jeudi 30 septembre 2010

Lancements / Nouveau point de vente


Avant de composer un billet plus substantiel, ce que je me propose de faire au cours des jours à venir, j'aimerais souligner la parution prochaine de deux revues auxquelles j'ai contribué.
D'abord, le douzième numéro de la revue de critique littéraire Postures, dans lequel j'ai signé un article sur l'essai Le livre à venir, de Maurice Blanchot. Au sommaire, on pourra lire des textes de Guillaume Bellon, Carolina Ferrer, Rosemarie Fournier-Guillemette, Marie-Christine Gareau, Moana Ladouceur, Simon Leduc, René Lemieux et Benjamin Mayo-Martin. Le lancement aura lieu le 7 octobre à 18h, à L'Abreuvoir, (403 Ontario Est, coin St-Denis). Hélas, je ne pense pas que je pourrai y participer, pour des raisons spatio-temporelles. Idem pour le lancement de la très intéressante revue française Freaks, qui aura lieu le 30 octobre prochain, au Sé Bar (32 rue Monge, à Dijon). Une de mes courtes nouvelles, Haute surveillance, est au sommaire de ce numéro, le cinquième que fait paraître la dynamique association Sélénor.

Dans un autre ordre d'idées, il est maintenant possible de se procurer Brins d'éternité à Trois-Rivières, à la librairie Clément-Morin (à noter que la revue est placée au début de la section des livres de Science-fiction et de Fantastique). Pour l'instant, les numéros 26 et 27 y sont disponibles. Avis aux intéressés !

dimanche 19 septembre 2010

Contribution au Cadavre


C'est la troisième fois que j'ai l'occasion de participer au "cadavre exquis" qu'organise le fanzine Asile à chaque numéro. En effet, je m'étais prêtée au jeu l'an dernier dans les numéros 0 et 1. Je récidive dans le troisième opus de la revue, dans le cadre d'un texte collectif signé successivement par Shamane, moi-même, Étienne Groleau, Martin Lessard et Pat Isabelle. Puisque l'ordre d'écriture a été dévoilé sur le site du fanzine, je me permets de publier ici mon propre fragment, que j'avais eu beaucoup de plaisir à écrire. Mais, avant de le découvrir de façon autonome, je vous convie à aller visiter le blog d'Asile, afin de lire l'intégrale du "cadavre exquis". Bonne lecture !


Phrase de départ : "Manuel arrive, son père nous quitte".

Il serait plus juste de dire qu’il s’effrite, puisque son corps se fragmente devant nos yeux ébahis, en milliers de fines particules. Sur mes souliers, je remarque la présence de nombreux résidus, qui s’étalent aussi sur le sentier. Je sens sur ma peau que le vent se lève, la brise devenant de plus en plus violente. Les poussières commencent à remuer, puis quelques-unes s’envolent, animées d’une vie propre. Manuel, qui ne comprend pas encore pourquoi son père s’est dissocié, nous regarde, avec des yeux étonnés.
Je lui explique :
— Impossible d’échapper à l’épidémie. Tôt ou tard, le morcellement commencera pour nous aussi.
Manuel déglutit péniblement.
— Mais pourtant, il n’avait rien fait de particulier. Il n’avait même pas touché aux plantes vénéneuses…
Ma sœur, qui était demeurée silencieuse jusqu’ici, intervient :
— Et puis, tous les arbres des environs ont été rasés pour amoindrir les risques de contagion…
Je pousse un soupir de découragement.
— Je sais bien, Éliane, mais n’oublie pas que le pollen continue tout de même de se propager.
Manuel, le teint blême, réussit à bafouiller :
— Il faut quitter les lieux immédiatement.
Il fait un geste pour se pencher vers ce qui reste des cendres de son père, visiblement pour les rassembler dans son sac à dos, qu’il a ouvert. Éliane tente de le retenir. Trop tard. Les contours de Manuel s’estompent comme ses mains étreignent les particules paternelles, qu’il noie de larmes vertes. Ses doigts ont déjà commencé à rapetisser, à devenir de plus en plus fins, telles de longues racines. Il continue de pleurer, et l’eau provoque une réaction inhabituelle sur les résidus charnels, qui cessent un moment de tournoyer, figés dans la mare miniature.
Éliane remarque :
— Il y a longtemps que la pluie n’est pas tombée ici…
Son observation me tétanise. Je demeure un long moment sans bouger, à tenter de me souvenir quand, pour la dernière fois, j’ai senti l’eau tambouriner contre les vitres de ma chambre. L’espace d’un battement, une pensée me terrifie : celle d’être né pendant la dernière pluie.

mercredi 15 septembre 2010

Que fais-je ?


Je suis un peu disparue au cours des dernières semaines, pour les raisons ordinaires : travaux scolaires et écriture. J'ai d'abord remis mon dépôt de sujet, qui a été accepté dernièrement. J'étudierai donc les influences des écrits occultes sur les mémoires de Berbiguier de Terre-Neuve du Thym, ainsi que son appropriation des différentes figures démonologiques, notamment son rapport au pacte avec le diable. La partie la plus longue sera toutefois consacrée à une œuvre de création, soit un court roman, que je me propose de situer dans la France du XIXe siècle. Je composerai ainsi à mon tour des mémoires imaginaires, relevant du genre fantastique, narrées par un personnage excentrique, à l’instar de Berbiguier.

Mais auparavant, d'autres projets m'attendent. J'ai passé par exemple les dernières semaines à corriger une novella. Il s'agit d'un projet qui m'habite depuis des années, à la base, une longue nouvelle que j'ai transposée en novella, puisque le texte demandait davantage d'ampleur.

J'ai aussi un autre projet en chantier, cette fois de court roman. L'écriture de cette histoire, qui prend pour cadre le nord du Québec, devrait m'occuper au cours des prochains mois. Je mettrai donc momentanément de côté l'écriture de nouvelles, même si je sais que je ne pourrai pas m'empêcher d'en écrire deux ou trois d'ici la fin de l'année... Cependant, quelques-uns de mes textes brefs devraient paraître prochainement, dans Nocturne, Clair/obscur, Freaks, Virages, Solaris... J'en profite aussi pour souligner la parution récente du fanzine Asile, au sommaire fort solide. Une critique de cet opus est d'ailleurs disponible sur le site de L'ermite. Autrement, le lancement du prochain numéro de Brins d'éternité est imminent, plus de détails à ce sujet sont disponibles ici.

Pour en revenir aux projets littéraires, je commence à songer à participer cette année au Nanowrimo. Je sais bien que j'écrirai de toute façon, mais passer le cap des 50 000 mots en un mois me semble un défi intéressant. Possible que je tente l'exercice... Je verrai en novembre, même si j'ai bien conscience que, hélas, le temps n'est pas extensible !

À suivre...