vendredi 14 janvier 2011

Du fétichisme des périodiques


Depuis des années, j'ai une faiblesse de plus en plus marquée. Une pathologie qui se manifeste par l'abonnement compulsif à un grand nombre de revues. En ce début d'année, j'ai eu envie de préparer un hommage à tous ces magazines, dont la lecture me procure chaque fois un vif plaisir. Peut-être aurai-je ainsi l'occasion de faire découvrir des périodiques plus méconnus à quelques-uns d'entre vous. Voici donc une présentation (non exhaustive, mais une tentative) des différentes revues que je fréquente :

Je ne peux débuter autrement qu'avec la chef de file, Solaris, que je lis presque sans discontinuer depuis 2000. Au cours de ces années, ma collection est devenue si importante que j'ai dû réserver une tablette complète à la revue dans ma bibliothèque. À chaque trimestre, c'est avec un intérêt sans cesse renouvelé que je lis le magazine, par le biais duquel j'ai découvert de nombreux auteurs de talent (sans oublier les articles et les critiques, que j'aime toujours lire, étant aussi friande des sections critiques des revues littéraires). Je profite de l'occasion pour souligner la qualité, année après année, du travail des différents contributeurs de Solaris, en vous invitant chaudement à vous abonner, si ce n'est déjà fait (à droite, le numéro 175 de la revue, qui propose entre autres, sous une superbe couverture de Sybiline, une nouvelle uchronique très réussie de ma collègue et amie Geneviève F.-Goulet).

Toujours du côté des littératures de l'imaginaire, la revue Asile, qui publiera bientôt son quatrième numéro, est aussi à mon avis incontournable, avec son programme original, qui s'intéresse à la fois à la science-fiction, au fantastique et à l'avant-garde (ainsi qu'à la poésie). Plusieurs auteurs émergeants, dont Martin Lessard, Michael Moslonka, Pat Isabelle et Guillaume Voisine, ont déjà participé au fanzine de David B. Lachance, qui propose en outre "cadavres exquis" et articles (à gauche, la couverture du premier numéro de la revue, horrifiante à souhait, une réalisation de Gabrielle Leblanc, primée pour cette œuvre, récipiendaire d'un prix Boréal 2010).
Autre fanzine de l'imaginaire, qui a pour l'instant suspendu ses parutions, Nocturne est né en 2005, sauf erreur de ma part, et en est à son 14e numéro. Le périodique, auparavant dirigé par les Six brumes, et ensuite par Marie Laporte, devrait revenir sous peu avec une nouvelle mouture, sous l'égide de Sébastien Mazas. Avec Horrifique, il est l'un des seuls à privilégier la littérature d'horreur, qui, il faut bien le dire, a peu de vitrines au Québec. Une mission honorable, donc, et un fanzine à suivre, lorsqu'il aura repris ses activités.
Poursuivons l'exploration des fanzines de l'imaginaire québécois avec Clair/obscur, auquel je suis abonnée depuis les premiers numéros. À raison d'environ deux ou trois numéros par an, la revue nous propose des fictions de qualité, des entrevues, des critiques et des articles variés, souvent sous d'inspirantes thématiques. Par exemple, les numéros 6 et 7 mettaient à l'honneur les zombies, tandis que le no 9, à paraître, offrira une vitrine aux lycanthropes (j'y signe d'ailleurs une nouvelle avec Guillaume Voisine, texte qui fut bien agréable à écrire ; nous répéterons sans doute l'expérience de la coécriture).
Parmi les découvertes récentes, je signale le fanzine Anakron, qui fait un retour après plusieurs années de silence. Ce périodique, exclusivement constitué de fictions, est à l'ancienne : grand format, broché, texte disposé en colonnes. Après avoir lu un seul numéro, je ne peux encore me prononcer sur le fanzine, que j'avais néanmoins envie de vous présenter. Il est certain, en tout cas, que j'ai hâte de recevoir le prochain numéro de mon abonnement, pour me faire une meilleure idée de la revue. Mais l'initiative est a priori intéressante, permettant d'offrir aux nouveaux auteurs une autre plate-forme de publication.

Je m'en voudrais de terminer cette présentation des revues de l'imaginaire québécoises en ne signalant pas Brins d'éternité, dont je fais partie avec fierté depuis 2008.

