domaine des publications amateures. Cela dit, le fervent désir des membres de l’équipe du fanzine (du moins en majorité, j’y reviendrai) de s’améliorer livraison après livraison est palpable. Par contre, le bond de géant qualitatif effectué entre le 1er et le 2e numéro est moins grand entre le 2e et le 3e, puisque le numéro 2 est, à mon avis, globalement plus réussi du côté des contenus. Mais ce spécial digne des plus horrifiantes fêtes foraines ne manque pas de belles surprises, c’est pourquoi je commencerai, Mesdames et Messieurs, par celles-ci, si vous voulez bien prendre place pour le spectacle.

Du côté des bons coups, la couverture de Guillaume Leclerc vaut le détour (même si son impression sur un papier plus épais l’aurait magnifiée). Idem pour l’ensemble des illustrations intérieures, qui sont de qualité. De plus, la partie articles est comme toujours de haut calibre, avec des chroniqueurs qui commencent à s’imposer, à s’approprier leur section avec leur voix propre (je pense notamment à l’enthousiasmante chronique cinéma de Jonathan Reynolds, dont la passion pour l’horreur est communicative jusqu’à l’écrit – normal, me direz-vous, c’est Jonathan! –, à Pierre-Alexandre Bonin, qui signe des critiques littéraires étoffées, ou encore à Guillaume Couture, responsable de la chronique jeux vidéo, dont l’érudition est manifeste). Il en est de même de l’article signé par Mélissa Boudreault sur American Horror Story IV, bien fouillé, même si le dévoilement de plusieurs révélations des différentes saisons (je suis au milieu de la deuxième saison, arg) m’a fait un peu grincer des dents. En espérant que de frotter la bosse de l’inévitable bossu du cirque sera suffisant pour que ma mauvaise mémoire fasse son habituel office!

En fait (et je me dirige tranquillement vers les « moins bons coups » du numéro 14), presque tous les collaborateurs des articles sont compétents. C’est d’autant plus gênant, avec une telle distribution, de constater le manque de rigueur de la section « Dans la bibliothèque de... » ou – entre autres – Clive Barker se fait rebaptiser... Claire Parker. Le tout desservi par une syntaxe hasardeuse : « Frédéric Raymond s’est prêté au jeu de nos visites impromptues au cœur des pages qui l’ont forgé » (p. 15). Autre aspect à revoir, forcément perceptible : la police utilisée pour la mise en page est toujours minuscule. En plus, les alinéas sont absents avant les tirets de dialogue et une biographie se retrouve toute seule sur la page 29. Bref, on sent bien que l’équipe de Clair/Obscur veut intégrer tous les volontaires au fanzine... Mais, constat cruel qu’il est bon de rappeler, un ami n’est pas nécessairement un bon collaborateur.

Quelques mots sur les quatre fictions, intercalées entre les articles disposés au début et à la fin de cet opus. Dans l’ensemble, nous avons ici quatre textes très corrects, qui s’inscrivent bien dans la thématique. « Bêtes de cirque », de Pierre-Alexandre Bonin raconte de manière amusante les déboires d’une troupe de cirque, jusqu’à ce que tout bascule. De jolis passages gores s’y trouvent, même si la finale, en forme de chute, fait « déjà-lu » et tombe plutôt à plat. Toutefois, cette nouvelle respire plus l’authenticité que la suivante, qui fait très « bateleur de foire ».

Dans « Fx circus », Sylvain de Carufel adopte un style et un propos grandiloquents (d’ailleurs, pourquoi les hashtags? Effet de mode?) pour nous décrire une émission de téléréalité à laquelle participe malgré elle une jeune femme, Camille. C’est léger, estival, ça se lit vite et ça veut faire cool : « je pourrais mettre ça en accéléré pis skiper des frames, genre » (p. 25).

Quant à Julien Desrosiers, il fait visiter, dans « Réflexion », un palais des miroirs à un voleur. L’atmosphère est prenante, et la tension narrative, bien rendue, en dépit d’une fin un peu prévisible.

Le dernier texte du volet fiction (et mon favori), « Ranicourt », de Jean Robert Bourdages, propose l’énigmatique récit d’un vétéran de la Deuxième Guerre qui se retrouve sur une île où sévit – du moins, pendant qu’il s’y trouve – un cirque aussi inerte que macabre. Peut-être la nouvelle aurait-elle été plus efficace racontée « in medias res » (dans l’état, nous lisons l’histoire qu’Étienne Lacroix, maintenant âgé, relate à des militaires venus l’interroger), mais le résultat est assez convaincant.

Voici donc ce qui complète ce quatorzième numéro de Clair/Obscur, une revue qui tient à offrir à ses abonnés le meilleur de l’horreur en s’améliorant sans cesse. Alors déployez le chapiteau couleur angoisse et entrez, Mesdames et Messieurs, entrez dans le cirque sépulcral!

