samedi 20 juillet 2013

Fantasia 2012 - Rétrospective


Pendant que le festival Fantasia bat son plein, je profite de l'occasion pour poster ici, comme l'an dernier, mes commentaires de l'édition précédente. En souhaitant vous donner envie de visionner un ou plusieurs de ces films... ou encore d'aller au festival, qui se tiendra jusqu'au 7 août !


Grabbers (Jon Wright, Royaume-Uni/Irlande, 2011)

Coproduction anglaise et irlandaise, Grabbers est un film qui a de quoi surprendre, du moins pendant sa première moitié. Le récit se trame dans un petit village du nord de l’Irlande, où les pêcheurs écoulent une existence paisible, rythmée par les marées et les sorties au bistro. Mais l’arrivée de Lisa (Ruth Bradley), une policière sévère qui vient travailler avec Ciarán (Richard Coyle), patrouilleur alcoolique, puis celle, imprévue, de créatures extra-terrestres, boule-verseront la vie des habitants. En effet, ils découvriront très tôt que ces êtres venus d’ailleurs ont un intérêt marqué pour la chair humaine... Du moins, lorsqu’elle n’est pas saturée d’alcool! Cette prémisse originale donne lieu, comme on s’en doute, à des scènes de beuverie dans la taverne irlandaise, les villageois cherchant à se protéger des créatures extra-terrestres. Mais, au-delà de cette belle idée de départ, le film s’essouffle, apportant peu d’éléments nouveaux dans sa seconde partie. De plus, l’évolution de la relation entre Lisa et Ciarán s’avère somme toute prévisible, de même que la finale du film. Néanmoins, Grabbers est un divertissement festif, réalisé avec soin (une mention pour les paysages du comté de Donegal, magnifiques), s’appuyant sur une prémisse surprenante. À visionner, une Guinness ou deux à portée de la main!


Excision (Richard Bates Jr., États-Unis, 2012)

En 2009, j’ai eu l’occasion de visionner à Fantasia le court-métrage Excision, qui est à l’origine du présent film. Malheureusement, comme la version courte ressemble beaucoup à la version longue, je ne saurais recommander de la regarder en premier, à moins de vouloir gâcher l’effet de surprise. Car Excision mise sur le suspense et l’incertitude, tout en distillant des images-chocs, à la fois sanglantes et esthétiques. Le récit met à l’honneur Pauline (AnnaLynne McCord, méconnaissable), une adolescente complexée, et, disons-le d’emblée, plutôt dérangée. Pauline, qui rêve de devenir chirurgienne, est en effet rejetée, tant à l’école que par ses proches, sa mère (magnifiquement jouée par Traci Lords) ne lui laissant pas de répit. Heureusement, sa petite sœur, Grace, lui donne cette affection dont elle a si cruellement besoin. Mais, hélas, Grace souffre de fibrose kystique et a besoin d’une transplantation, faute de quoi elle mourra. Ce à quoi Pauline ne peut se résoudre... Autour de cette trame principale s’articule la découverte de la sexualité de Pauline (tape-à-l’œil par moments, le réalisateur en faisant parfois un peu trop), cet élément, absent du court-métrage, venant enrichir la psychologie de la jeune femme. Le film semble aussi hésiter à propos de sa tonalité, en combinant, pas toujours habilement, l’horreur et l’humour. Et, malgré une photographie parfois saisissante, la réalisation manque un peu d’audace, se bornant souvent à enchaîner les champs et contre-champs. Malgré ces bémols, si vous appréciez les films d’horreur psychologiques, vous passerez certainement un bon moment en compagnie de Pauline. Chirurgiens amateurs, vous voilà avertis! 


