Matthew F. Jones, Une semaine en enfer, Paris, Folio (Policier), 2014, 285 p.
C’est la première fois que j’avais l’occasion de lire Matthew F. Jones, auteur que vient de rééditer Folio en format de poche. Et je
dois confesser qu’il y a un moment qu’une parution de Folio policier ne m’avait
à ce point conquise. Il faut dire qu’avec son arrière-plan forestier et
marécageux, Une semaine en enfer disposait d'un atout de taille pour piquer ma curiosité.
Mais l’histoire qui se greffe au décor fait bien entendu toute la différence...
John Moon est un fils d’agriculteur ruiné qui vit dans une caravane au fond des
bois. Anciennement marié avec Moira et père d’un jeune garçon, il a été abandonné
par sa femme il y a peu de temps. Déterminé à la reconquérir, John écoule des
jours moroses dans la forêt, où il braconne parfois pour se nourrir. Mais voilà
que l’homme, excellent tireur, atteint par mégarde une fugueuse au terme de
la longue filature d’un cerf blessé. Désespéré par le malheur qui continue de
s’acharner sur lui, John ne sait que faire de sa victime. Va-t-on le croire
s’il affirme que c’est un accident ? Les choses se compliquent quand le
braconnier découvre un magot près de la jeune femme. Séduit par l’idée de
reconquérir Moira avec sa fortune nouvelle, il s’empare des billets. Mais il ne
se doute pas encore qu’il vient de mettre le doigt dans un sombre engrenage...
et que la vie n’est pas déterminée, encore une fois, à lui faire de cadeaux.
Une semaine en enfer, traduction française de A single shot
(titre qui convenait beaucoup mieux au roman à mon avis), nous convie à une
descente progressive dans les enfers en compagnie de John Moon. L’une des forces de ce livre, outre son arrière-plan habilement rendu, est la description
de l’évolution psychologique du personnage principal, qui plonge de plus en
plus dans le sordide. Et rien n’est épargné au lecteur, Matthew F. Jones
poussant l’histoire jusque dans ses retranchements les plus noirs – ce dont je ne vais
certainement pas me plaindre. Une semaine en enfer montre avec brio
comment la cruauté de la nature et celle des hommes peuvent s’allier jusqu’à sa
finale, fidèle au reste du roman. Je sais également qu’un film a été tiré en
2012 de ce récit, et je serais curieuse de le visionner, même si je ne suis pas
convaincue que la psychologie des protagonistes, décrite avec finesse par
l’écrivain, soit rendue avec autant de nuances. Mais pourquoi pas ?
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