samedi 23 avril 2011

Le Voyage insolite (émission du 18 avril)


Note : Il s'agit de la dernière émission de la saison. Frédérick et moi serons de retour en ondes au cours du mois de septembre.


Les portes de l’ombre, de Gilles Vidal

Les portes de l’ombre, de Gilles Vidal, est le 43e numéro de la série Coups de tête. Ce roman se présente comme un thriller. D’emblée, sa couverture m’a interpellée, puisqu’elle représente un bas-relief sur lequel sont sculptés des démons. Avec mon intérêt pour le diable et les récits qui le mettent en scène, je ne pouvais pas résister à parcourir ce livre, dans lequel les forces du mal sont omniprésentes.

Je ne connaissais pas Gilles Vidal auparavant, même si l’auteur français a signé une trentaine de livres à travers les années. Son écriture est décrite comme très personnelle, entre journal intime et fiction sociale. J’étais donc heureuse de le découvrir avec ce livre, dont le résumé me semblait prometteur.

Le récit démarre en effet par une situation des plus attrayantes : une épidémie de meurtres, de suicides et d’accidents suspects survient brusquement, ne visant que les grands criminels. La police, plus précisément l’inspecteur Berchet, se charge de cette enquête singulière, qui semble porter le sceau du surnaturel. Il obtiendra par la suite l’aide de Ludmilla, une agente immobilière, dont il tombera rapidement amoureux. Autour de lui gravitent aussi ses collègues policiers, dont son adjoint Samir Hadji, sans oublier la médium Mathilde, qui éprouve des visions liées à l’étrange épidémie.

L’inspecteur Berchet ira ainsi de surprises en surprises, autour de cette intrigue à saveur surnaturelle, qui le mènera sur une piste imprévisible. Car il est toujours risqué de frayer avec les forces du mal, peu importent les formes qu’elles peuvent prendre…

Avec Les portes de l’ombre, Gilles Vidal propose donc un bon thriller, traversé par des passages gores assez audacieux. Malheureusement, la façon de décrire ces scènes ne fonctionne pas toujours, échouant parfois à susciter chez le lecteur les réactions horrifiques escomptées. Par contre, l’une des forces de l’auteur est sans contredit son talent à dépeindre la psychologie des personnages, surtout celle de son héros, l’inspecteur Berchet. Ce dernier est en effet à des lieux de l’image du policier aigri que véhiculent certains thrillers. Au contraire, Berchet est sensible et vit pleinement son amour pour Ludmilla. Ce choix vient par conséquent donner un caractère humain bien intéressant à l’enquête, en permettant à la fois de s’intéresser à l’intrigue et aux protagonistes.

De plus, l’écriture des Portes de l’ombre est fluide et agréable, parfois ponctuée de passages plus écrits. Seul le dernier chapitre échappe à cette règle, nous présentant rapidement, et en vrac, les destins de tous les personnages. D’ailleurs, le roman aurait à mon avis gagné à posséder une cinquantaine de pages de plus, afin de donner davantage d’ampleur au dénouement.

Quoi qu’il en soit, Les portes de l’ombre est un thriller bien fait, avec une prémisse originale et des personnages attachants. Le mélange entre thriller et surnaturel m’a également plu. Ce Coups de tête est donc à ne pas manquer pour les adeptes du genre, qui y trouveront certainement leur compte.


Les jardins naissent, de Jean-Euphèle Milcé

Les jardins naissent, de Jean-Euphèle Milcé vient de paraître chez Coups de tête, presque en même temps que Les portes de l’ombre. C’est la première fois que l’auteur haïtien collabore à la collection. Auparavant, il avait écrit une dizaine de livres, dont deux romans en français publiés chez Bernard Campiche éditeur. Il a également publié des ouvrages en créole, et plusieurs de ses titres ont été traduits dans diverses langues. Il ne s'agit donc pas le coup d’essai de Milcé, un auteur qui s’intéresse beaucoup aux thèmes de l’exil et de la traversée.

Les jardins naissent est un livre bref, semblable au format habituel des Coups de tête, qui se lisent en plus ou moins une heure. L’histoire est séparée en nombreux chapitres, servis par une écriture personnelle, ponctuée par endroits de phrases très courtes. Ce procédé donne d’ailleurs au livre une certaine poésie, qui vient enrichir la trame narrative.