Lobos de Arga (Juan Martínez Moreno, Espagne, 2011)

Récipiendaire du prix du public du festival de San Sebastian, Lobos de Arga (Game of Werewolves) se veut un hommage aux films de loups-garous espagnols, notamment ceux de Paul Naschy. À la fois classique et moderne, le traitement du thème nous réserve de belles surprises, que ce soit les déguisements des loups-garous, à l’ancienne, ou encore les touches d’humour qui parsèment le long-métrage. Le scénario s’articule autour de Tomas (Gorka Otxoa, au jeu un peu falot), auteur d’un roman qui peine à en écrire un second. Lorsqu’il reçoit une invitation du maire d’Arga, son village natal, qui souhaite lui remettre un prix lors d’une cérémonie, il saute sur l’occasion, croyant qu’il parviendra à écrire dans son ancienne maison. Mais c’est sans compter les habitants de son ancien village, qui n’ont rien de rassurant. Outre son ami d’enfance (Carlos Areces, qui vole la vedette à Otxoa), seules les personnes âgées sont demeurées à Arga, obligeant leurs enfants à s’exiler. Tomas comprendra peu à peu pourquoi, à mesure qu’il découvrira quelle malédiction plane sur le village... Malgré quelques moments plus niais (dont certains avec un petit chien, sur lequel l’accent est mis trop souvent), Lobos de Arga est un agréable divertissement, tantôt léger, tantôt sanglant (la scène avec le doigt... Je n’en dis pas davantage!), réalisé avec une affection visible pour le fantastique. À voir, entre autres pour les amateurs de lycanthropes. 


Critiques précédemment publiées dans le numéro 33 (automne 2012) de  

jeudi 18 juillet 2013

L'île aux naufrages (extrait)


Un extrait de L'île aux naufrages est en ligne depuis peu sur le site de la revue L'Actualité. Envie de le lire, d'aller chasser avec l'inquiétant comte Moret ?

C'est ici que ça se passe : Extrait de L'île aux naufrages


 Ariane, qui retourne au tome 3 des Villages assoupis !

jeudi 11 juillet 2013

Au coeur de la forêt laurentienne : Van Bruyssel et Kiskissink ("au petit cèdre")


Il y avait un moment que je souhaitais visiter l'ancien village de Van Bruyssel en Haute-Mauricie, situé à quelques kilomètres au sud de la frontière du Saguenay-Lac-Saint-Jean. C'est maintenant chose faite ! Il faut savoir que le site, choisi par le Belge Ferdinand-Charles van Bruyssel, fondateur de la Belgo, rassemblait autrefois de nombreuses familles de travailleurs forestiers. Le village a connu son âge d'or entre 1950 et 1960, avant d'être fermé en 1967, à la suite du constat qu'il était plus payant d'envoyer des travailleurs temporairement sur les sites de coupe de bois que d'installer des familles à proximité. Aujourd'hui, il faut être attentif pour repérer les ruines près de la voie ferrée, dont plusieurs sont recouvertes par une abondante végétation. Heureusement, le "domaine Van Bruyssel" a été préservé, et les bâtiments d'origine ont été restaurés (je vous invite à visiter le site du domaine pour en apprendre davantage à son sujet). Quelques images en l'honneur de cet étonnant site au milieu de la forêt :

Bienvenue à Van Bruyssel... 
 Le site de l'ancienne gare, où le train n'arrête plus que sur demande :

Sur cette affiche, il est encore possible de lire cette inscription étonnante : "Ralentissez, zone résidentielle " !!
La zone résidentielle en question :
Quelques ruines près du domaine :




Un kilomètre au sud, toujours près de la voie ferrée, se trouvait aussi le village de Kiskissink ("au petit cèdre") qui, dans ses "heures de gloire", entre 1930 et 1960, comptait avec Van Bruyssel une population de plus de 1200 personnes. Cependant, alors que le domaine de Van Bruyssel a été préservé, Kiskissink a connu un sort différent, étant aujourd'hui fréquenté par nombre de villégiateurs, dont certains demeurent même sur le site à l'année. Bien entendu, l'école, le magasin général et l'église ne sont plus en service, mais Kiskissink porte encore certaines traces de son passé en tant que village forestier, notamment cette maison, surnommée "la maison du vieil indien", dont l'âge est bien visible :
Comme l'ancienne gare a été détruite, les voyageurs descendent à présent ici :
Une partie de Kiskissink aujourd'hui, près du lac du même nom :

Et finalement, plus à l'ouest, dans la zec Kiskissink, où nous avions loué un chalet, le lac Écarté, assez photogénique, dans la grisaille du matin :
Voilà qui termine les visites de villages fantômes pour cet été, en souhaitant vous donner envie de visiter ces sites empreints d'histoire ! 
Prochaine escale non-spectrale : Tête-à-la-Baleine.