samedi 27 septembre 2014

Red Games of the Headless Dolls


Depuis 20 ans, Frédérick enregistre régulièrement de la musique avec son collaborateur Pierre Héroux. Son groupe, Carfax Asylum, vient d’être signé sur le label Fangoria Musick pour un premier album intitulé Red Games of the Headless Dolls. Fangoria Musick est la filiale musicale de la légendaire revue américaine Fangoria, dont le premier numéro remonte à 1979. Si vous êtes curieux de découvrir l’album (durée : 50 minutes), il est disponible sur le site de Fangoria au coût très raisonnable de 2,99 $. http://www.fangoria.com/new/store/#!/Carfax-Asylum-Red-Games-of-the-Headless-Dolls/p/42046034/category=9549142 
Les amateurs de musique de films fantastiques devraient y trouver leur compte, mais également tous les mélomanes. Ceux qui souhaitent obtenir un aperçu de leur musique pourront avoir une idée en écoutant ces deux arrangements de musiques de films de Lucio Fulci : https://soundcloud.com/pete-peter-3

mercredi 24 septembre 2014

Le Voyage insolite (émission du 22 septembre)


Doug Allyn, Cœur de glace, Paris, Gallimard, collection Folio policier, 2014, 372 p.

Doug Allyn est un auteur du Michigan qui a publié plusieurs nouvelles, un peu plus d’une demi-douzaine de romans et des novellas. Les éditions Gallimard ont récemment entrepris de traduire l’œuvre de cet écrivain, peu disponible en français jusqu’ici. Cœur de glace, premier tome de la trilogie des aventures de « Mitch Mitchel », est d’ailleurs l’unique tome de la série disponible en traduction pour l’instant.

Cœur de glace m’a d’abord intéressée pour son cadre : en effet, le récit se trame au bord du lac Huron, au nord du Michigan. Après plusieurs années d’exil, Michelle, surnommée « Mitch », revient dans la ville où elle a grandi. C’est à cet endroit qu’elle a appris la plongée sous-marine avec son père, expert dans le domaine. Mais il ne s’agit pas de n’importe quel type de plongée : la jeune femme œuvre généralement dans les eaux froides et profondes. Mais ce qui ramène Mitch au bercail n’a a priori rien à voir avec son travail : son père, Shan, est décédé dans des circonstances nébuleuses. Tout en essayant d’y voir plus clair sur sa mort, Mitch reprend le commerce familial : un bar, le Nid de Pie, ainsi qu’une boutique de plongée sous-marine. Elle revoit aussi de vieilles connaissances, dont Terry, de qui elle s’était éprise jadis. Mais les choses se complexifient : elle apprend auprès de Karen, l’ancienne amante de Shan, et de Rob, un avocat mêlé à un dossier qui la concerne, que les affaires de son père n’étaient pas nettes. Une grosse somme d’argent serait d’ailleurs impliquée dans une transaction qui la touche de très près...

Avec Cœur de glace, Doug Allyn propose un thriller haletant, surtout après les cent premières pages du livre, cette partie s’avérant plus morne. Passé ce point, plusieurs scènes du roman sont fortes et marquent la mémoire, comme cette noyade sur le lac Huron gelé, cette visite macabre de l’épave du Queen... La finale, de surcroît, est menée tambour battant, avec un bon sens du rythme. De plus, comme les protagonistes sont majoritairement travaillés (quoique pas tous, notamment les criminels, un peu plus caricaturaux que les autres), Doug Allyn réussit à nous transmettre leurs émotions, même lorsqu’il s’agit de Chien, le loup apprivoisé de Jud.

Nous avons donc ici un thriller digne d’intérêt, écrit dans un style sobre (avec un décor pareil, il y avait matière à des envolées stylistiques, ce que l’auteur s’est souvent malheureusement gardé de faire), situé dans un cadre intéressant (le lac Huron et le Michigan), par l’entremise d’une profession peu usitée (la plongée sous-marine en eaux profondes). Pas étonnant que Doug Allyn ait souhaité en faire une trilogie !

dimanche 21 septembre 2014

Airelibre.tv

Dans le cadre des Printemps meurtriers de mai dernier, j'ai eu la chance d'être interviewée par Morgane Marvier, libraire, animatrice à CHOQ FM, chroniqueuse et blogueuse sur Carnets Noirs. Morgane en a profité pour m'interroger sur un sujet dont je n'ai pas si souvent l'occasion de parler : les romans noirs et policiers (de même que sur ma contribution au collectif Crimes à la librairie). L'entrevue audio est disponible sur Airelibre.tv.

