vendredi 13 novembre 2009

Lancement de Brins d'éternité


Je sais, il y a des lunes que je n'ai pas écrit ici... Il faut dire que j'ai bien à faire ailleurs, entre autres avec les travaux scolaires et l'écriture. Et puis, la mi-session a été particulièrement exigeante au cours des dernières semaines, surtout avec les projets personnels que je mène en parallèle. Difficile dans ce cas de ne pas laisser cet espace s'empoussiérer...

En attendant de vous revenir avec de nouvelles divagations, je souhaitais tout de même vous convier au lancement du vingt-cinquième numéro de Brins d'éternité, qui aura lieu le 21 novembre à 18h, au Saint-Bock.

Pour plus de détails, il est possible de visiter le site de la revue ou la page de l'évènement. J'espère en tout cas vous croiser là-bas, ou encore au Salon du livre, o­ù je serai une partie de la journée de samedi (cette année comme simple visiteuse, contrairement à l'an dernier).

vendredi 16 octobre 2009

Brins d'éternité #25


Au sommaire du prochain numéro de Brins d'éternité, à paraitre en novembre, on pourra lire, du côté des fictions :

La légende de Marie Dupuy, de Benoit Bourdeau
Mère apprêtée, de Mathieu Fortin
Mon père est plus fort que le tien, de Dave Côté
Abyssale partie de pêche, de Phil Becker
Nulle part, de François Lambert


Et du côté des articles et des critiques :

Une entrevue avec Patrick Senécal, de Josée Boudreau

Une critique de La nuit soupire quand elle s'arrête de Frédérick Durand, de moi-même

Une critique cinéma sur Harry Potter et le prince de sang-mêlé, de Gabrielle Delavoie


Un essai sur
Le refus du deuil : un processus horrifiant, dans Simetierre de Stephen King, de Pierre-Alexandre Bonin

Avec des illustrations intérieures de Gabrielle Leblanc et de Pierre Tardif, sous une couverture de Cyril Rolando.

À ne manquer sous aucun prétexte !

jeudi 8 octobre 2009

SPASM 2009


Le festival SPASM vient tout juste de dévoiler sa programmation de cette année.

À première vue, je retiens plusieurs courts métrages de suspense, de science-fiction et de fantastique qui s'annoncent intéressants, une présentation de Crawler (parce que ce n'est pas souvent que l'on a l'occasion de voir un bulldozer maléfique avec des tentacules) et Burn Paris Burn, à la bande-annonce très éclatée, décrit comme "inspiré du Joueur de flûte de Hamelin et Faust, nous plongeant avant tout dans un univers visuel et musical absolument insensé" (comment résister ?).
Plus de détails et autres descriptifs de films sur le site du festival.


dimanche 4 octobre 2009

Mission Boréal


Station fiction est une revue française fondée il y a un an, par Sébastien Clarac, qui en est le rédacteur en chef. Pour son quatrième numéro, le magazine (dont je vous recommande la lecture) a choisi de concocter un "spécial québécois", qui s'intéressera entre autres au congrès Boréal.

Au sommaire de ce numéro qui paraîtra à l'automne, on pourra ainsi lire un article que je cosigne avec Carmélie Jacob, sur l'édition 2009 du congrès. En attendant que le sommaire officiel soit dévoilé sur le site du magazine, il est possible de commander les trois numéros parus à ce jour juste ici.

samedi 3 octobre 2009

L'ancêtre du zombie


Tandis que je m'apprête à visionner un énième film de zombies, je réfléchissais encore une fois à l'omniprésence des morts-vivants ces dernières années, tant au cinéma que dans la littérature. Bien sûr, ce n'est en rien une nouveauté, mais la popularité des zombies me semble révélatrice, et il y aurait, il me semble, toute une réflexion à faire au sujet du rapport à la mort et à la putréfaction comme tabou sociétaire et de son expression artistique, qui fait en quelque sorte figure d'exutoire collectif. Mais plutôt que de me perdre en longues tergiversations, j'ai plutôt pensé dire quelques mots sur les "transis" (terme issu de l'expression "transi de vie", soit "trépassé"), ces sculptures funéraires qui représentaient des cadavres décomposés. Tradition qui s'est perdue à notre époque, les transis sont apparus au XIVe siècle, avec par exemple la représentation de Guillaume de Harcigny.


