jeudi 28 août 2014

Dernier billet avant septembre


En attendant de redevenir plus constante sur ce blogue (ce qui ne manquera pas d'arriver avec la reprise du "Voyage Insolite", le 8 septembre prochain), j'ai pensé faire un survol des projets littéraires à venir.

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJ1acrHAriw85a1mh9UteVn1qMdA3zPCZXO8N9J0-31fueVZriqD7Uz0YxfZOYvGadPgPZM8YWtimt6FlOYptwklRGPJGxvsW8V2Ip28c1_zAypH1y88DzBeVzaBUh4N2W5VOmHbTbc0k/s1600/Brins39.pngImpossible de ne pas commencer par l'anthologie Dix ans d'éternité de Brins d'éternité (coéditée avec les Six brumes), dont la coordination m'a sensiblement occupée au cours des derniers mois. Mais le résultat en vaut amplement la peine, comme le montrent déjà les épreuves de plus de 400 pages (!) que l'équipe est en train de réviser (et qui devraient partir chez l'imprimeur début septembre). Bien entendu, un lancement de l'anthologie et du numéro 39 sera organisé en octobre, mais comme nous vous préparons une surprise, je n'en dis pas trop pour l'instant... Sinon de rester à l'écoute en début de semaine prochaine !

Toujours du côté des Six brumes, les parutions d'automne sont particulièrement emballantes : en plus de l'anthologie, le recueil de nouvelles fantastiques Petits démons de Daniel Sernine verra le jour, ainsi que le roman d'horreur Jardin de chair de Frédéric Raymond, et, finalement, un projet dont j'ai déjà parlé ici, qui m'est cher et auquel j'ai contribué, 6, chalet des brumes. Nul doute, ce fut un défi intéressant, que je n'aurais pas pensé relever si on ne me l'avait pas lancé !

Cela dit, avec le travail sur le doctorat, j'ai moins écrit de fictions cette année, ce qui, forcément, entraîne des conséquences dans les parutions à court et à long terme. Deux textes devraient toutefois voir le jour cet automne, une "micronouvelle insulaire" ainsi qu'un essai dans une anthologie composée d'une vingtaine de textes de jeunes auteurs. Plus de détails dès que je le pourrai ! Parlant de critiques, je suis par ailleurs en train d'en finaliser une dizaine pour un ouvrage collectif bien connu.

Plus tard en 2015 devrait également paraître une autre micronouvelle dans XYZ, qui prend cette fois pour cadre le village de Charette (moi qui n'avais jamais frayé avec le genre ultra bref, en écrire deux de suite fut une étrange expérience - merci aussi à Frédérick de m'avoir amenée visiter le village pour me changer les idées un après-midi où les allergies m'accablaient). 
De même, à l'horizon 2015, une nouvelle qui hybride deux genres que j'affectionne : le gore et le western ; je travaille en ce moment sur les corrections. Et, parlant de corrections, plusieurs d'entre elles m'attendent dans le roman en cours, qui me demandera encore des mois de travail. Il faut dire que je me suis donné un défi ambitieux avec ce livre - plus long que les tomes de ma trilogie - qui se trame entre autres à Tête-à-la-Baleine sur trois époques... Mais je ne suis pas pressée à ce sujet, et j'en dévoilerai davantage à mesure que l'ouvrage prendra forme.


Autrement, l'automne devrait être en bonne partie sous le signe des scolarités, question de terminer ce doctorat avant d'avoir trente-cinq ans (!).

Voilà pour les projets à connotation littéraire, le voile devrait se lever bientôt sur certains d'entre eux...

vendredi 15 août 2014

Sous les cimes de Charlevoix

Au fil des années, Charlevoix est l'une des régions du Québec que j'ai le plus souvent visitées, sans que ce soit un choix concerté. Quoique, en amatrice des hauts sommets que je suis... Cette fois-ci, Frédérick, mon père, sa compagne et moi avons traversé en train (vous connaissez mon affection pour ce moyen de transport !) la région, de Québec jusqu'à la Malbaie. Et force est de dire que la perspective, à partir des rails, qui épousent le cours du Saint-Laurent en faisant fi des montagnes, est assez différente. Voici donc, question de souligner la saison estivale qui tire lentement à sa fin, quelques images capturées d'un wagon ou lors de l'une ou l'autre des escales.
 


 
 
 
 Hôtel La Ferme - Baie Saint-Paul

dimanche 10 août 2014

Du fétichisme des périodiques : Wendigo no 2


Wendigo no 2, 2013, 177 p.


