dimanche 30 octobre 2011

Vibrisses & Halloween


Après le douteux Noël félin, voici le fameux "spécial Halloween", avec (bien malgré eux), nos trois fils griffus à l'honneur (promis, c'est le dernier de la série).
Mais surtout, n'oubliez pas que les chats noirs sont des sorcières déguisées !

 Ariane & Frédérick


mercredi 26 octobre 2011

Le voyage insolite (émission du 24 octobre)



Solaris no 180, Automne 2011

Le numéro 180 de Solaris vient tout juste de paraître. Ce numéro est particulier, puisqu’il souligne la longévité de la revue, qui existe depuis 1974 ! Pour fêter comme il se doit ce 180e numéro, l’équipe de Solaris nous propose une rétrospective des sept dernières années, de même que six textes de qualité, pour la plupart signés par des auteurs de renom. Pour ma part, je retiens spécialement les nouvelles de Josée Lepire, d’Yves Meynard et de Hugues Morin, bien que l’ensemble du sommaire soit d’excellente tenue.

Le numéro débute avec la nouvelle gagnante du prix Solaris 2011, « Le substitut », de Josée Lepire, qui publie ici sa seconde nouvelle. Dans ce texte, elle met en scène un univers de science-fiction dans lequel les mères peuvent partir pour les colonies extra-planétaires lorsqu’elles sont accompagnées d’un jeune enfant. Dani, qui n’a rien d’une mère modèle, profite donc de cette clause pour quitter son quotidien, qu’elle exècre. Mais les choses ne seront pas si simples, à commencer par la maladie soudaine de son fils Riko, qui contrarie singulièrement ses plans… Avec cette nouvelle, l’auteure nous propose un univers de science-fiction cohérent et intéressant, de même qu’une belle montée dramatique. Ce qui fonctionne moins, à mon avis, c’est la psychologie de Dani, qui agit souvent trop froidement pour être crédible. Peut-être que davantage d’explications, sur son passé par exemple, auraient permis au personnage d’être plus substantiel.

La nouvelle de Meynard, « Greg Waverly », penche davantage du côté fantastique. Autour d’une idée assez classique, soit celle de la contamination d’une bibliothèque par un auteur, Yves Meynard réussit à rendre avec talent le désarroi de son personnage principal. Dean Fenmore, individu asocial et renfermé, s’aperçoit en effet qu’un certain Greg Waverly, auteur obscur de science-fiction, s’immisce peu à peu dans chacune de ses lectures. La finale, imprévisible, vaut le détour.

Un de mes coups de cœur du sommaire est la nouvelle d’Hugues Morin, « La petite brune aux yeux verts ». L’histoire, à l’atmosphère intrigante, nous présente ZL et Laurie. Celle-ci possède visiblement un don pour les présages, que ZL parvient mal à s’expliquer, jusqu’à ce qu’il éprouve une telle prémonition à son tour. Ce texte, qui se trame à Montréal, dans une belle ambiance pluvieuse de novembre, surprend aussi par sa finale étonnante.

Le numéro est complété par un article de Mario Tessier sur l’hypothèse Sapir-Wolf, comme toujours agréable à lire et bien documenté, de même que l’habituel volet lecture. Ce qui est certain, c’est que le sommaire de ce numéro d’automne est particulièrement solide, venant souligner comme il se doit la longévité de la revue. Alors, si vous ne connaissez pas encore Solaris, ce numéro est une très bonne façon de découvrir le périodique !


Alibis no 40, automne 2011.

La revue Alibis souligne aussi un anniversaire - ses dix ans - avec son quarantième numéro, qui vient tout juste de paraître. Pour ce faire, l’équipe de la rédaction a eu la bonne idée de proposer un sommaire composé de huit auteurs et de deux chroniqueurs, pour un total de dix participants. Ce qui est certain, c’est que le sommaire est particulièrement attrayant et diversifié. Le noir est d’ailleurs à l’honneur dans ce numéro, qui propose, à mon grand plaisir, des histoires toutes plus sordides les unes que les autres. Pour ma part, je retiens surtout les nouvelles de Sébastien Aubry, de Daniel Naud et de Richard Tremblay (je relève aussi la présence au sommaire d’une nouvelle de Frédérick, dont je m’abstiendrai de parler par manque de distance critique !)
Avec « Le Dernier cri », nouvelle finaliste au prix Alibis 2011, Sébastien Aubry nous fait découvrir l’engouement pour un art des plus macabres. Une exposition dans un musée deviendra ainsi le théâtre d’une performance artistique plutôt singulière. Je n’en dis pas davantage, pour ne pas déflorer ce récit, original et bien écrit, qui nous permet de faire connaissance avec un artiste atypique.

