mardi 29 mars 2011

Le Voyage insolite (Émission du 28 mars)


Terre sans mal, de Martin Lessard

Terre sans mal est le premier roman de Martin Lessard, un auteur de Trois-Rivières. Ce livre est publié par l’éditeur français Denoël, connu depuis longtemps pour la qualité de ses publications. Avec Terre sans mal, Martin Lessard nous propose un récit de science-fiction, qui se déroule essentiellement en 2088. Cependant, la première partie du roman se trame dans le Brésil du XIVe siècle.

Terre sans mal nous présente U’tal, un jeune Guarini de l’époque, qui quitte sa tribu parce qu’il juge ses traditions trop violentes. Il souhaite créer un lieu utopique, la « terre sans mal » où seule la paix régnerait. Toutefois, son rêve sera de courte durée, bientôt souillé par la mort de son unique ami et par l’arrivée d’un étrange vaisseau… Ce vaisseau abrite les Guides, des extra-terrestres venus offrir un marché aux Terriens. Par l’entremise d’U’tal, les Guides entreront en communication, 750 ans plus tard, avec le gouvernement alors en place. Le marché qu’ils proposent est assez particulier : la vie de 100 000 hommes contre l’une ou l’autre de leurs technologies, très avancées. Il s’ensuit de longs débats autour de l’éthique de cette proposition, à la fois du côté du président des États-Unis, qui souhaite procéder à l’échange, et du côté de ses détracteurs, notamment les habitants de Mars et Nathalie, riche militante, qui décide d’organiser un sommet à Trois-Rivières.

Les questionnements politiques et éthiques sont donc au premier plan dans ce livre, qui véhicule un optimisme certain. En effet, la plupart des personnages sont relativement humanistes, croyant à leur manière, comme U’tal, à la possible création d’une « Terre sans mal ». Cependant, le roman aurait gagné, à mon avis, à accentuer par moments son côté dramatique, ainsi qu’à présenter des protagonistes plus nuancés.

De plus, le récit met un certain temps à se mettre en place, le premier chapitre exposant un grand nombre d’informations nécessaires à l’histoire, qui peuvent complexifier la lecture. Mais, dès le second chapitre, Martin Lessard trouve une aisance certaine, son talent de conteur prenant toute son ampleur. Et la fluidité est d’ailleurs l’une des qualités principales de cet ouvrage, dont la lecture est rapide et aisée. Une mention également pour l’originalité de situer une partie du roman dans la ville de Trois-Rivières, habilement dépeinte par l’auteur.

Bref, Terre sans mal est un livre qui saura plaire aux amateurs de science-fiction politique, qui met de l’avant des enjeux éthiques. C’est donc un très bon coup d’essai que nous offre Martin Lessard avec ce premier roman, narré avec un talent évident.

À noter : le livre sera en librairie au Québec le 21 avril.

lundi 28 mars 2011

Sondage Boréal - Dernier rappel


Il ne reste plus que trois jours pour remplir le sondage sur la programmation du congrès Boréal 2011, si ce n'est pas déjà fait.

Le formulaire est disponible ici :
http://www.congresboreal.ca/fr/sondage/
N'hésitez pas à le remplir, ainsi qu'à nous faire part de vos suggestions et commentaires !

mardi 22 mars 2011

Escale imaginaire au Groenland


Mon premier livre, comme certains le savent déjà, prend pour cadre un Groenland futuriste, isolé du reste du monde. Lors de la rédaction de l'ouvrage, j'ai bien entendu fait des recherches sur ce pays fascinant, ignoré par bon nombre de touristes. Pourtant, le Groenland ne manque pas de charme, avec seulement 56 000 habitants, essentiellement de descendance danoise et inuite, répartis dans quelques villes principales, surtout au sud et sur la côte ouest (la côte est, avec sa température moins clémente, s'avère pour sa part un peu moins hospitalière).

Sur l'image, une vue d'ensemble du Groenland, avec le pointeur sur Nuuk (Godthåb en danois), la ville principale.