http://airelibre.tv/2014/09/18/ariane-gelinas/


vendredi 19 septembre 2014

Intermède saisonnier

Après plusieurs semaines effrénées, les choses semblent enfin quelque peu se calmer, à temps pour l'équinoxe d'automne. Équinoxe que j'ai envie de souligner en partageant quelques clichés pris par Frédérick et moi lors d'une randonnée aux Berges du lac Castor, à Saint-Paulin.







 

mercredi 17 septembre 2014

Le Voyage insolite (émission du 15 septembre)


Esparbec, Les biscuitières, Paris, La Musardine, 2014, 375 p.

Auteur d’une centaine de romans de gare, Esparbec a publié une douzaine de livres chez La Musardine. Les biscuitières, long roman de presque 400 pages, est le premier que j’ai l’occasion de lire. Et je dois avouer que je n’ai guère senti de longueurs dans le récit, sinon peut-être dans les cinquante dernières pages, qui m’ont paru plus expédiées, le rythme s’accélérant subitement. Mais attardons-nous d’abord sur ce que raconte ce plus récent livre d’Esparbec.

Charlotte est une adolescente de quinze ans qui, comme nombre de ses consœurs pauvres du village, est envoyée travailler à la biscuiterie locale. Celle-ci, propriété du comte Zappa, a la réputation d’être un lieu de perversions. Charlotte découvrira bientôt que cette réputation n’est en rien usurpée... Pourtant, le sort de l'adolescente est plus « enviable » que celui de plusieurs de ses collègues, qui subissent sans arrêt le chantage sexuel des contremaîtres (certaines étant consentantes, d’autres, non). Charlotte est en effet engagée par Mélanie, la « secrétaire » du comte Zappa, comme employée de bureau auxiliaire. Il faut dire que Mélanie a un penchant marqué pour les très jeunes femmes. Elle entreprendra donc d’initier Charlotte au saphisme, puis au sadomasochisme, avant de parfaire ses connaissances masculines auprès de Philéas, employé de bureau dont la jeune sœur, Opal, est l’un des rares protagonistes chastes du livre. Car la quasi-totalité des employés du comte Zappa ne vivent que pour assouvir sans arrêt leurs penchants charnels. Cette exagération dans les mœurs entraîne forcément une certaine invraisemblance, donnant l’impression que tout le monde, sans exception, est infidèle et incestueux et que personne n’est jamais en train de travailler à la biscuiterie (qui n’a étonnamment pas encore fait faillite).

De même, la jeune narratrice, exposée à divers fétichismes, dont certains ne sont pas banals (la bestialité, par exemple), demeure le plus souvent impassible ou excitée par à peu près tout ce qu’elle voit, même quand ses collègues souffrent considérablement (bref, on ne peut pas dire que Charlotte soit très empathique !). Cela dit, la psychologie de l'adolescente est tout de même bien dépeinte, même si l'attitude très ouverte de Charlotte à l’égard de toutes les perversions aurait parfois demandé  plus d’explications (après tout, elle est une « initiée » et non une « experte »).

Mais l’intérêt principal des Biscuitières demeure à mon sens son lent et constant crescendo érotique, qui fait littéralement retenir son souffle au lecteur ou à la lectrice. Nous avons ainsi l’impression de vivre en temps réel les premiers jours « d’embauche » de Charlotte dans les bureaux de la biscuiterie. Et comme Esparbec a un talent rare pour les descriptions détaillées, le roman possède sans contredit un côté très sensoriel. Voici donc un récit aux influences sadiennes maîtrisées, qui montre que, comme à son habitude, La Musardine a à cœur d’offrir à ses lecteurs et à ses lectrices des ouvrages de qualité.

                       La librairie du même nom de l'éditeur La Musardine, à Paris.

dimanche 14 septembre 2014

Le Voyage insolite (émission du 8 septembre)


Guy Le Bourdais, Une marée de souvenances des îles de la Madeleine
Québec, Septentrion, 2014, 240 p.


