lundi 5 mars 2012

Le cabinet de curiosités documentaires - 01


Depuis quelques années, il est rare que j'écrive la moindre nouvelle - si courte soit-elle - sans faire au préalable des recherches documentaires. C'est évidemment encore plus vrai pour les romans, qui demandent beaucoup de temps à consulter des ouvrages de ce genre. Pourtant, avec les années, je me suis aperçue que pour le type de nouvelles que j'aime écrire, les ouvrages érudits ne sont pas nécessairement les plus utiles. Je m'explique : je commence généralement par consulter ces derniers, avant de me pencher sur des livres qui "vulgarisent" davantage le sujet. Pourquoi ? Afin de ne pas donner un caractère trop encyclopédique à mes textes.
Avec les années, j'ai donc accumulé plusieurs ouvrages de ce genre, au gré de l'inspiration, sur des sujets variés. Car je ne sais jamais d'avance de quoi traitera ma prochaine nouvelle (comme je l'ai déjà dit à certains, je travaille à ce chapitre de manière séquentielle - ce qui m'a longtemps fait croire qu'un jour, je n'aurais plus d'idées !). Bref, j'ai pensé aujourd'hui vous offrir une sorte de top 10 de mes curiosités documentaires, en accompagnant chaque titre de commentaires liés à "l'usage" que j'en ai fait. Bonne lecture !

Pendant l'écriture de L'enfant sans visage :

1- Groenland : passion extrême / Claire Granier : la biographie d'une Française qui raconte son exil à Angmagssalik, un village du Groenland. Outre les descriptions du pays, elle passe aussi beaucoup de temps à raconter sa relation problématique avec Peter, un Groenlandais qui a mauvais caractère !

2 - Cape Dorset sculpture : un livre essentiellement illustré, dont je me suis inspirée pour l'aspect "sculptural" du texte (vous savez, les paysageurs...) Anecdote : j'ai tellement aimé l'art inuit, avec ses tupilaks et ses sculptures de pierre, que je me suis fait tatouer la sculpture reproduite en page couverture, après la parution de la novella !


Pendant l'écriture d'Amarante :

3 - Je fais une exception pour inclure une œuvre littéraire, soit la Divine Comédie de Dante. Parce que celle-ci est à la fois riche et évocatrice, à l'instar de la mythologie, dont je me suis souvent inspirée par les années passées. Dans le cas d'Amarante, outre quelques informations sur les bateaux, je me suis surtout inspirée de fictions, tels les romans de la collection Gore, la collection érotique Contraintes...


Pendant l'écriture de Transtaïga :

Comme il s'agit dans ce cas d'un roman, les références étaient plus nombreuses. Mes préférées :

4- Ghost Towns of Canada / Ron Brown : un cadeau de Frédérick, qui survole les principales villes fantômes du Canada. Vraiment enrichissant, même si toutes les villes fantômes du Québec ne sont pas répertoriées. Et comme le livre est usagé (il est plutôt difficile à trouver et a été élagué il y a longtemps par la bibliothèque de Toronto), il ne rend que plus justice à son sujet !

5- Villes mortes et villes fantômes de l'Ouest Américain / Bernard Blaise et Francis Lacassin : si, comme moi, vous aimez la série Wild Wild West et les vieux westerns, vous ne pourrez qu'apprécier ce livre. Très bien fait, il rend hommage à l'esprit de la ruée vers l'Or. Par contre, j'ai finalement décidé d'axer le roman surtout sur les villes fantômes du Canada, même si cela ne change rien au plaisir que j'ai eu à consulter cet ouvrage !

6 - Rituels et pratiques magiques des Indiens d'Amérique / John Creek : un livre très simple, qui comprend même des formules pour ceux qui rêvent de devenir un chamane moderne ! Ici, ce n'est pas l'aspect "pratique" du livre qui m'a intéressée, mais surtout les symboles des différents animaux, notamment le corbeau et le hibou, récurrents dans le roman.


7 - Parlant de hiboux, voici Chouettes et hiboux, de Elena Cenzato et Fabio Santopierro, un livre très accessible, avec une iconographie agréable. Hélas, il est surtout question de mythologie grecque, et les légendes sur le hibou dans nos contrées sont peu présentes !