Autre détail intéressant : il y a peu de routes au Groenland, compte tenu des nombreux fjords. La capitale, en dehors de son réseau de transport urbain, paraît donc coupée du monde, comme le montre cette carte, également tirée de Google :

Mais revenons à L'enfant sans visage. Après leur départ de Sermitsiaq, un village fictif érigé sur l'île du même nom, les Jensen entreprennent de gagner Nuuk, où Niels, "l'enfant sans visage", subira une importante opération. Camilla et Henrik, sa soeur et son frère aîné, y dénicheront aussi du travail, la première comme "éleveuse" de bêtes assez particulières, les amalgames, le second comme comme "paysageur" (je n'en révèle pas davantage pour l'instant). Afin de vous donner  un aperçu du décor du livre, je trouvais intéressant de vous montrer quelques clichés de la capitale parmi mes préférés :


Vue aérienne de Nuuk

Rue principale

Bureau d'information touristique

L'église

Exemples d'architecture typiquement groenlandaise :


Quelques photos d'autres villages du Groenland, qui me semblent bien rendre compte de l'ambiance de l'endroit...


Aappilattoq (sud du Groenland)

Tasiilaq (un des rares villages à l'est du Groenland)

Ittoqqortoormiit (autre village sur la cote est, près du Scoresby Sund, très vaste fjord)

Qaqortoq, en été (sud du Groenland)

Thulé (Qaanaaq), un des villages les plus nordiques du Groenland, où se trouve aussi "La base de Thulé".

Le Groenland au printemps, avec ses fameux icebergs à la dérive...

Et, pour finir, une photo de boeuf musqué, animal qui se trouve dans le Nord du Groenland... Ceux qui liront mon livre comprendront pourquoi !


En espérant que le voyage vous ait plu !

dimanche 20 mars 2011

Dédicaces et lancement


Comme l'indique le titre, il me fait plaisir de vous inviter à venir me rencontrer au Salon du livre de Trois-Rivières, où je signerai mes premières dédicaces "officielles". Je serai présente aux moments suivants, au stand 47-48 (Éditions XYZ) :

Jeudi le 24 mars : 18h-19h
Vendredi le 25 mars : 17h-18h
Dimanche le 27 mars : 10h30-11h30

Sans oublier, bien sûr, le lancement du livre le samedi, dont voici le carton d'invitation :


(Il n'est pas nécessaire d'avoir un carton pour prendre part au lancement ; l'entrée est libre)

Tel que je l'ai déjà mentionné, je prendrai aussi part à une table ronde sur la novella, avant le lancement. En voici le descriptif :

La novella : une nouvelle allongée ? Un roman écourté ? -- 15h30-16h30

"Trois générations d'auteurs de la région en discutent. Avec les auteurs Michel Châteauneuf (Bad trip au 6e ciel) et Ariane Gélinas (L'enfant sans visage). Animée par Jean-Pierre April, directeur de la collection KompaK et auteur de Histoires humanimales (XYZ). Présentée par les Éditions XYZ.
-- Au Bistro littéraire Télé-Québec."

En espérant vous voir nombreux au Salon du livre !

jeudi 17 mars 2011

Le Voyage insolite (Émission du 14 mars)


L’esprit de la meute, de François Lévesque


Cet hiver, les éditions Alire ont fait paraître simultanément deux titres de fantastique, dont un roman de François Lévesque, L’esprit de la meute. Lévesque avait déjà publié deux polars chez le même éditeur, qui font partie de la série « Les carnets de Francis ». L’esprit de la meute est donc la première incursion de l’auteur en littérature fantastique pour adultes (il avait déjà publié Matshi, l'esprit du lac chez Médiaspaul, en 2008). D’ailleurs, ce livre envoûtant, savamment construit, laisse présager le meilleur pour la suite de la carrière de Lévesque, qui n’en est après tout qu’à ses premières publications.

L’auteur a choisi de situer l’action de son roman dans le Nord de l’Abitibi, plus précisément à Sainte-Sybile, un village minier fictif. À l’exception de l’invention de ce village, le reste du livre est un portrait fidèle de l’Abitibi, où le romancier a grandi. Cette richesse du décor, en plus de l’originalité de choisir cette région pour situer l’action, est d’ailleurs l’une des forces du récit. Mais c’est d’abord l’histoire qui fascine, atypique, allant plus loin que le simple récit de loups-garous, comme le faisait d’abord craindre le titre.
L’esprit de la meute nous présente David, un adolescent déprimé et médicamenté, aux prises avec des hallucinations répétées. Après la mort de ses parents adoptifs, il quitte Montréal pour l’Abitibi, où demeure sa mère biologique. Dès lors, il ira de découvertes en découvertes sur ses origines. Sans oublier les événements bizarres qui se trament à Sainte-Sybile : des morts suspectes, des disparitions… ainsi que l’étrange comportement de sa mère. Avec l’aide d’Irène, sa charmante voisine, David tentera de démêler le réel de ses hallucinations, qui deviennent de plus en plus omniprésentes. D’ailleurs, l’une des qualités de ce roman est le talent de Lévesque à distiller habilement le délire dans le texte, ainsi qu’à élaborer des personnages profonds, à la psychologie complexe et singulière.

