mardi 7 février 2012

Le Voyage insolite (émission du 6 février)


Nigrida /Mikhaïl W. Ramseier

Nigrida est le deuxième roman de Mikhaïl W. Ramseier que j’ai l’occasion de commenter à l’émission. Comme j’avais bien apprécié Otchi Tchornya, son ouvrage précédent, j’avais donc certaines attentes à l’égard de Nigrida. À l'instar d'Otchi Tchornya, ce livre est publié dans la collection Coups de tête, qui privilégie les récits audacieux et « coups de poings ». Pourtant, Nigrida est un roman plutôt paisible, à l’exception de la fin, l’ensemble du livre étant traversé par des valeurs humanistes.

L’histoire n’est cependant pas banale : en visite à Madagascar pour son travail, Hippolyte se retrouve par hasard en possession des documents d’un vieil homme, mort depuis peu. Ce vieillard, qui se prénomme Edmond, écrivait des centaines de lettres depuis des années. Et ces lettres s’avèrent de plus en plus mystérieuses, à mesure qu’Hippolyte prend connaissance de leur contenu. Avec l’aide de Norge et de Thierry, Hippolyte tente donc de décrypter ces missives, afin de les remettre à une certaine Nigrida, mentionnée à plusieurs reprises dans cette correspondance. Mais, à mesure que les trois hommes consultent le courrier, l’énigme s’épaissit. Ils deviennent ainsi convaincus que le vieillard a caché quelque part un trésor, dont ils parviendront à déterminer l’emplacement à l’aide des lettres. En parallèle, ils essaient de retrouver Nigrida à l’aide des indices qu’ils possèdent.

La deuxième partie du livre, qui s’attarde sur la recherche du prétendu trésor, est à mon avis la plus intéressante. En effet, le roman met un certain temps à démarrer, son début pouvant s’avérer plus rebutant. La partie dans laquelle Hippolyte courtise Christine, par exemple, m’a semblé un peu facultative, surtout que la jeune femme est presque évacuée du récit par la suite. Mais, sitôt l’intrigue amorcée, il devient difficile de déposer le livre, tant nous avons envie de déchiffrer l’énigme cryptée avec les personnages. Et c’est là que se trouve, selon moi, le principal attrait de ce livre, dont je garde un souvenir moins vif qu’Otchi Tchornya. Il faut dire que Nigrida n’a pas le charme exotique du précédent livre de Ramseier, Madagascar y étant décrit avec un peu moins d'éclat. De plus, j’ai eu de la difficulté à croire en l’humanisme de l’ensemble des personnages, qui semblent être seulement animés de valeurs nobles et altruistes. Le comportement du personnage de Thierry, surtout, ne m’a pas convaincue, notamment avec le revirement à la fin du récit.

Mais, dans l’ensemble, Nigrida est un livre agréable à lire, fluide et intrigant, qui saura plaire aux amateurs d’énigmes. Et, en ce mois de février, quoi de mieux qu’un roman qui se trame à Madagascar pour chasser la grisaille ?

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