Pendant l'écriture de mon roman en cours, au titre fluctuant :


8- 500 trucs pour la chasse au chevreuil / Bill Vaznis : Imaginez-moi en train de lire tranquillement ceci à la bibliothèque de l'Université. Ça ne cadre pas, n'est-ce-pas ? Et pourtant, je suis maintenant, dans la théorie, une excellente chasseuse de chevreuils ! Plus sérieusement, j'ai apprécié cet ouvrage pour son côté pratique, très accessible, même pour les gens qui, comme moi, n'ont jamais traqué le gibier.

9 - La Taxidermie, de Jean Labrie. Remarquez la couverture, savoureuse. Et en plus, les procédures pour apprêter presque toutes les bêtes sauvages sont présentes dans ce livre. En plein ce dont j'avais besoin... je n'en dis pas davantage !


Et mon ouvrage de référence en cours...
 

10 - Trois visions du terroir : devinez pourquoi !

Voilà, j'espère que cette première visite du cabinet vous a plu.

À suivre, au gré de mes pérégrinations imprévisibles...


6 commentaires:

  1. Héhéhéhé! Très amusant ce tour d'horizon des livres de référence! :)

    Faudrait que je me livre au même exercice... mais ça aurait sans doute l'air moins disparate (histoire du Japon, culture du Japon, cuisine du Japon, les armes au Japon... ;)

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  2. Merci, Geneviève !

    Je me disais justement que ce serait bien intéressant si d'autres auteurs se prêtaient au jeu... (disparates comme moi ou pas ;) ) Donc, j'espère que tu te prêteras à l'exercice, je serais curieuse de voir le résultat !

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  3. Pourquoi tu cherches trois visions du terroir? ;-)

    Intéressant comme topo. De mon côté, je n'ai pas encore eu besoin de vraiment faire de recherche pour écrire. En général, je me base sur des choses que je connais déjà, alors ça n'a pas été nécessaire. C'est la beauté de l'horreur contemporaine. Par contre, pour mon prochain projet, je crois que je n'aurai pas le choix de me documenter, beaucoup et dans plusieurs domaines. C'est la première fois que je me lance dans de la SF un peu technique. C'est intimidant...

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  4. Pourquoi le terroir ? Hum hum ! Donne-moi encore quelques jours et tu recevras un mystérieux texte dans ta boîte de courriels ;)

    Et merci de ton intérêt pour mon billet. Je pense que la "somme de recherches" dépend des projets. Pour de la science-fiction technique, alors là, il n'y a pas moyen de s'esquiver (d'ailleurs, je serai curieuse de te lire en SF, ça m'intrigue !), mais, selon le sujet, je ne fais évidemment pas le même type de recherches. Cela dit, comme je suis souvent motivée par l'idée de "m'approprier" un sujet que je ne connais pas, je pense que j'ai tendance à mettre de côté les sujets que je connais beaucoup et dans lesquels je pourrais aisément puiser (comme le pacte avec le diable, par exemple - mais qui sait, peut-être que j'écrirai là-dessus un jour !)
    Bref : laisse l'intimidation science-fictive de côté, et bon courage devant la somme de recherches qui t'attend :)

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  5. Oh non, je me le laisserai pas intimider! En fait, j'ai déjà commencé à consulter des revues scientifiques sur la robotique et à questionner mes amis ingénieurs ou physiciens. Le plus dur, je trouve, c'est de créer un futur (proche dans mon cas) cohérent et qui ne rappelle pas tous les clichés du genre. Et surtout imaginer comment la politique internationale a pu évoluer, ce qui est loin de mon champ de compétence.

    D'un autre côté, comme dans mon travail de tous les jours je dois justifier chaque mot par des références ou des faits, je trouve relaxant d'écrire sans avoir à me baser sur des références!

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  6. C'est sûr que tu as tout à fait l'érudition qu'il faut pour t'attaquer à ce genre de projets ;)
    Quant à construire un univers de SF cohérent, ça demande toujours pas mal de travail (je suis justement en train de corriger un texte en ce sens et je me triture pas mal les méninges...)
    Et c'est clair que si l’écriture se met trop à ressembler à son travail, ça devient asphyxiant ; je te comprends de vouloir donner une coloration moins documentaire à la partie créative de ta vie !

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