lundi 14 janvier 2013

Villages fantômes à visiter - 02


Dans la continuité du billet du même nom publié l'an dernier, je vous présente cinq autres villages fantômes du Québec, cette fois plus méconnus.


Van Bruyssel (Haute-Mauricie, près du Saguenay)
Van Bryussel a été fondé en 1905 par un ingénieur belge, Ferdinand-Charles van Bruyssel, qui s'est intéressé dès le début du XXe siècle à l'exploitation forestière en Mauricie. Il choisit ainsi d'établir son village dans un endroit stratégique, à la frontière entre deux régions, près du chemin de fer. Plusieurs familles y vivront jusqu'à la fermeture de la compagnie en 1967. Aujourd'hui, seuls subsistent quelques bâtiments du village qui est devenu un domaine privé. Un site, avec plusieurs photos, lui est même consacré.


Aylmer Sound (Basse-Côte-Nord)
Village fantôme récent (fermé en 2007), Aylmer Sound n'a jamais été populeux, comptant à son apogée, en 1970, 120 habitants. Mais, au début du XXIe siècle, moins de trente personnes demeuraient dans ce petit hameau voisin de Harrington Harbour, accessible seulement par avion et par voie maritime.  La démolition du village a été achevée récemment, soit en 2010. Il ne reste plus de ce village que l'église et cinq ou six maisons, qui servent désormais de chalets pour les touristes qui visitent la région. Quelques images se trouvent à cet endroit (Télé-Québec Côte Nord)


Nitchequon (Baie-James)
Ancien poste de traite ouvert au début du XIXe siècle, Nitchequon est situé dans un endroit isolé au milieu de la Péninsule du Labrador. Jusqu'en 1985, une station métérologique et un aérodrome y étaient actifs. En 2013, quelques bâtiments demeurent en place sur le site, dont ceux construits par la compagnie aérienne (En bas, un bâtiment de Nitchequon de nos jours et à gauche, en 1983, avant sa fermeture définitive - photo de André Langlais).



Oskélanéo (Haute-Mauricie)
Parfois nommé Escalana, Oskélanéo est l'un des anciens villages jadis construits près du chemin de fer en Haute-Mauricie. Fondé en 1910, le village devient bientôt la "porte d'entrée" de la région. À l'époque de la seconde Guerre mondiale, Oskélanéo commence cependant à péricliter. En 1948, quand la route 167 est construite, le village perd son statut de "point stratégique". Puis, en 1973, le bureau de poste est fermé, scellant la destinée d'Oskélanéo de manière définitive. De nos jours, une pourvoirie s'y trouve, ainsi que quelques ruines, notamment des fondations et un cimetière. Comme dans le cas de Van Bruyssel, un site est consacré au domaine Oskélanéo.



Fort George (Baie James)
Situé sur une île, ce village a été fermé en 1978 lors du déménagement de ses habitants à Chisasibi, à 100 kilomètres du village de Radisson. Habité par les Cris, Fort George était depuis 1832 un poste de traite. Mais avec la construction des barrages hydroélectriques de La Grande, Fort George risquait d'être englouti. Ses habitants ont donc préféré déménager. Mais des vestiges sont toujours visibles sur l'ancien site de Fort George, dont quelques maisons (à droite, photographie de Alanah Heffez), même si plus de deux cents bâtiments ont été relocalisés à Chisasibi, qui compte presque 4500 habitants.

À suivre !


7 commentaires:

  1. Y'a les villages agonisant, aussi, avec moins de 50 habitants...

    RépondreSupprimer
  2. Les villages abandonnés ont souvent ce charme étrange qui donne des frissons qui donne envie de partir et de rester en même temps.
    Quant à moi, ça donne envie d'y aller...

    RépondreSupprimer
  3. Mathieu : Ceux-là, ils sont encore plus nombreux ! En Mauricie, il y a Montauban-les-mines qui ne paie pas de mine (héhé) et je me souviens aussi du hameau de Miquelon dans le Nord-du-Québec, dont la plupart des bâtiments étaient délabrés...
    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10150326385678185&set=a.10150326378323185.385512.609653184&type=3&theater
    Villes fantômes en devenir?

    Julie-Anne : Tellement ! Il y a quelque chose de paradoxal dans l'atmosphère de ces villages, à la fois ancrés dans le passé (par l'histoire qu'ils recèlent encore) et dans le présent (par les ruines qui bravent courageusement le temps) Bonnes visites sépulcrales, en tout cas ! Et prends soin de toi :)

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour Ariane,

    tu le savais surement pas lorsque tu as publié ceci mais le Domaine Van Bruyssel est à vendre pour la très modique somme de 235 000$! Oui,oui à voir sur le lien.http://www.centris.ca/fr/maison~a-vendre~la-tuque~mauricie~1-van-bruyssel/10544779?view=Summary

    Merci pour les informations très intéressant sur les autres villages fantômes.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En effet, je l'ignorais :)
      C'est vrai que, pour un domaine aussi vaste, qui comprend plusieurs bâtiments, c'est un prix alléchant ! En plein le genre d'occasions qui m'intéresserait si je me décidais à aller écrire en ermite en forêt ;)
      Je suis contente également que vous ayez apprécié les informations sur les villages fantômes, merci de votre passage ici !

      Supprimer
  5. Je suis allé a Van Bruyssel a l'âge de 12 ans et 15 ans, étant donné que mon père travaillait a cet endroit,a l'époque il faisait la drave et conduisait un bateau qui avait le même nom que le village.J'ai l'intention de retourner sur les lieux pour voir le changement. Alain

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Alain, merci de votre passage ici. Hélas, il reste peu de vestiges (surtout des fondations) en dehors du domaine Van Bruyssel, toujours bien entretenu (et habité, il me semble, même s'il serait en vente). Mais Kiskissink, à proximité, est toujours bien animé. Cela dit, ça vaut bien entendu la peine de retourner visiter des lieux semblables à celui-ci, qui évoquent des souvenirs significatifs !

      Supprimer