Nous nous retrouvons ainsi dans les décombres de Port-au-Prince, que parcourt Marianne, une jeune Française qui y effectue de l’aide humanitaire. Bien vite, Marianne fera la rencontre de Daniel, un ancien réfugié. Ils noueront des liens d’amitié au centre de détention de la ville, avant de se revoir plusieurs fois par la suite. Mais, dans le contexte précaire qu’est celui de Port-au-Prince, les travailleurs du Comité international de la Croix-Rouge ne peuvent se mouvoir à leur guise. Marianne se fera donc surprendre en flagrant délit, avant d’être punie pour son incartade. Ensuite, la jeune femme visitera Port-au-Prince sous un œil différent, à présent qu’elle ne peut plus se consacrer à l’aide humanitaire. Elle sera ainsi mise au fait d’un projet particulier : celui de faire pousser des denrées comestibles parmi les ruines…

Avec ce livre, Milcé offre une vision touchante de Port-au-Prince, qu’il connaît visiblement très bien. La ville est soigneusement décrite dans ce court roman, par l’entremise du personnage de Marianne, assez attachant. Toutefois, l’ensemble n’a pas ce caractère intense et incisif des habituels Coups de tête. Au contraire, le récit m’a semblé par moment un peu tiède, voire manquer d’intensité, souffrant d’une certaine retenue.

Néanmoins, si vous appréciez Port-au-Prince et que vous avez envie de vous plonger dans un récit plus « printanier », comme le laisse présager la couverture, qui représente un plan en train de germer, Les jardins naissent est une lecture à retenir. Après tout, l’auteur maîtrise bien l’écriture et le roman bref, et gagne à être découvert.

Dossier de presse

Dans cette section sont regroupés les différents commentaires, critiques et entrevues sur mes écrits.
Merci à tous ceux qui prennent le temps de commenter mes livres, c'est toujours apprécié.

Sur Escalana (roman)

Entrevues :

Airelibre.tv (Morgane Marvier)
La horde geek

Critiques :

La Presse (Chantal Guy)
Solaris (Francine Pelletier) (à venir)
Littérature québécoise  / Critiques libres (Paul-André Proulx) 
Le club des monstres (Mario Giguère)
Maple Books (Angélique Villé)

Les libraires / Librairie Monet (Pierre-Alexandre Bonin)
Brins d'éternité no 38 (Luc Dagenais) (à venir)


Sur Le Sabbat des éphémères (recueil de nouvelles) :

Entrevues :

La Fabrique culturelle (Marie-Josée Desjardins et Jean-Luc Daigle)
Radio-Canada (Jasmin Hains)
Connexion UQTR (Caroline Brière)

Critiques :

Le Nouvelliste (Linda Corbo)
Solaris (Valérie Bédard)
Sinistre Magazine
Zone Campus (Marie-Hélène Gauthier)
Les libraires (Pierre-Alexandre Bonin)
Pause lecture
Le club des monstres (Mario Giguère) 
L'arracheur de rêves (Pierre-Luc Lafrance)
La plume volage (Isabelle Lauzon)
Les horreurs du cryptonomiblogue (Frédéric Raymond)


Sur L'île aux naufrages (roman) :
- Prix Aurora/Boréal 2014 du "Meilleur roman" (ex æquo)

Entrevues :

Radio-Canada (Jacques Bertrand)
Radio-Canada (Madeleine Ross)
Le Nouvelliste (prix littéraire) 
Cogeco (Salon du livre de Trois-Rivières)
L'écho de Trois-Rivières
LéZarts (MAtv)
Le Globe (Sonia Alain)


Critiques :

La Presse
MSN - Livres
Revue Collections (André Jacques) (p. 14)
Brins d'éternité no 35 (Luc Dagenais) (à venir)
Maple Books (Angélique Villé) 
Le Libraire no 77 (Mariane Cayer)
Le club des monstres (Mario Giguère)
Les lectures de Prospéryne (Mariane Cayer)


Sur Transtaïga (roman) :
- Prix Jacques-Brossard 2013
- Prix Aurora/Boréal 2013 du "Meilleur roman"
- Prix de littérature Clément-Morin 2012
 