Daniel Naud nous propose de son côté « Aidant naturel », une nouvelle très touchante. Narrée du point de vue d’un handicapé, elle raconte les désarrois de ce dernier lorsqu’il se retrouve livré à lui-même. La plongée dans la pensée de ce personnage, limité intellectuellement et physiquement, m’a paru particulièrement réussie. Félicitations à l’auteur d’avoir relevé ce défi qui n’avait rien de facile, tout en menant adroitement le récit vers sa finale dramatique…

Dans « Pénitence », Richard Tremblay nous raconte quant à lui un règlement de comptes qui n’est pas banal, prenant son origine dans une enfance tourmentée… Raconté à la première personne du singulier, ce texte est d’une justesse émouvante, avec ce jeu sur les objets, qui prennent ici la forme de symboles. L’enfant maltraité trouvera ainsi son chemin vers l’âge adulte, qui entraîne un renversement des postures. Richard Tremblay est un auteur qui se fait rare, mais qui devrait écrire plus souvent.

Le sommaire des fictions est complété par un article intéressant de Simon Roy, autour du roman Anges de Julie Grelley, qu’il m’a donné envie de lire. Sans oublier la section « Dans la mire » de Norbert Spehner, qui recense les parutions récentes dans les genres qu’affectionne Alibis. Tout comme le dernier numéro de Solaris, la parution d’Alibis m’apparaît une belle occasion de découvrir la revue, si ce n’est pas déjà fait. Avec son sommaire riche et solide, il serait dommage de s’en priver ! Et si vous êtes curieux, vous pouvez aussi aller visiter leur site à revue-alibis.com.


dimanche 23 octobre 2011

Le Lac du Fou (extrait)


Extrait de ma nouvelle Le Lac du Fou, qui vient tout juste de paraître dans Alibis. Un petit avant-goût du début :

Après un sursaut, le train quitte la gare de Shawinigan en direction de Senneterre, dans la région de l’Abitibi. Puisque je ne possède pas de permis de conduire, c’est la meilleure façon de gagner Parent, petit village de la Haute-Mauricie. Au moins, les employés à bord sont sympathiques ; ils ont sans doute l’habitude de croiser des voyageurs seuls, qui vont rendre visite à leur famille, isolée dans l’un ou l’autre des hameaux construits au bord des rails. Je sais que le trajet sur la ligne Montréal-Senneterre durera près de six heures, mais la durée du voyage m’importe peu. Je rejoindrai mon oncle Derrick, qui vit en ermite à Parent depuis plus de huit ans. Nous serons enfin réunis.
Je songe à notre relation pendant que le décor défile par la fenêtre. Les arbres, à proximité des rails, touchent pratiquement les wagons, qu’ils semblent par moments effleurer de leurs branches. De temps à autre, nous croisons un lac, ceinturé de conifères, qui miroitent dans les eaux chatoyantes. Je ne pensais pas que le chemin de fer traversait des paysages à ce point sauvages. Ici, les traces de civilisation, fugaces, se réduisent à de rares cabanes et à quelques chalets en retrait, bordés par la forêt mauricienne. Seuls les conifères, immenses, nous accompagnent, tandis que nous nous enfonçons plus avant vers le nord, avec l’impression de défricher au fur et à mesure un territoire encore vierge. Non sans nostalgie, je repense aux promenades en famille que nous avions l’habitude de faire au Parc national de la Mauricie. L’un de mes souvenirs les plus nets se rattache au Lac du Fou.

 Image d'Iribel 

jeudi 20 octobre 2011

Terre-Neuve en automne


La semaine dernière, j'ai eu la chance de passer six jours à Terre-Neuve, en compagnie de mon amie Andrée-Anne. Comme la province est bien vaste, contrairement à ce que certaines personnes peuvent croire, il n'est pas vraiment possible de visiter l'endroit au complet en une semaine (à moins de rouler presque sans arrêt). Plutôt que d'opter pour cette possibilité, nous avons préféré circonscrire notre visite à une plus petite zone, en nous disant que nous reviendrions explorer les endroits mis de côté (dans notre cas, surtout le sud et l'ouest) lors d'une prochaine visite. Notre itinéraire s'étendait donc de Saint-Johns à Twillingate, en passant par Bonavista, Clarenville, Gambo... Ce qui est certain, c'est que la province est un endroit qui vaut le détour, sans contredit l'un de mes coups de cœur des dernières années. Pour qui aime l'automne, c'est une destination toute désignée, puisque, comme me l'a d'ailleurs confirmé une Terre-Neuvienne, l'automne y règne de manière presque perpétuelle, avec les bourrasques de vent, les falaises dénudées, la végétation colorée, parfois chétive... Je ne pourrai donc pas résister à retourner à Terre-Neuve, cette province à la fois belle et dépaysante, où tout semble presque figé par le temps... Et j'y retournerai cette fois sans doute avec Frédérick, pour explorer la section ouest de l'île, que l'on dit encore plus magnifique, avec le fameux Parc national du Gros-Morne. D'ici là, voici quelques souvenirs fugaces de ce voyage ô combien inspirant, pour ceux qui apprécient la sensation de se trouver au bord du monde...