Cet été, Frédérick et moi avons eu la chance de visiter les îles de la Madeleine, région du Québec unique en son genre avec ses étonnants paysages insulaires et ses bâtiments historiques. L’une des particularités des îles est aussi le langage coloré de ses habitants, ses Madelinots chaleureux et accueillants. L’auteur d’Une marée de souvenances des îles de la Madeleine, Guy Le Bourdais, a justement écrit son livre dans ce qu’il nomme « cette parlure du bord de mer », donnant ainsi un attrait certain à son ouvrage.

Mais que relate exactement Une marée de souvenances ? Le livre s’intéresse principalement aux années 1940-1950 dans l’archipel. L’auteur compare aussi à quelques moments les îles de l’époque avec celles d’aujourd’hui. Et force est de dire que la nostalgie se ressent fortement à la lecture de ces pages. La présentation du livre, à l’ancienne, avec des illustrations exclusivement en noir et blanc, à l’exception de la couverture, va d’ailleurs en ce sens. Bien sûr, les photos noir et blanc illustrent l’époque dépeinte par Guy Le Bourdais, même si quelques images actuelles en couleur auraient été intéressantes pour comparer les changements décrits par le natif des îles.

Ce qui est certain, c’est que l’auteur nous transmet dans Une marée de souvenances son attachement profond aux Îles de la Madeleine en nous racontant diverses anecdotes impliquant des Madelinots de l’époque. L’ouvrage est scindé avec soin en quinze chapitres abordant autant de thématiques. Nous trouvons par exemple un chapitre sur « la circulation et le transport », un autre sur la pêche, nommé « c’est tout comme un poisson dans l’eau », et même une section sur Placide, un marcheur infatigable, et sa cousine, la « Miquinque », prétendue sorcière. Ce chapitre est l’un de ceux qui m’ont le plus intéressée et amusée. En voici un extrait au langage coloré :
« Ce déplaisant imbu de lui-même refusa carrément de ramasser cette espèce de personne qu’il ne pouvait sentir. On ne peut toutefois le blâmer, car elle sentait à la fois la marée basse, l’huile de loup-marin vieillie, et, en plus, elle empuantissait l’atmosphère d’une forte odeur de pieds et de chaussettes sales... Marie, irritée par ce refus, fit quelques simagrées et hucha au bedoux en montant ses dents sales : "Que le diable m’emporte si ta meilleure vache n’est pas morte demain matin" ! Dès l’aube, notre homme check son renclos, et parmi ses bêtes à cornes il aperçoit sa rougette allongée de tout son long. Il a beau hucher "Tchâ tchâ tchâ"... rien n’y fit » (p. 149-150).

Comme vous avez pu le constater, cet ouvrage plaira à ceux qui veulent en savoir davantage sur l’archipel dans une perspective humaine et historique. Mais surtout, Une marée de souvenances des îles de la Madeleine nous donne un accès privilégié à la mémoire orale des Madelinots de l’époque. Alors, si le sujet a piqué votre curiosité...

lundi 1 septembre 2014

Dix ans d'éternité : lancement quadruple !


Toute l'équipe de Brins d'éternité est heureuse de vous inviter au lancement de son anthologie Dix ans d'éternité. À cette occasion, ce ne sont pas un ni deux,  mais bien trois autres livres qui seront lancés !

L'événement aura lieu le 11 octobre à l'Amère à boire (3e étage), au 2049, rue Saint-Denis à Montréal en formule 5 à 7.

Les éditeurs et certains auteurs des publications suivantes seront présents :

- 6, chalet des brumes, hommage aux livres dont vous êtes le héros, un projet de Luc Dagenais avec des textes de Geneviève Blouin, Dave Côté, Luc Dagenais, Ariane Gélinas, Isabelle Lauzon et Jonathan Reynolds.

- Brins d'éternité #39, avec des textes de Jean-Louis Trudel, Pierre-Luc Lafrance, Pierre Gévart, Dean Venetza, Célia Chalfoun et Hugues Lictevout.

- Dix ans d'éternité, anthologie de vingt textes fantastiques et de science-fiction publiés dans la revue Brins d'éternité entre 2007 et 2014.

- Petits démons, recueil de nouvelles fantastiques de Daniel Sernine.

La publication suivante sera aussi disponible sur place :

- Jardin de chair, roman d'horreur psychologique de Frédéric Raymond.

On vous attend !