Entrevues :

La Presse (prix Jacques-Brossard)
La Presse
Le Nouvelliste (prix Jacques-Brossard)
Le Nouvelliste
Voir Mauricie
L'Hebdo Journal
L'Écho de Trois-Rivières (prix littéraire)
L'Écho de Trois-Rivières (nomination)
L'Écho de Trois-Rivières (publication du roman)
Radio-Canada (Première Chaîne)


Critiques :

Radio-Canada (Michel Châteauneuf)
La Recrue du mois (Mylène Durand)
Le Libraire no 71 (Mariane Cayer) (p. 14)
Le Libraire no 74 - Bilan 2012 (Alexandra Mignault/Mariane Cayer)
Brins d'éternité no 32 (Luc Dagenais)
Maple Books (Angélique Villé)
Voir Montréal (Gwenaelle Reyt)
Voir / Membres (Paul-André Proulx) 
Le Sans papier (Téluq) (Hélène Arsenault)
Polar, noir et blanc (Richard Migneault)
Culturils (Billy Robinson)
Culture des futurs (Jean-Louis Trudel) 
Élisalit (Élisabeth Jean) 
Le blog d'Argali 
Sophie a lu (Sophie Desruisseaux)
Aveugle (Jonathan Reynolds)
Lettres de cyanure (Anne-Marie Bouthillier)
Les lectures de Prospéryne (Mariane Cayer) 
La plume volage (Isabelle Lauzon)
L'Actualité
Solaris (à venir)



Sur L'enfant sans visage  (novella) :
- Prix Aurora/Boréal de la "meilleure nouvelle" 2012
- Finaliste au prix des Nouvelles voix de la littérature 2012

Entrevues :






mardi 19 avril 2011

Brins d'éternité 29 (lancement à Boréal)


Je me joins à mes collègues et amis de Brins d'éternité pour signaler la parution prochaine du numéro 29 de la revue, au sommaire des plus attrayants.

Au programme :

Au pays des aveugles, de V.K. Valev
Major, de Alexandre Lavertue
Renaissance, de Pascale Raud
Champion chuteur, de Jean-Pierre April
Crime, Menvatt et châtiment, une bande-dessinée inédite d'Adeline Lamarre et de Michel J. Lévesque

Du côté des articles :

Derniers lus (Le cordon d'argent, tomes 1, 2 et 3; L'enfant sans visage; Le grimoire d'argent; La maison au fond de l'impasse; Morphoses; Terra; Terre sans mal)
Rézine (Asile 4)
Cinéma (Laisse-moi entrer)
Télé (Supernatural)

Pour une littérature du devenir. SF: entre métissage et postmodernisme, deuxième partie de l'essai controversé de Jean-Pierre April.

L'illustration de couverture est de Adeline Lamarre et les illustrations intérieures sont de Gabrielle Leblanc et de Karine D. Tremblay

dimanche 17 avril 2011

Le Voyage insolite (émission du 11 avril)


Guide de survie en territoire zombie, de Max Brooks

Le livre de poche vient de rééditer Guide de survie en territoire zombie, de Max Brooks. Une excellente nouvelle pour les amateurs de morts-vivants, puisque ce livre remarqué est déjà considéré par certains comme incontournable.

Le guide de Max Brooks se présente sur un ton pince-sans-rire en prétendant contenir « toutes les clefs pour survivre aux hordes de morts-vivants qui s’approchent de vous en ce moment à votre insu ». L’ouvrage fournit des exemples et des astuces pratiques afin de lutter intelligemment contre les assauts des zombies affamés.

Le livre est séparé en sept chapitres, chacun scindé en nombreuses sous-sections. Dans la première partie, Brooks s’applique à démystifier les mythes et les réalités à propos des morts-vivants en établissant leurs capacités intellectuelles et leurs caractéristiques physiologiques. Il distingue notamment le zombie vaudou de son homologue hollywoodien, qui sont couramment confondus.

Il étudie ensuite, dans le second chapitre, les armes et les techniques de combat pour lutter contre ces dangereux prédateurs en analysant les forces et les faiblesses de chaque arme, de manière détaillée (ce qu’il est préférable de savoir avant d’essayer de décapiter un zombie).