Même la royauté n'a pas échappé à cet engouement, plusieurs rois et reines se retrouvant immortalisés comme transis, dont Louis XII et Anne de Bretagne.

Catherine de Médicis et Henri II se sont également prêtés au jeu, en faisant réaliser d'eux la représentation ci-dessous, à l'altération des chairs beaucoup plus subtile que chez Louis XII et Anne de Bretagne, tout de même.

Ici-bas, un des transis les plus renommés, représentant René de Chalon, exécuté par Ligier Richier.


Au total, il existe environ 260 transis, majoritairement réalisés au cours du XVIIe siècle.


Question des plus philosophiques que la mort, la plus philosophique d'entre toutes selon Jankélévitch, qui écrivait dans son essai La mort que "si la mort n'est pensable ni avant, ni pendant, ni après, quand pourrons-nous la penser" ? En ce sens, zombies et transis sont le reflet de ces questionnements, de cette difficulté à admettre l'inévitable décomposition des organes...

lundi 14 septembre 2009

L'extase de l'éther


J'étais certaine que j'avais déjà écrit ici sur Jean Lorrain, l'un de mes auteurs "Fin de siècle" favoris. J'aimerais réparer cette lacune en présentant sommairement l'écrivain, de même que l'un de ses recueils de nouvelles, Contes d'un buveur d'éther, que j'affectionne particulièrement. Je me baserai pour ce faire sur l'un de mes anciens travaux universitaires, qui s'intéressait aux représentations littéraires des drogues (ici considérées comme "substances enivrantes") chez certains auteurs, notamment au détour du XIXe siècle. J'avais ainsi élaboré une réflexion sur l'usage littéraire tant des solvants que des opiacés, dont je pourrai reparler, si intéressés il y a. Mais pour l'instant, allons-y d'une présentation de ce "dandy décadent" que fut Jean Lorrain...


Jean Lorrain est l’un des principaux auteurs du courant littéraire "fin de siècle" à l’instar de Catulle Mendès et Jori-Karl Huysmans, dont le roman À Rebours est souvent considéré comme la principale représentation du mouvement. Esthète comme Des Esseintes, le héros du roman de Huysmans, Lorrain aspire à cette même fuite du réel présente plus que jamais à la fin du dernier siècle. C’est dans ce contexte que Lorrain (de son nom véritable Paul Duval) compose ses Contes d’un buveur d’éther, qui seront publiés en 1895 dans Sensations et souvenirs. Il consomme alors de l’éther depuis huit ans, le solvant étant à l’époque prescrit en tant qu’analgésique et antispasmodique par les médecins.

Composés de neuf courtes nouvelles, Les contes d’un buveur d’éther annoncent d’emblée, dès leur titre, le rôle rassembleur joué par la drogue dans les récits. En effet, le solvant est omniprésent dans chacun des textes, de même que l’épouvante, qui se traduit dans presque tous les titres (Le mauvais gîte, Une nuit trouble, Réclamation posthume, Un crime inconnu, Le possédé…) à l’exception de la nouvelle Le visionnaire, qui seule entre toutes, offre une représentation de l’éther qui n’est pas dominée par l’effroi.
C’est certainement dans ce texte que Lorrain propose sa vision la plus extatique de la drogue, plus près des vers de Baudelaire, écrivant par exemple qu’il « n’avai[t], derrière [s]a fenêtre, qu’à regarder les vergues et les mâts dans le port pour revoir [s]es fantômes [lui] sourire et [l]e héler de loin dans les voilures, là-bas, là-bas». Lorrain exprime ici cette idée du voyage vers l’inconnu, par le biais d’une rêverie nostalgique qui se déroule dans un port de pêche.
Dans cette nouvelle, l’éther cède pour une rare fois son parfum entêtant à celui du rêve, le décor, toujours primordial chez Lorrain, se faisant ici moins menaçant, plus onirique. Ainsi, bien que les tons verdâtres, les vitres closes et l’humidité (tous trois récurrents dans les descriptions de l’auteur) soient mentionnés, ils le sont ici avec une certaine douceur, semblable à la soie verte qui parsème pratiquement chacune des nouvelles du recueil.

