vendredi 23 novembre 2012

Souvenirs épars du Salon du livre de Montréal


La semaine dernière se tenait le Salon du livre de Montréal, que je fréquente depuis des années. D'abord, j'y allais comme lectrice, mais ces dernières années, la revue Solaris m'a invitée à quelques reprises - à mon grand plaisir - à sa traditionnelle séance de dédicaces du samedi soir. Et puis, l'an dernier, j'y étais aussi au kiosque de XYZ, pour L'enfant sans visage. Cette édition 2012 était encore plus spéciale, puisque j'étais également présente pour mon premier roman, au kiosque de Marchand de feuilles. Mais le Salon du livre, c'est avant tout des rencontres, avec auteurs, lecteurs, éditeurs... Chaque fois, je ressors inspirée par la vitalité et la passion de tous ces intervenants du milieu littéraire québécois, qui donnent envie de continuer de partager les histoires qui nous habitent. Je ne nommerai pas tous ceux que j'ai croisés, les quelques amis auteurs que je n'ai malheureusement pas eu le temps de visiter à leur kiosque ni les titres des livres que j'ai achetés (assez nombreux... je n'ai pour excuse que mon rabais d'auteur !), mais me contenterai de laisser ces quelques images parler à ma place. En remerciant les photographes, qui m'ont généreusement permis de publier leurs images ici, compte tenu du fonctionnement erratique de mon appareil (je sais quoi demander pour Noël !).

Philippe-Aubert Côté, Jonathan Reynolds et moi, à la séance de signatures de la revue Solaris (kiosque d'Alire), samedi soir. (Photo de Natasha Beaulieu)

L'adorable Natasha Beaulieu, dont je me suis procuré le dernier roman Regarde-moi, que j'ai très hâte de lire !

 
 Moment poétique avec Jonathan. (Photo de Natasha Beaulieu)

 
Au kiosque de Marchand de feuilles, en compagnie de la lumineuse Michèle Plomer et du sympathique Richard Migneault, auteur du blogue Polar, noir et blanc.

Voilà qui donne hâte aux prochains salons du livre, n'est-ce pas ?

vendredi 16 novembre 2012

Le Voyage insolite (émission du 12 novembre)


Les départs exemplaires / Gabrielle Wittkop

À l’occasion des dix ans du décès de Gabrielle Wittkop, les éditions Verticales ont décidé de rééditer Les départs exemplaires, un des recueils de nouvelles de l’auteure, qui comprenait à l’origine trois textes. Cette édition est cependant bonifiée de deux nouvelles inédites, soit « Les derniers secrets de Mr. T. », qui ouvre le recueil et « Claude et Hippolyte », qui le referme. Comme j’aime beaucoup Gabrielle Wittkop, dont j’ai lu presque l’intégrale des écrits, je ne voulais pas rater cette rare occasion de découvrir de nouveaux textes de cette écrivaine, à l’univers macabre et à la plume ciselée.

Vous connaissez peut-être Le nécrophile, roman le plus célèbre de cette romancière excentrique, voire La marchande d’enfants, l’un de ses titres les plus subversifs. Les départs exemplaires ne s’inscrit pas tout à fait dans la même veine, même si l’on retrouve dans le recueil le caractère audacieux et irrévérencieux de l’écrivaine, ici distillé plus finement.

Dans la nouvelle d’ouverture, « Les derniers secrets de Mr. T. », nous avons affaire à une disparition énigmatique, comme c’est le cas dans chacun des textes du recueil. Mr. T. disparaîtra en effet dans la jungle, sans laisser de traces, comme s’il avait été avalé par les arbres. Mais qui était vraiment Mr. T ? Qu’est-ce qui a pu le pousser à disparaître ainsi ? Cette nouvelle, inquiétante, avec un certain souffle, donne le ton au recueil, préparant habilement le terrain pour le second texte, à mon avis le plus réussi du livre.