Un autre chapitre est consacré à la défense ainsi qu’aux façons optimales de se barricader chez soi ou dans les lieux publics. Comme dans l’ensemble du livre, des dessins amusants entrecoupent chacune des sections, conférant à l’ouvrage un certain dynamisme.

La quatrième section s’intéresse, quant à elle, aux meilleures façons de fuir lors d’une infestation de zombies, dans le cas où vous n’auriez pas le choix de le faire. Car, c’est bien connu, mieux vaut éviter autant que possible de gagner les rues dans de tels contextes.

Le sixième chapitre envisage pour sa part l’éventualité de vivre dans un monde envahi par les zombies. Il expose des règles élémentaires à suivre, selon l’endroit où vous vous êtes réfugiés.

Finalement, le livre se termine sur une liste d’épidémies imaginaires, qui font froid dans le dos. Des dizaines et des dizaines de cas sont ainsi exposés les uns à la suite des autres. Cette bonne idée devient cependant redondante, à force de répétition.

Bref, Le guide de survie en territoire zombie est un livre très intéressant pour l’amateur de morts-vivants qui souhaite s’amuser avec l’éventualité d’une réelle épidémie. L’ensemble, à la fois drôle et intelligent, saura plaire même aux fervents de chair fraiche les plus exigeants. Et si vous êtes restés sur votre faim, Max Brooks a aussi écrit World War Z, un roman sur les zombies.


Traité de démonologie, d’Édouard Brasey


La maison d’éditions Le Pré aux Clercs, qui publie toujours des livres d’une apparence soignée, vient de faire paraître l’ouvrage Traité de démonologie d’Édouard Brasey. L’objet, de facture ancienne, avec ses pages inégales et tranchées au coupe-papier, se présente sous une couverture rigide, agréablement illustrée. À l’intérieur, le texte écrit à l’encre rouge peut surprendre, rendant la lecture un peu plus ardue. Mais comme il s’agit à mon sens avant tout d’un ouvrage de référence, qui ne vise pas une lecture linéaire, ce choix est pardonnable.

Le traité de démonologie est avant tout un guide d’introduction pour les lecteurs qui s’y connaissent peu sur le diable et ses suppôts. Pour les spécialistes, l’ouvrage de Brasey pourrait les laisser un peu sur leur faim. Mais, comme point de départ pour s’initier à la démonologie, ce traité est très bien fait et assez exhaustif, notamment en ce qui a trait aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Brasey commence par étudier la présence des démons dans le monde, le sujet occupant son premier chapitre. Il raconte ainsi leurs origines en définissant les grandes espèces de démons. En outre, soulignons la bonne idée d’insérer des extraits d’ouvrages démonologiques en encadrés, tout au long du livre.

Le second chapitre, sans doute le plus intéressant, s’attarde aux pactes démoniaques, tout en racontant certains cas de commerces diaboliques, par exemple celui de Berbiguier, fou littéraire célèbre qui était aux prises avec des farfadets invisibles.

Le troisième chapitre s’attarde de son côté sur des cas d’exorcisme, relatant de nombreux exemples plus ou moins connus. Nous avons même droit à un questionnaire supposément véridique, qui permet de vérifier si nous sommes, oui ou non, possédé par le démon !

Quant à la deuxième partie, plus encyclopédique, elle est aussi un peu plus austère, puisqu’elle présente en ordre alphabétique la liste complète des 333 démons de l’enfer. Mais l’ensemble est très instructif pour le néophyte, allant chaque fois à l’essentiel.