Jour 01. Arrivée au Restland Motel de Clarenville, avec son fameux "Newfie Grill" !

Promenade près de la plage à Clarenville, bien paisible.
Je profite de la sociabilité de cette bonne trentaine de canards (plusieurs ne sont pas visibles sur l'image) pour prendre des photos, assise parmi eux (pas de zoom utilisé ici, croyez-le ou non !)
Jour 02. Nous gagnons Trinity, un charmant village, dont les petites maisons colorées semblent tout droit sorties d'un modèle réduit... Remarquez le phare au loin, hélas inaccessible, pour cause de route endommagée par les averses successives.
Crochet par Elliston la capitale des "root cellars", où les celliers extérieurs sont omniprésents, et bien jolis :
Sans oublier les paysages... Tout près, l'eau coulait dans une faille sur le sol, produisant une sorte de chant mêlé de vent. Devant nous, les vagues claquaient contre les rochers aux formes tortueuses. Comment ne pas y demeurer de longs instants contemplatifs ? C'est ce que nous avons fait.
Fin de la transe méditative : destination Bonavista, ville prisée par les voyageurs, avec ses bâtiments historiques, son phare, ses paysages maritimes... Panorama de l'une des montagnes des environs :
Le fameux phare.
Tout près se trouvait le Dungeon, une formation rocheuse atypique. Mais, pour y parvenir, il fallait rouler dans un chemin où les vaches et les chevaux circulaient librement, comme dans un Parc Safari ! Et dire qu'on nous avait plutôt mises en garde contre les orignaux (dont nous n'avons aperçu aucun spécimen). La preuve :
 Et le Dungeon en question.
Fin de cette journée bien remplie, nous roulons finalement jusqu'à Gambo, où nous logerons dans le très chouette Bed and Breakfest : "Freshwater Inn".

Jour 03. Levée du jour à Gambo :
À l'horaire aujourd'hui : après Venise-en-Québec, voici la Venise de Terre-Neuve, Newtown, construite sur une série de 17 îles !
J'ignore si le bloc sur lequel est construite cette "maison" entre dans le compte, mais elle était bel et bien érigée au centre de ce rocher isolé, donnant l'impression de s'y accrocher, après être "tombée du ciel".
But ultime de cette journée : visiter Twillingate, village réputé pour les icebergs qui passent tout près, dans la "Iceberg Alley". Habituellement, les icebergs ne sont jamais visibles après août, mais, comble de chance, cette année, ils étaient toujours présents en octobre, du jamais vu depuis près d'un siècle, nous a-t-on dit. Remarquez le bloc de glace au-dessus de la tête d'Andrée-Anne :
Après m'être aventurée dans les Falaises dangereuses, malgré les remontrances d'Andrée-Anne, nous remontons jusqu'au phare de Twillingate :
 
Et que dire du village, avec sa beauté austère et rocailleuse ?
Jour 04. Jour de tempête à Twillingate. J'en profite pour m'approcher des vagues, qui fouettent impétueusement la plage.
Le temps s'éclaircit un peu lorsque nous arrivons dans les environs d'Eastport et de Salvage, village photogénique :
 
Tout comme Cupids, dominé par la roche et les montagnes, ombrageuses :
Jour 05 et 06. Bienvenue à Saint-Johns, capitale automnale, comme l'indique très clairement ce panneau :

Visite de Signal Hill, où fut reçu avec succès le premier signal transatlantique sans fil, en 1901 :

Et de Cape Spear, le point le plus à l'est de la province.

Sans oublier le centre-ville de Saint-Johns, à la fois animé et coloré, agréable à parcourir à pied !

 Avec ses maisons aux couleurs tapageuses, ses rues étroites, ses nombreux pubs...

En définitive, un voyage mémorable. Si vous aimez ce type de paysage, l'automne, les espaces vastes, les continents maritimes et les glaces, vous apprécierez sans doute l'endroit.