Dans « Idalia sur la tour », Wittkop rend compte avec une acuité impressionnante du sort d’Idalia, jeune femme en vacances qui se retrouve coincée dans les ruines d’une vieille tour. Incapable de communiquer avec l’extérieur, elle verra avec effroi les heures passer, à mesure que les recherches pour la retrouver restent vaines. Bijou d’horreur psychologique,  « Idalia sur la tour » est une vraie réussite et montre le talent de l’écrivaine à son meilleur.

Je ne m’attarde pas sur « Les nuits de Baltimore », texte à mon avis le plus falot du recueil, plutôt anecdotique. Il en va autrement de « Une descente », qui nous présente les revers de Seymour M. Kenneth, homme sans grande volonté, qui passera de la tyrannie de sa mère à celle d’Emily, propriétaire d’un magasin de chaussures. Après avoir été chassé par cette femme, il se retrouvera sans abri, à errer dans les étages souterrains de la ville (d'ailleurs fort habilement décrits), où il rencontrera d’autres malheureux fauchés par le sort.

Le recueil se termine sur une note agréable avec une nouvelle typiquement wittkopienne, « Claude et Hippolyte », dans laquelle deux jumeaux hermaphrodites identiques s’aiment d’un amour à la fois fusionnel et hédoniste. Mais leur double identité finira par jeter des soupçons sur leur honnêteté, surtout qu’un détail infime permet de les distinguer...

Bref, Les départs exemplaires est un recueil à la mesure du talent de la romancière, qui saura certainement plaire à ceux qui apprécient ses univers empoisonnés. Pour la découvrir, cependant, j’aurais tendance à recommander Le Nécrophile ou La marchande d’enfants, avant de se plonger dans ce recueil, qui est un incontournable complément pour ceux qui apprécient la prose vénéneuse de Wittkop.

dimanche 11 novembre 2012

Le Voyage insolite (émission du 5 novembre)


Solaris no 184, automne 2012

La revue Solaris vient de faire paraître un numéro spécial consacré à Isaac Asimov, à l’honneur cette année au festival Québec en toutes lettres. Il s’agit d’un hommage particulièrement étoffé, puisque la majorité du numéro regroupe des nouvelles et des articles sur l’auteur. La section rédactionnelle, avec ses critiques de livres, se retrouve cette fois-ci dans le volet en ligne. C'est donc une initiative à saluer, notamment par le sommaire alléchant de ce numéro, qui propose des nouvelles et des hommages d’Alain Bergeron, Philippe-Aubert Côté, Michel Lamontagne, Nando Michaud, Hugues Morin, Francine Pelletier, Mario Tessier et Jean-Louis Trudel.

Le robot est à l’honneur dans la plupart des nouvelles, qui s’intéressent à l’un des thèmes fétiches d’Asimov. Néanmoins, même si j’aurais apprécié un peu plus de variété thématique, les auteurs font montre d’originalité dans le traitement de la robotique. 

Je retiens particulièrement « Dans les bras de Murphy », de Nando Michaud, l’une des réussites de ce numéro. Dans ce texte grinçant, au rythme soutenu, le narrateur revient d’un long exil au service de Krypto Corp, une entreprise minière. Mais une succession d’événements lui feront s’apercevoir que les choses ont particulièrement évolué en son absence...

J'ai aussi apprécié « La race des seigneurs », de Jean-Louis Trudel, qui s’articule autour de Lynas Marois, un journaliste d’enquête. Après avoir fait une découverte étonnante, au sujet d’une famille impliquée dans le domaine bancaire depuis des décennies, Lynas fera la rencontre imprévue d’Amalia Baker. Cette nouvelle au suspense réussi fait montre d’une connaissance certaine d'Asimov, tout en confirmant le talent de nouvelliste de Jean-Louis Trudel, gagnant du prix Solaris de l’an dernier.

Quelques mots également sur « Le fantôme dans le mécha », de Philippe-Aubert Côté, qui propose une variation originale et surprenante sur le thème des robots. Dans ce texte soigneusement écrit, avec une grande précision dans le style (malgré un tantinet trop d’adjectifs), l’auteur nous présente Néolème, Rhupan et Théo, des robots unis par de solides liens amicaux. Mais ils devront réfléchir sur la nature des liens qui les unissent à mesure qu’ils feront certaines découvertes...