En somme, Le traité de démonologie est un bel ouvrage pour le lecteur qui souhaite s’initier au sujet d’une façon simple et agréable. Ce livre du Pré aux Clercs ne vient donc pas démentir la réputation de la maison d’éditions d’offrir des livres de qualité, même s’il ne révolutionnera pas le domaine de la démonologie.

jeudi 14 avril 2011

Prix Aurora/Boréal - Dernier rappel


Il ne vous reste plus que deux jours pour remplir le bulletin de nomination des prix Aurora/Boréal. Alors, si vous ne l'avez pas encore fait, c'est ici que ça se passe :

Liste d'éligibilité
Bulletin de nomination

Le vote et la remise des prix auront lieu au Congrès Boréal à Montréal du 13 au 15 mai.

jeudi 7 avril 2011

Le Voyage insolite (Émission du 4 avril)


Kerfol et autres histoires de fantômes, Edith Wharton

Le livre de poche vient de rééditer l’un des recueils de nouvelles fantastiques de l’auteure Edith Wharton, Kerfol et autres histoires de fantômes. L’écrivaine, qui a vécu aux États-Unis de 1862 à 1937, a signé plusieurs romans, dont le plus connu est sans doute Le temps de l’innocence, une histoire d’amour qui se déroule dans le New York de 1870. Mais c’est avec les êtres surnaturels que Wharton est à mon avis le plus à l’aise, l’auteure possédant sans contredit du talent pour faire naître l’effroi avec grâce et subtilité.

Le recueil comprend cinq longues nouvelles, de qualité inégale.
« Kerfol », la nouvelle titre, est l’une des plus intéressantes. Elle nous raconte l’existence solitaire d’Anne de Barrigan, qui vit recluse à Kerfol, la riche demeure de son mari possessif. Comme unique plaisir, elle possède un petit chien, qu’elle finira par retrouver étranglé au pied de son lit. Par la suite, chaque fois qu’elle adoptera un nouvel animal et que son époux sera dans les parages, elle retrouvera la bête mystérieusement morte, peu de temps après. Mais les chiens ne se laisseront pas ainsi décimer et investiront la maison d’une manière bien particulière…

La nouvelle suivante « Les yeux », brode quant à elle autour d’un thème plus ou moins original : dans l’obscurité, un jeune homme se voit constamment épié. Ces épisodes, au cours desquels les yeux l’accompagnent, semblent liés à certains événements de sa vie… Dommage que la peur soit moins au rendez-vous ici, même si l’ensemble est agréable à lire.

« Ensorcelé » est pour sa part une nouvelle de fantômes assez classique. Saul Rutledge rencontre en effet régulièrement le fantôme d’Ora, l’une des filles de Sylvester Brand. Une nuit, il décide de suivre les traces de pieds nus que laisse la jeune femme dans la neige. Il se dirige ainsi vers leur lieu de rendez-vous : l’étang de Lamer… Mais pourquoi Ora revient-elle ? C’est ce que cette nouvelle, toute en nuances, nous apprendra…

Le quatrième texte du recueil s’intitule « Le miroir ». Narré sur un ton plus léger que les autres, il m’a beaucoup moins plu. Cette histoire nous raconte les malheurs de Madame Clingsland, qui ne supporte pas les ravages du temps. En effet, elle a été jadis une très jolie femme, et elle souhaite retrouver ses courtisans d’autrefois. Pour ce faire, elle se trouvera mêlée à un subterfuge compliqué, dans l’optique de renouer avec sa beauté d’antan.

Finalement, c’est le texte « Après coup » qui clôt le recueil. Dans cette nouvelle, Mary Boyne et son époux achètent une maison habitée par un fantôme (comme toute bonne vieille demeure anglaise). Ils sont d’ailleurs heureux de cette caractéristique, surtout Mary, qui voulait absolument que sa demeure recèle un fantôme. Seulement, celui-ci est d’origine un peu singulière : ceux qui l’aperçoivent ne constatent sa nature que longtemps après. C’est ce qui se produira dans ce texte, habile, qui aurait toutefois gagné à intensifier son aspect dramatique.

Pour résumer, Kerfol et autres histoires de fantômes saura plaire aux amateurs de fantastique éthéré, qui aiment les histoires subtiles et élégantes. En effet, il y a peu d’horreur au sens strict chez Wharton, l’auteure préférant miser sur les atmosphères. Alors, si ce type de fantastique vous plait, n’hésitez pas à découvrir cette écrivaine, qui sait comment faire surgir l’intangible.

mardi 5 avril 2011

Étrange, étrange marché aux puces IV


Billet écrit en collaboration avec Frédérick.