- Cette critique est parue précédemment dans le numéro 42 de Brins d'éternité.

mardi 5 janvier 2016

Horizons 2016

D'abord, en ce 5 janvier, mes souhaits (un peu tardifs) de bonne année 2016 ! 

Traditionnellement, le premier billet annuel d'Interférences met de l'avant les divers projets des prochains mois; j'hésitais à respecter encore une fois cette coutume, mais, étant donné que j'ai quelques nouveautés à l'horizon, j'ai décidé de l'honorer.

Après une année 2015 tranquille au chapitre des publications (une micronouvelle et trois nouvelles), 2016 s'annonce plus effervescente avec, essentiellement, la parution des Cendres de Sedna, un livre qui me tient à cœur depuis 2013 (si j'exclus L'enfant sans visage, il s'agit de mon quatrième roman). Les éditions Alire ont d'ailleurs, un peu en guise de cadeau des Fêtes, dévoilé la publication de ce roman, qui paraîtra en 2016. Ceux qui fréquentent mon blogue depuis un moment ont eu connaissance de ce voyage que Frédérick et moi avons fait sur la Basse-Côte-Nord en 2013 ainsi que des recherches entourant Les cendres de Sedna et de la rédaction de ce projet en 2014-2015. Mon complice et moi avons également visité les Monts Groulx (lieu où se trame la troisième et ultime partie du livre) l'été dernier, en route pour Fermont sur la (hasardeuse) 389. Ces dernières années, je me suis également intéressée à la mythologie inuite, au cœur de ce récit à caractère fantastique, mais aussi historique (à gauche, l'une des nombreuses représentations de Sedna, déesse - le plus souvent courroucée - des animaux marins, dont la longue chevelure hérissée provoque de véhémentes tempêtes en haute mer). Mais j'en révélerai davantage sur cette publication une fois le temps venu...

Je parlais un peu plus haut de Fermont, au centre de mon cinquième roman, un thriller qui attend patiemment son retravail. Je m'étais donné comme défi de terminer le premier jet de Quelques battements d'ailes avant la nuit avant l'anniversaire de mes trente-et-un ans. Et j'ai relevé le défi... à moins de trente heures de la date butoir ! Donc, sans surprise, les corrections de ce livre seront à l'horaire en 2016. Conséquemment, je n'ai pas l'intention d'en écrire un autre cette année, tout au plus une poignée de nouvelles (certaines personnes pensent que j'écris en continu... ce n'est pas du tout le cas, l'enseignement, entre autres - en tout cas, pour moi - ne me permettant pas d'aligner deux phrases successives pendant des mois).

Parlant d'enseignement, se dessine toujours à l'horizon une charge de cours pour l'automne 2016, non pas à l'UTA, comme en 2015, mais au baccalauréat en lettres de l'UQTR. Un défi que je suis curieuse de relever ! Aussi (et j'ai l'impression d'écrire la même phrase depuis trois ans, mon impression étant certainement véridique), je vais continuer d'avancer ma thèse au cours des prochains trimestres. Thèse dont la progression n'est pas un mirage (!), mais dont la vitesse de croisière est un peu plus lente qu'escomptée. Mais comme j'ai toujours aimé les navires...

Côté emploi(s), 2016 verra de surcroît la poursuite de mon travail pour deux périodiques qui me sont chers : Brins d'éternité et Le Sabord. Qui, tous deux, feront paraître leurs prochains numéros au cours des semaines à venir. Et j'ai entendu dire qu'un lancement de Brins d'éternité sera bientôt annoncé... Soyez attentifs aux échos assourdis par l'épaisse couverture de neige !

Autrement, des appels à textes pour les deux revues sont en ce moment en cours - avis aux intéressés - thématique libre pour Brins d'éternité, et sous les thèmes suivants pour Le Sabord : Sud (12 février), Aube (15 avril) et Crépuscule (1er septembre). Toutes les informations requises seront prochainement rendues publiques sur le site de ce périodique trifluvien qui vaut la peine d'être découvert en cette nouvelle année.

Quelques incursions à la chronique littéraire du Voyage insolite (CFOU 89,1 FM) sont par ailleurs au programme, bien que plus sporadiques que lors de la dernière saison.

Enfin, et non le moindre souhait pour 2016, je compte passer du temps avec proches, chats et amis, que ce soit lors de randonnées, d'explorations urbaines, d'événements culturels ou tout simplement par l'entremise de discussions stimulantes. Parce que les horizons ont aussi, même si de semblables billets le montrent parfois en filigrane, forme humaine.

À toutes et à tous, un superbe début d'année 2016 !