Du côté de la France, je reçois aussi quelques périodiques des littératures de l'imaginaire, dont Freaks, Bordeline et Station Fiction.
Freaks, "la revue de l'étrange et de l'imaginaire", est une de mes belles découvertes de 2010. J'ai d'ailleurs signé une critique de ce périodique dans le numéro 28 de Brins d'éternité, à paraître ce mois-ci. D'apparence professionnelle, Freaks propose à la fois fictions, interwiews, articles et jeux... en plus de somptueuses illustrations en couleur (à gauche, voici un aperçu du cinquième numéro, qui s'articulait autour de la thématique originale du "Freak show").
Quant à Borderline (dont le site est pour l'instant en maintenance), un autre de mes coups de cœur , il s'agit d'un fanzine qui met à l'honneur le fantastique, depuis plusieurs années déjà. Dirigée par Lionel Bénard, la revue est soignée, chacune des fictions étant sélectionnée avec un grand souci d'homogénéisation. D'ailleurs, la plupart des opus sont thématiques et proposent chaque fois d'étonnantes surprises ! (à droite, l'une de mes couvertures favorites de Borderline, celle du numéro 17, paru en octobre 2010)

Quelques mots aussi sur Station fiction, intéressant "périodique d'exploration des univers imaginaires", dirigé par Sébastien Clarac. Pour l'instant en pause, la revue a publié jusqu'ici quatre numéros, tous thématiques, dont le dernier "spécial Boréal" comportait exclusivement des textes d'auteurs québécois (signés Dominic Bellavance, Mathieu Fortin, Émilie C. Lévesque, Jonathan Reynolds et Guillaume Voisine) Après ce superbe départ pris par la revue, je ne peux donc qu'avoir hâte à la sortie du prochain numéro, double, qui s'articulera autour de la thématique de la "Bête".

Je ne peux passer outre la revue Galaxies, nouvelle série, dont j'ai toujours hâte de recevoir ma copie chaque trimestre. Cousine française de Solaris, Galaxies ne publie pour sa part que de la science-fiction, bien que certaines nouvelles soient parfois hybrides. Le tout accompagné chaque fois d'un dossier copieux sur un auteur ou un sujet précis (à gauche, la couverture du dernier numéro, qui mettait à l'honneur Paul J. McAuley) et d'une section critique des plus généreuses. En plus, il est possible de s'abonner à l'international à un prix assez bas, par le biais d'un prélèvement trimestriel automatique. Raison de plus de succomber à la tentation ! Sans oublier le pendant fanique de Galaxies, Géante Rouge, maintenant annuel.

Mes abonnements ne se cantonnent pas qu'aux littératures de l'imaginaire, loin de là, puisque je reçois aussi plusieurs revues de littérature générale, dont Zinc, Virages, XYZ et Moebius. J'ai un faible pour la revue Zinc, très dynamique et audacieuse, sans oublier sa présentation professionnelle et colorée. En voici un exemple à gauche, avec leur numéro 21 (dans laquelle ma collègue et amie Carmélie Jacob a publié une nouvelle très réussie) sur le thème de la "Mode".
Virages, revue franco-ontarienne, est aussi une incontournable, avec l'éclectisme de ses textes et de ses thèmes, le périodique regroupant des auteurs variés, d'horizons divers, le tout dirigé avec un soin bien perceptible.
Je ne présenterai pas XYZ et Moebius, plus anciennes et connues, qui proposent aussi chaque trimestre des nouvelles, la plupart du temps assez courtes, autour de thématiques précises. Immanquablement, la qualité est au rendez-vous, tout comme avec ces périodiques que j'achète parfois, au hasard de mes errances en kiosque : Biscuit chinois, Alibis, Le Sabord...

Et j'en oublie certainement ! Ce qui est certain, c'est que s'abonner à une revue, quelle qu'elle soit, est un geste significatif, qui aide grandement les éditeurs. Et puisque l'abonné obtient de surcroît toujours un rabais, je ne vois que des avantages à encourager ses périodiques préférés, dont la situation financière est parfois précaire...

En espérant que la visite vous fut agréable, je vous laisse aller explorer, si intéressé, l'un ou l'autre des sites des revues précédemment mentionnées...


6 commentaires:

  1. Excellent tour d'horizon, je prends note!

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  2. Sont tous plus beaux les uns que les autres. Non seulement faut décider lesquels lire, mais en plus faut décider chez lesquels envoyer nos textes!

    Dilemne permanent!!!

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  3. Excellent article! Je lis moi aussi bon nombre de ces revues et fanzines, et la plupart font un très bon travail.

    Je découvre lentement mais sûrement ceux du côté Français qui me sont moins accessible. Merci de nous les faire découvrir.

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  4. Hey, merci! C'est vraimnt complet et avec une superbe présentation. En plus, de belles découvertes.

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  5. Merci à tous, il m'a fait plaisir de vous faire découvrir certaines revues moins connues. Et il est bien vrai qu'elles sont toutes tentantes, autant pour le lecteur que pour l'écrivain, qui en viennent immanquablement à un dilemme !

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