Bref, ce numéro de Solaris, avec son sommaire des plus solides, est un incontournable pour les amateurs de science-fiction québécoise de qualité, a fortiori pour les fans d’Asimov, qui y trouveront leur compte sans le moindre doute. Et pour ceux qui hésitent encore à se procurer Solaris, je vous rappelle l’adresse de leur site, si vous avez envie d'aller fouiner de ce côté : revue-solaris.com.



Alibis no44, automne 2012

Pour l’automne 2012, la revue Alibis nous propose un numéro « noir » avec pas moins de six nouvelles au sommaire, trois articles et les habituelles critiques littéraires. Les fictions sont pour la plupart signées par des auteurs bien connus des abonnés : Véronique Bessens (gagnante du prix Alibis 2012), Jacques Côté (auteur entre autres de la série « Les cahiers noirs de l’aliéniste »), André Jacques (auteur de quelques nouvelles publiées dans Alibis), Peters Sellers (auteur et anthologiste de renom) et Richard Sainte-Marie (gagnant du prix Alibis 2010 et auteur du très réussi L’Inaveu). Nouvelle venue, Julie Racine se joint à eux, par le biais d’un défi lancé par Zone d’écriture de Radio-Canada, dont l’un des prix était la publication dans Alibis. Il en résulte un texte relativement anodin, qui semble un peu improvisé, avec un début prometteur qui tient plus ou moins ses promesses. Mais penchons-nous plutôt sur les réussites de ce numéro, plus particulièrement sur mes trois nouvelles favorites.
Dans « Petite suite Hämmerli », Richard Sainte-Marie met en scène l’un de ses personnages fétiches. Le style est ici savoureux, de même que les protagonistes, particulièrement travaillés (une mention pour le gros Luce). L’intrigue, un peu plus en retrait, est néanmoins intéressante, habilement scindée par des mouvements musicaux.

Véronique Bessens, dans « Précautions d’isolement », renoue avec les thématiques glauques qui semblent constituer sa marque de commerce (du moins, si je me fie à sa nouvelle publiée dans le précédent numéro d'Alibis). Il en résulte un texte dur, qui nous présente une accompagnatrice d’aveugles qui a poussé dans l’escalier roulant l’homme dont elle avait la charge. Quels sont les véritables motifs de son crime ? Immorale et délicieuse, cette nouvelle nous offre une plongée audacieuse dans l’univers sordide de la protagoniste.

Je retiens aussi « Le nécrologiste », d’André Jacques, un récit à l’humour noir et au rythme particulièrement réussi. L’histoire s’articule autour de Jean-Philippe Camiré, médecin légiste en visite à Lyon pour un congrès. Il y fera la rencontre d’un collectionneur des plus singuliers, qui s’intéresse de près aux descendants des familles d’aristocrates russes. Mais sa ferveur prendra d’étonnantes proportions, à mesure qu’il décrit à Jean-Philippe l’ampleur de sa collection... Un récit à la fois surprenant et amusant, qui reste longtemps en mémoire.

Trois articles aussi intéressants que variés (sur Alfred Hitchcock, la traduction et Jean Féron) complètent cette livraison des plus emballantes d’Alibis. Un numéro noir à souhait, avec des fictions presque toutes solides et une section critique passionnante. Alors, si vous ne connaissez pas Alibis, voilà l’occasion idéale de la découvrir !



jeudi 8 novembre 2012

Bientôt, le Salon du livre de Montréal...


... et pendant que j'élabore la liste interminable des auteurs que je compte rencontrer, j'ai pensé poster ici les détails de mes séances de dédicaces. N'hésitez pas à venir discuter, ça me fera plaisir !


Samedi le 17 novembre de 18h à 19h, au stand 315
Pour "L'envers du labyrinthe", nouvelle parue dans le numéro 182 de la revue Solaris

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Dimanche 18 novembre de 16h à 17h, au stand 149
Pour Transtaïga, premier tome des Villages assoupis (Marchand de feuilles)