Et si vous avez envie de poursuivre la visite, un album photo plus complet se trouve juste ici.

lundi 17 octobre 2011

Fin de semaine à Con*cept


La fin de semaine dernière, tout juste de retour d'un voyage à Terre-Neuve (dont je parlerai dans un prochain billet), je suis allée pour la première fois à Con*cept. Malgré un passage un peu bref (je commençais à avoir hâte de rentrer chez moi le dimanche, après tant de jours à vivre dans mes valises), j'ai beaucoup apprécié l'événement. J'y ai rencontré des habitués de Boréal (Joël Champetier, Valérie Bédard, Alain Ducharme, Christian Sauvé, Yves Meynard, Philippe-Aubert Côté, Mario Giguère, etc.) et plusieurs autres auteurs, notamment du côté anglophone. De belles découvertes, donc, et une fin de semaine variée en activités, entre panels, "Art Show", discussions de corridors (toujours passionnantes) et essayage de costume avec Matante Valérie. Contrairement à mon habitude, je n'ai pas pris un nombre déraisonnable de photos, mais j'en profite néanmoins pour en diffuser quelques-unes ici, prises au gré de mes pérégrinations à Con*cept. En attendant la prochaine édition, je tiens à féliciter les organisateurs du congrès de cette année, qui ont su proposer une programmation variée et choisir des invités intéressants et diversifiés. 


Entrevue avec Patrick Senécal, animée par Alain Ducharme.


Le "Art Show" : kiosque de Valérie Bédard, qui illustrera d'ailleurs mes deux prochains textes à paraître dans Solaris.


Essayage du costume de "noyée du Titanic" de Matante Valérie, avec pose appropriée.


Table ronde en compagnie de la très sympathique Marie Bilodeau :
"L'art d'écrire une nouvelle de fantasy ou de science-fiction".


Ainsi se termine ce bref survol de Con*cept. Un événement à ne pas manquer, qui rassemble à la fois fans et artisans de l'imaginaire. Voilà de quoi pimenter l'automne, en attendant l'Halloween, il va sans dire !

mercredi 5 octobre 2011

Babillard d'octobre


Eh bien, en considérant que les nouvelles par bribes s'imposent d'elles-mêmes, je récidive, avec quelques informations pêle-mêle, dont plusieurs liées à l'écriture :

- J'assisterai à l'édition 2011 de Con*cept la fin de semaine du 15 et du 16 octobre. Et je suis d'autant plus heureuse de participer à une table-ronde le dimanche à 11h :
"L'art d'écrire une nouvelle de fantasy ou de science-fiction"
Comment un auteur écrit-il efficacement de courtes fictions? De quoi avez-vous besoin en plus d'une bonne idée? Que devez-vous y enlever?
Moi qui adore les nouvelles... Je devrais me plaire !

- J'ai enfin mis à jour la section "Dossier de presse", dans l'onglet en haut à droite. Je sais, il était temps.

- Envie de frémir d'épouvante ? Je vous recommande les différentes entrevues et lectures autour d'Agonies, l'anthologie de la Maison des viscères. Pour franchir le seuil et ne plus jamais en revenir, c'est ici.

- Je constate ces dernières semaines l'inéluctabilité de la rentrée. Beaucoup de travaux scolaires en perspective, ce qui me ralentira forcément dans l'écriture de mon roman (titre de travail : L'heure bleue - histoire basée, mais de loin, sur la nouvelle du même nom). Tout de même, j'ai réussi à écrire quelques chapitres jusqu'à maintenant, même si je ne sais pas quand je m'y remettrai. Et comme ce projet est plus long que les autres... Enfin, il faut bien que je m'essaie parfois à autre chose qu'aux nouvelles, même si ce n'est pas la tentation qui manque de tricher !

- Parlant de nouvelles, je serai au kiosque d'Alire, en charmante compagnie, pour la revue Alibis, lors du Salon du livre de Montréal. La séance est prévue le samedi soir de 19h à 20h. Je serai également en dédicaces pour L'enfant sans visage, cette fois-ci au kiosque d'XYZ (le vendredi de 15h à 17h et le samedi de 12h à 13h).

- Le dernier numéro de Brins d'éternité est maintenant disponible, détails sur notre site. J'en profite pour rappeler que je suis toujours à la recherche d'illustrateurs. N'hésitez pas à m'écrire !

- Le spécial félins d'Halloween s'en vient, tremblez !

- Découverte dans le cours de cinéma d'hier, Maya Deren. J'aime bien :