Avec le printemps revient la traditionnelle (l'inévitable, penserez-vous peut-être) visite annuelle au Marché aux puces de Shawinigan.  Vous croyiez y échapper ? NON ! La bâtisse, toujours debout, recèle encore d'étonnants objets dont l'existence est toujours un défi aux règles de la logique.

Bien sûr, pour ces raisons, il nous était impossible de passer outre cet appel des sirènes (décaties), ce que cet éloquent photo-reportage saura prouver hors de tout doute.

Commençons la visite guidée en découvrant l'aspect extérieur de la Bête.  Pour un observateur peu attentif, le bâtiment ne présente pas de changements notables.  Cependant...  Les lettres décolorées et rongées par le temps (tels les zombies du film italien Le manoir de la terreur, dans lequel un personnage formule ce jugement au sujet des morts-vivants qui peuplent le manoir titulaire) nous rappellent toutefois, comme l'eut fait Baudelaire, que "le gouffre a toujours soif" et que "la clepsydre se vide".

On notera aussi que fréquenter le marché aux puces, c'est accepter de côtoyer une masse réfractaire à l'autorité, comme en témoignent ces véhicules placidement stationnés sous l'affiche... "Défense de stationner le long de la bâtisse". 
Mais entrons plutôt dans le ventre du Monstre.
Un peu de noblesse oblige, commencons par la littérature :
De plus en plus douteuse....
Souvenirs de 1998...
Et pire...
Heureusement, Hulk intervient.
Mais l'amour était du voyage, ce qui calma les ondes gamma dont notre verdâtre héros tire ses pouvoirs, comme l'atteste cette bande dessinée "Ciné Vision" supposément destinée à un public adulte...!
Assumons-nous et photographions des chats et de la vaisselle (un passe-temps indémodable).  On appréciera au passage l'air du matou totémique.
Ainsi que de nombreuses bouteilles, témoins de défuntes ivresses.
Fait intéressant, nous nous sommes amusés à comparer ces photos à celles prises deux ans auparavant, afin de mesurer scientifiquement l'influence du temps sur la disposition spatiale des kiosques...
Le pot  vert a été vendu ! À Hulk ? Et la bouilloire a-t-elle arrosé les fleurs du chat totémique ?

Après la théorie du temps, voici venir la théorie du chaos, adéquatement illustrée dans la photo qui suit (bonne chance à celui qui réussit à extirper le tricycle...):
Sans oublier les inquiétants sacs à surprises... Qui sait ce qu'ils recèlent ? Anecdote : le collègue de bureau de Frédérick (qui lit ce blogue, en plus !) lui en avait offert un en cadeau...  Frédérick préfère ne pas en dévoiler le contenu, qui dépassait l'entendement humain.
Un peu de grâce, visite du musée.
Un rocher prestigieux.
Une dame également prestigieuse, entourée d'abat-jours renversés (c'est donc ça, l'origine de son mystérieux sourire macramé).
2 ans plus tôt, elle était accompagnée d'oeuvres qui ont maintenant trouvé le confort d'un foyer pour s'épanouir.  Hélas, la Joconde n'aura pas connu cet heureux sort, d'où la lueur dépitée qui  brille au fond de ses prunelles.
Et un poisson attachant, 12$ seulement ! Bibliophile, de surcroît.
Cet ananas saura attirer les commentaires de vos invités...
Et que dire de ce... chapeau ?
Terreur, le clown maléfique est encore là, guettant, année après année l'allée centrale...  On évoque parfois le sort des malheureux kiosquiers disparus après être demeurés seuls en sa présence, une fois le marché aux puces fermé.
Version 2011 :
Version 2008... remarquez l'évolution lovecraftienne : après avoir émergé de l'arrière-scène, il n'est maintenant retenu que par quelques dérisoires bouteilles...  L'an prochain, LE CLOWN SERA LIBRE !!!
Pou atiré lé clians, ne lésinnon pô sur le francès :
Et les traditionnels vinyles :
Attention, excellent disque : 
Y aura-t-il une cinquième édition de "L'étrange, étrange marché aux puces" ?  Le clown nous en laisse-t-il le choix ?