Autre élément à signaler : la capacité de l’auteur à conserver l’intérêt du lecteur. L’écriture, assez simple, vient aussi contribuer à cet effet, qui n’est pas sans rappeler les procédés du thriller. Hélas, la finale, un peu précipitée, m’a semblé moins habile à ce chapitre. Néanmoins, le livre vaut le détour, reprenant la figure du lycanthrope avec originalité.
Au final, je garde donc un agréable souvenir de L’esprit de la meute, qui s’annonce comme l’un des romans notable du fantastique québécois, écrit par un auteur à suivre, avec une rare aptitude à susciter l’angoisse.

lundi 7 mars 2011

Sondage Boréal


C'est maintenant le temps de remplir le sondage pour la programmation de Boréal. À noter : il sera en ligne jusqu'au 31 mars. Voici l'occasion idéale de nous faire part des sujets qui vous intéressent, ainsi que de nous transmettre vos suggestions. N'hésitez donc pas à le remplir sur notre site, juste ici :


samedi 5 mars 2011

Semaine chicoutimienne


Cette semaine, j'ai suivi un séminaire intensif à l'UQAC, sur le thème de l'amour dans la littérature. Comme l'UQTR et l'UQAR sont affiliées à l'Université de Chicoutimi, les étudiants des deux autres établissements étaient donc hébergés gratuitement dans la ville de l'université hôte. Je ne voulais surtout pas manquer cette occasion de visiter Chicoutimi pour la première fois, surtout qu'Audrey, Louis-Serge et Marin, trois très bons amis, étaient aussi de la partie. Malheureusement, avec des températures moyennes de -20C, cette semaine, les circonstances n'étaient pas des plus propices à l'exploration à pied de la ville, comme je le souhaitais au départ. Sans oublier le séminaire intensif, qui occupait une bonne partie de notre temps. Néanmoins, j'ai rapporté de Chicoutimi quelques clichés, en me promettant de revenir visiter davantage la ville prochainement, voire cet été. Voici donc quelques souvenirs que j'avais envie de partager :


Vue de notre chambre, du quatrième étage, sur le fjord gelé


Une image de la chambre même, de notre fameux cadre avec les points cardinaux dans chaque coin, que nous nous sommes amusées toute la semaine à utiliser comme "boussole". Pour l'anecdote, les femmes de ménage devaient sans cesse remettre en place la toile, que nous nous entêtions à faire indiquer le nord !


Audrey, moi et... Soya (sans commentaires), lors d'une soirée arrosée organisée dans l'une des chambres voisines. Ce fut un vrai charme de cohabiter avec Audrey, et je pense que cette photo illustre bien notre complicité :


Le magnifique fjord gelé, auquel l'image ne rend pas justice... Je me promets de le revoir en été, pour comparer.


Les chutes figées par la morsure de l'hiver...


Une partie du centre-ville de Chicoutimi :


Le magasin "Maya & Inca", une véritable caverne d'Ali Baba :


Ici, Audrey essaie un des bancs décoratifs de l'endroit, fort jolis


Outre l'aspect touristique, une grande partie de notre temps était consacrée, comme je l'ai mentionné, au séminaire, vers lequel nous nous dirigeons sur cette photo :


De gauche à droite, Marin, Louis-Serge et Audrey. En arrière-plan à droite, le Cégep de Chicoutimi.
Sur la colline derrière le Cégep se trouve l'Université :


Marin et sa pose de poète déchu, au département des Lettres de l'UQAC. Cherchez l'erreur...


Et pour terminer sur une note kitsch (en prévision du reportage/pèlerinage annuel au marché aux puces qui sera bientôt publié sur ce blogue), un petit aperçu de "Chez Georges", restaurant à l'attrait certain. En plus, nous avons été servis par la sympathique Carole, une vieille dame aux cheveux mauves et à l'humour audacieux, que nous avions tous envie d'adopter comme grande-tante à la fin du repas.


 Bien entendu, les juke-boxes étaient de mise dans un tel endroit. Nos choix, après de longues tergiversations : Mr Robinson, de Simon & Garfunkel, et The Ring of Fire, de Johnny Cash.


Bilan : je dois revenir visiter l'endroit lorsque je ne serai pas contrainte pas des scolarités. En tout cas, j'ai beaucoup apprécié ma semaine là-bas. À suivre !