Car ce n’est pas un hasard si les décors baignent d’un éclat verdâtre dans les récits de Lorrain, puisque l’éther finit par tout imprégner de sa couleur et de son entêtante odeur, rideaux, tentures, tableaux, mais surtout, les mots. Et bien que le solvant soit majoritairement décrit par l’auteur sous des apparats funestes, sa prose laisse parfois filtrer quelques relents d’ivresse envers sa tortueuse maîtresse, particulièrement dans la nouvelle Le visionnaire.
De cette manière, les premières descriptions du logis dépeint dans Le mauvais gîte, laissent entrevoir un rapport contradictoire avec l’appartement qui n’est pas sans rappeler celui entretenu avec la drogue, perçue à la fois comme séduisante et traîtresse. En effet, le gîte est décrit comme un « logis suspect [qui] charmait à la manière de quelque fruit exquis à rude et laide écorce, et c’était là, en somme, piège tendu ou bien défi jeté au snobisme moderne, une ravissante mystification ».

Cette ambigüité est également présente dans la nouvelle Un crime inconnu, dans laquelle Serge Allitof, éthéromane et personnage récurrent dans Les contes d’un buveur d’éther, raconte l’une de ses nuits d’insomnie dans un hôtel, pendant laquelle il observe à la dérobée deux jeunes garçons-boucher se préparer pour le carnaval du Mardi-gras. Après s’être versé de la chartreuse (autre boisson verte...), il racontera qu’il les « entend remuer des flacons au-dessus de la cuvette et [qu’]une odeur bien connue, une odeur qui [lui] prend au cerveau et [l]e grise et [l]’énerve se répand dans la chambre, une odeur d’éther ».

De plus, comme le spécifie Thibaud d’Anthonay dans sa biographie sur l’auteur, le solvant est également une sorte de muse pour Lorrain, ce dernier « trouv[ant] dans l’éther un excitant de l’imagination, à l’origine d’un fantastique macabre ». En ce sens, comment un rapport avec une muse (la fiole d’éther) pourrait-il être marqué exclusivement du sceau de l’animosité ? C’est toute cette lutte qui peut aussi se lire entre les lignes de ces vertes nouvelles…

mercredi 12 août 2009

Impressions post-boréaliennes


Il y a un moment que je n'ai pas écrit ici, puisque l'organisation de Boréal m'a demandé beaucoup de temps au cours des dernières semaines. Maintenant que l'événement est derrière nous, je me joins à tout ceux qui ont déjà commenté le congrès pour vous faire part de quelques impressions. (Vous trouverez d'ailleurs à la fin de ce billet une liste de comptes rendus en ligne sur le congrès ; si l'un m'a échappé, n'hésitez pas à m'en faire part dans les commentaires). De mon côté, je suis fière d'avoir coordonné cette édition 2009, qui a su regrouper tant les auteurs confirmés que ceux appartenant à la relève. La convivialité régnait dans la salle, qui est demeurée pleine en tout temps. Au total, nous avons reçu la visite de plus de 80 personnes, en considérant le passage des congressistes d'Anticipation. La plupart des tables rondes ont été à mon avis des réussites. Sans oublier les bandes-annonces de Christian Sauvé, que l'auditoire a particulièrement appréciées. Je reparlerai aussi des prix Boréal dans un prochain billet, puisque je ne possède pour l'instant pas de photos satisfaisantes de la remise des prix.
Finalement, ce n'est pas sans fierté non plus que j'ai accepté de me joindre à SFSF Boréal en tant qu'administratrice lors de l'assemblée générale de cette année, au côté de René Beaulieu (administrateur), Jean-Louis Trudel (secrétaire et trésorier), Marcèle Dufresne (vice-présidente) et Thibaud Sallé (président).

Pour l'instant, voici quelques images, en majorité tirées de tables rondes. L'album photo complet est disponible ici.

Le comité d'organisation 2009 :
Ariane Gélinas, Simon P.-Racine, Geneviève F.-Goulet,
Carmélie Jacob, Guillaume Voisine et David Hébert.

