L’honneur
d’Edward Finnigan / Anders Roslund et Börge Hellstrom
Depuis 2009, Anders Roslund et Börge Hellstrom, tous deux
suédois, ont cosigné une demi-douzaine de romans, dont L’honneur d’Edward
Finnigan, qui vient tout juste d’être traduit. Ce thriller a piqué ma curiosité parce qu’il se
déroule en partie dans un cargo entre la Suède et la Finlande. Mais, à la suite
de la lecture du livre, je dois avouer que cet aspect est plutôt en retrait.
John Meyer, un jeune homme condamné à mort, est au cœur du
récit. John a été condamné pour le meurtre de son ancienne compagne, Élisabeth. Meurtre
qu’il n’a jamais avoué, niant depuis toujours sa culpabilité. Mais de
nombreuses empreintes et preuves matérielles témoignaient de son passage sur
les lieux du crime et de son implication dans cet homicide. Pour
empirer les choses, John a un passé d’adolescent violent, prompt à en venir aux
mains. Le père d’Élisabeth, l’Edward Finnigan mentionné dans le titre, est convaincu de la culpabilité du jeune homme et fera tout pour qu’il
soit condamné. Il est certain que seule l’exécution de John Meyer
saura lui redonner la quiétude d’esprit qui lui fait cruellement défaut depuis.
Cependant, la mort prématurée de John dans le couloir de la mort d’une prison
en Utah l’empêche d’assister à son exécution. Et Edward Finnigan continue
d’être dévasté par son désir de réparation. Mais six ans plus tard, quelque
part dans un cargo entre la Suède et la Finlande, l’arrestation d’un crooner relance l’affaire John Meyer, y jetant un nouvel éclairage...
Avec L’Honneur d’Edward Finnigan, Roslund et
Hellstrom proposent un thriller haletant, au rythme soutenu. L’atmosphère du
couloir de la mort est d’ailleurs bien rendue et crédible. Toutefois, ce
roman m’a semblé manquer d’intensité, ne poussant pas jusqu’au bout les concepts
sensibles qu’il aborde, comme la peine de mort. Les personnages étant aussi un
peu falots, le livre n’a à mon sens pas la portée dramatique qu’il aurait dû
avoir. Nous avons donc ici un roman honnête mais assez tiède, qui
s’oubliera rapidement, malgré son côté sympathique.
J’aurais aimé sentir davantage la « touche
suédoise » des auteurs, très américanisés dans leur approche
(pour la partie qui se trame en Utah, c’est
évidemment compréhensible). Malgré certaines qualités, je demeure au final assez
mitigée. Cela dit, le dénouement est imprévisible à souhait et saura sans doute plaire à plusieurs, notamment aux fans
du duo d’auteurs suédois.