samedi 2 avril 2011

Salon du livre de Trois-Rivières - Souvenirs


Il y a maintenant une semaine se tenait le Salon du livre de Trois-Rivières. C'était la première fois que je prenais part à des séances de dédicaces officielles, ainsi qu'à une table ronde dans le cadre de ce type d'événement. Sans compter le lancement de mon premier livre, qui s'est déroulé samedi dernier. Il va sans dire que j'étais très emballée par le programme et que j'espérais que le lancement serait un succès. Je ne fus pas déçue, puisque beaucoup de gens se sont déplacés, tant du côté des amis que de la famille, sans oublier les collègues littéraires. Comme toujours, j'ai eu d'intéressantes discussions avec les gens présents, même si je regrette de ne pas avoir disposé de suffisamment de temps pour m'entretenir avec chaque personne. Nous avons également eu le plaisir d'héberger Jonathan Reynolds et Guillaume Houle dans la "maison au fond de l'impasse", au terme d'une agréable soirée organisée par l'auteur Michel Châteauneuf.
À présent que la fébrilité est un peu retombée, et que je suis plongée dans les travaux scolaires, je prends une pause pour vous présenter quelques souvenirs de l'événement, en images :

Kiosque de XYZ


Kiosque de Vents d'Ouest, où Frédérick dédicaçait trois de ses livres : La maison au fond de l'impasse, son dernier-né, À l'intention des ombres, son recueil de nouvelles fantastiques et Comme un goût d'aurore sur une idée fixe, un roman de littérature générale.

 Table ronde sur la novella, en compagnie de Michel Châteauneuf et Jean-Pierre April

Vue d'ensemble du "Bistro littéraire"

 Lancement : aperçu de la foule

Séance de signatures

Séance de signatures - suite

En compagnie de Simon, mon frère.

Merci à tous ceux qui sont venus au lancement à Trois-Rivières, votre présence fut très appréciée. Au plaisir de se revoir dans un prochain Salon du livre ou encore à Boréal !

vendredi 1 avril 2011

Prix Aurora/Boréal 2011


Tel que diffusé sur Fractacle Framboise, voici quelques précisions sur les prix Aurora/Boréal :

"L’essentiel de ce que vous devez savoir:

Vous pouvez envoyer vos nominations aux Prix Aurora/Boréal 2011 dès maintenant. Vous avez jusqu’au 15 avril pour consulter la liste d’éligibilité et remplir le bulletin de nomination. Le bulletin de vote sera annoncé peu après. Le vote et la remise des prix auront lieu au Congrès Boréal à Montréal du 13 au 15 mai.

Les détails que vous voulez savoir:

Peu importe la date à laquelle vous lisez ce billet: non, ce n’est pas un poisson d’Avril. Il est vrai qu’à partir de 2011,

•Les Prix Aurora francophones sont maintenant administrés par Boréal. Christian Sauvé s'est porté volontaire pour administrer ces nouveaux prix combinés.
•Cette fusion (essentiellement menée par la constatation que Boréal menait ses prix de manière plus engagée que l’ACSFF et que les résultats étaient habituellement moins discutable) a quelques impacts immédiats, et d’autres qui suivront en 2012 après la ratification de la fusion par SFSF Boréal.
•Cette année, deux catégories viennent s’ajouter au Prix: Celle de la bande dessinée, et celle de la poésie/chanson. Le vote se fera par vote alternatif, et quelques ajustements au niveau des procédures auront lieu. Les récipiendaire d’un Prix Aurora/Boréal auront le choix de recevoir une plaquette Boréal ou un trophée Aurora.
•L’an prochain, certains règlements des Prix Aurora seront adoptés par les Prix Boréal. Le plus grand changement sera sans doute le raffermissement de l’exigence de rémunération pour les œuvres éligibles dans les catégories professionnelles. En autre mots: fanzines et publications à compte d’auteur seront vraisemblablement disqualifiés… mais notez qu’il n’y a aucune définition de ce qu’est une « rémunération »: 5$ la nouvelle est aussi rémunéré que 5c du mot. (Ceci est un indice.)
•C’est l’audience à l’assemblée général de SFSF Boréal qui votera pour ratifier ces changements après l’administration hybride des prix de cette année.
•En parallèle, SF Canada a annoncé qu’ils décerneraient une bourse de 500$ au récipiendaire du Prix Aurora/Boréal du meilleur roman."


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