Samedi, 9h15-10h. Entrevue sur Prime Time
avec Serena Gentilhomme, Claude Bolduc et Ariane Gélinas (animatrice)

Samedi, 10h-11h. Deux têtes (coupées) valent mieux qu'une
avec Serena Gentilhomme, Yves Meynard, Claude Bolduc et Guillaume Houle (animateur)

Samedi, 11h-12h. La frontière entre l'ici et l'ailleurs
avec Dominic Bellavance, Élisabeth Vonarburg, Caroline Lacroix,
Pierre-Luc Lafrance et Jonathan Reynolds (animateur)

Samedi, 14h-15h. SF/F contre mainstream
avec Émilie C. Lévesque, Mathieu Fortin, Carmélie Jacob (animatrice), Claude Bolduc et Jean-Louis Trudel

Samedi, 15h-16h. Les illustrateurs de l'imaginaire
avec Michèle Laframboise, Sybiline, Dominic Bellavance,
Ève Chabot et Ariane Gélinas (animatrice)

Samedi, 16h-17h. Cadavres instantanés (jeu d'écriture sur place)
Avec dix participants divisés en deux équipes, animé par Guillaume Houle

Samedi, 19h-20h. Dimensions tordues et univers parallèles
avec Marc Ross Gaudreault, Pierre-Luc Lafrance,
Alamo St-Jean (animateur) et Élyse Prégent

Samedi, 20h-21h. La mort et le rêve dans le récit fantastique
avec Jonathan Reynolds, Serena Gentilhomme (animatrice),
Claude Bolduc et Pierre-Alexandre Bonin

Dimanche, 9h15-10h. Le rôle du fanzinat au Québec
avec Émilie C. Lévesque, David B. Lachance, Marie Laporte et Guillaume Voisine.

Dimanche, 10h-11h. Tabous et valeurs morales dans la fiction
avec Serena Gentilhomme, Claude Bolduc, Esther Rochon,
René Beaulieu (animateur) et Sheryl Curtis.

Dimanche, 11h-12h. Dans l'ombre du texte
avec Jean-Claude Dunyach, Dominic Bellavance, Steve Laflamme,
Julie Martel et Carmélie Jacob (animatrice).

Dimanche, 13h15-14h. La SF, c'est du chocolat !
avec Michèle Laframboise (animatrice)

Dimanche, 14h-15h. La relève doit-elle confronter les Grands Anciens ?
avec Claude Bolduc, Michel J. Lévesque, Guillaume Houle,
René Beaulieu et Guillaume Voisine (animateur).


Merci encore une fois à tous les participants, les auteurs, éditeurs, illustrateurs, bénévoles et lecteurs présents, de même qu'à mes collègues organisateurs.

En attendant de se revoir à Québec en 2010 (le congrès sera organisé par Québec-SF), je termine avec quelques commentaires de blogeurs sur l'édition 2009 :

Asile (blog du fanzine) : Du congrès Boréal 2009
Dominic Bellavance (Tu verras, clavier) : Mon congrès Boréal 2009
Pierre H. Charron (Le hameau des écrits) : Samedi Boréal
Gabrielle Delavoie (L'antre de Volubilis) : Notre congrès Boréal 2009
Mireille Duval (Look up at the sky) : Roses are red
Mathieu Fortin (Les archives du sanatorium) : Boréal
Éric Gauthier (Fractale framboise) : Anticipation et Boréal dans le désordre
David Hébert (Exvagus) : En cet après-Boréal...
Guillaume Houle (Les 6 brumes) : Congrès Boréal 2009 - Bilan
Isabelle Lauzon (La plume volage) : L'après Boréal
Émilie C. Lévesque (Les carnets d'Émilie) : Ces choses qui arrivent pourtant
Hugues Morin (L'esprit vagabond) : sur Boréal et sur la remise des prix Boréal
Marc Pageau (Cyberespace blanc) : Exposition au congrès Boréal 2009
Frédéric Raymond (Qwarcks du cryptonomiblogue) : Bref retour sur Boréal, SSF vs Mainstream, La mort et le rêve dans le récit fantastique, Le rôle du fanzinat au Québec et Tabous et valeurs morales dans la fiction.
Jonathan Reynolds : (Aveugle) : Crépuscule de Boréal, aube silencieuse
Christian Sauvé (Fractale framboise) : Post-Anticipation (et Boréal)
Richard Tremblay (L'ermite de Rigaud) : Papillon dans l'estomac : Boréal