Wendigo est une revue spécialisée en fantastique et en horreur, édité par L’œil du sphinx. Le magazine a la particularité de s’intéresser à la période pré-1950 en essayant de faire connaître des auteurs oubliés. L’équipe de rédaction présente donc des textes difficiles à trouver, souvent traduits en français pour la première fois. Il va sans dire qu’il s’agit d’une initiative honorable, surtout si, comme moi, vous appréciez l’horreur et le fantastique de la première heure.

Avec sa présentation graphique un peu fanique (peut-être est-ce volontaire?), Wendigo annonce ses couleurs avec sa couverture, réalisée par Céline Miécret. Le format et le papier utilisé (très épais, donc assez lourd au final) m’ont laissé une impression mitigée, l’ouvrage étant un peu difficile à manipuler, ce qui peut gêner le plaisir de lecture. Mais nous pardonnons assez vite ce choix en nous plongeant dans les raretés que nous a dénichées le comité de rédaction, soit des nouvelles de Richard Marsh, Francis Stevens, Willy Seidel, Victor Rousseau, Hugh Burt, Guy Boothby et Barbara Baynton, chaque histoire étant précédée d’une notice biographique instructive.

Richard Marsh ouvre le bal avec « Une illustration de la science moderne », texte oscillant entre horreur (la scène de la douche, par exemple) et humour (la désinvolture de Pollie, notamment). Amusant, ce récit divertit par la présence de Pollie, aussi sotte que charmante, qui, ayant reçu des menaces de mort, prend rendez-vous avec un avocat (!) pour rédiger son testament. L’horreur est singulièrement atténuée par l’attitude de la narratrice, celle-ci, au lieu de prendre son sort au sérieux, préférant faire virevolter son ombrelle!

Francis Stevens présente pour sa part « Le piège elfique », une histoire assez dépaysante dans laquelle Theron Tademus, professeur de biologie surmené, se voit forcé de suivre une cure de repos près de Carcassonne. Mais bientôt, il rencontre des gitans, puis une étrange jeune femme, Elva, qui l’entraîne dans son univers. Une nouvelle agréable, à l’atmosphère insolite, signée par l’une des premières écrivaines états-uniennes de fantastique.

Le sommaire se poursuit avec « La plus ancienne chose au monde », de Willy Seidel, plus long texte du numéro, ce dernier m’ayant passablement ennuyée. Nous suivons Harald, un adolescent qui, après avoir assisté à des rituels bizarres près de la tombe du Hun, fait la connaissance d’un homme inquiétant, Monsieur Tseï. Il en découle une quête liée à une météorite, à laquelle il est souvent difficile d’adhérer, entre autres parce que l’auteur se contente la plupart du temps de faire du telling, par exemple : « tous ces événements fantasmagoriques [...] se muaient soudain en un néant spectral et embrouillé qu’il balayait maintenant avec dérision et moquerie. Oui, tout ce qui lui semblait encore récemment si matériel et factuel était devenu absurde, ridicule et impossible » (p. 73).

Le texte suivant, « Le cas de la fille du geôlier » de Victor Rousseau, m’a davantage intéressée, prenant pour prémisse l’idée que l’énergie négative des criminels, après leur trépas, serait libérée à tous les vents, affranchie de ses entraves. Ici, un meurtrier rustre se voit condamné à la chaise électrique et reviendra sous une forme imprévisible... Une nouvelle au suspense bien mené, qui aurait toutefois pu être un peu plus développée.

Hugh Brant, auteur énigmatique dont on ne sait presque rien, propose avec « Le sépulcre blanchi », une histoire de loups-garous assez traditionnelle, mais tout de même touchante. Le personnage de Marcelline, surtout, est surprenant et plutôt détaillé.

Deux auteurs australiens complètent le numéro, soit Guy Boothby et Barbara Baynton. Le premier nous offre « Un étrange terrain aurifère », une mystérieuse histoire de ville minière abandonnée (« Le Terrain »), dont j’ai particulièrement apprécié l’ambiance. Après le départ des villageois ruinés, l’endroit n’a pas été entièrement déserté, comme l’apprendront des voyageurs de passage... Quant à Barbara Baynton, elle présente dans « Le rôdeur » un récit criminel poignant, où une jeune femme du bush australien essaie d’éloigner un rôdeur de sa maison en lui faisant croire qu’elle ne vit pas seule... Cette nouvelle touchante, à l’horreur en demi-teinte, referme habilement le numéro.

Au terme de la lecture de ce second opus de Wendigo, j’encourage l’équipe à poursuivre son bon travail. Bien sûr, le magazine s’adresse avant tout aux amateurs de curiosités et de fantastique à l’ancienne, alors si vous en faites partie, je ne doute pas que vous apprécierez ce périodique. La revue possède aussi un blogue : http://wendigolarevuedufantastique.blogspot.ca/


- Cette critique est parue précédemment dans le numéro 36 de Brins d'éternité.