mardi 31 décembre 2013

2013-2014


Déjà, le passage d'une année à l'autre...

Et malgré le fait que je suis davantage du genre à me projeter vers l'avant qu'à faire des bilans, je dois dire que l'année qui vient de passer fut fertile et bien remplie, en ce qui me concerne. Même si, paradoxalement, j'ai moins écrit que d'habitude (notamment sur ce blogue).

À l'horizon de 2014...

L'écriture de ma thèse, qui, soyons honnête, occupera aussi une partie de 2015. Et la poursuite du travail avec l'équipe Brins d'éternité, dont je ne me lasse pas (à droite, la couverture finale du prochain numéro à paraître en février, une superbe illustration de Nathalie Giguère). Également, mais de manière plus sporadique (l'une de mes résolutions de 2014 est de moins m'éparpiller), la participation à la chronique littéraire du "Voyage insolite".
La parution d'un nouveau roman, ce printemps, dont le titre de travail (et possiblement final) est Escalana. Un récit fantastique qui se trame dans les environs du Réservoir Gouin et dont j'ai hâte de partager la couverture et le résumé (les corrections de ce livre sont d'ailleurs la raison de mon silence relatif des dernières semaines). Verront aussi le jour en 2014 une poignée de nouvelles et un essai littéraire, sur lesquels je dois demeurer pour l'instant discrète (voir la section "À paraître"/Bibliographie, à droite). Mais dès que je pourrai en dire davantage...
Et, si les circonstances le permettent, un ou deux voyages, peut-être aux Iles-de-la-Madeleine, l'archipel m'intriguant depuis un bon moment... Même si ça reste pour l'instant au stade embryonnaire.

Mais surtout, j'en profite pour vous souhaiter une excellente année 2014, bien entourés, dans laquelle se concrétiseront vos rêves et projets ! Et... merci de visiter "Interférences" !





(quoi, vous pensiez que je finirais l'année sans félins, sérieusement ?)

vendredi 27 décembre 2013

Le Voyage insolite (émission du 16 décembre)


Le Voyage insolite fera relâche jusqu'au 20 janvier... D'ici là, passez de belles vacances et... BONNE ANNÉE 2014 !


Une fille comme les autres / Jack Ketchum

Jack Ketchum, pseudonyme de Dallas Mayr, inspiré du nom autrefois porté par les bourreaux britanniques, est un auteur américain qui a écrit une dizaine de romans, dont quelques-uns ont été traduits en français. Pour ma part, j’avais eu l’occasion de lire le très prenant et terrifiant Fils unique, traduit en français chez Bragelonne. La collection Folio Policier de Gallimard lui emboîte donc le pas en proposant cette réédition d'Une fille comme les autres, précédée d’une préface de Stephen King (qu’il est préférable de lire à la fin, étant donné qu’elle déflore certains éléments de l’intrigue). Fait important, l’histoire de ce livre, glauque à souhait, se base sur un fait divers qui s’est déroulé dans le Midwest en 1965. Ce qui rend d’autant plus malsain le récit qui met en scène la cruauté humaine, comme le roman Fils unique.

Une fille comme les autres est narré par David, le voisin des Chandler. Mère monoparentale, Ruth Chandler vit avec ses trois fils, Willie, Donnie (le meilleur ami de David) et Woofer, qui, malgré son jeune âge, montre déjà de forts penchants pour le sadisme. À la suite d’un accident de la route, les Chandler se voient contraint d’héberger les deux filles de lointains cousins : Meggie, une adolescente d’une rare beauté, et sa jeune sœur malade, Susan, qui porte des attèles depuis le drame. Bien vite, Ruth prend les jeunes femmes en grippe, particulièrement Meggie, dont l’apparence et l’assurance la dérangent. Elle multipliera graduellement les contraintes et les insultes à son égard, jusqu’à ce que ses fils se prennent également au jeu. Car David, les Chandler et d’autres enfants du voisinage s’amusent de temps à autre à un jeu particulier, dans lequel ils attachent à tour de rôle l’un d’entre eux à un arbre, avant de le maltraiter. Leur jeu, jusqu’ici sans grandes conséquences, sera dès lors transposé dans la maison des Chandler, au fur et à mesure que Ruth, épaulée par ses fils et par quelques enfants du voisinage, torture l’adolescente de façon de plus en plus cruelle... Et torture n’est pas un faible mot, l’auteur confessant dans la postface qu’il a préféré ne pas intégrer dans son livre certains des sévices du fait divers, tant ils étaient insoutenables. Mais il ne faut pas penser qu’Une fille comme les autres ne va pas loin, au contraire... Le lecteur, à la fois fasciné et horrifié, ne peut s’empêcher de tourner les pages pour savoir ce qui arrivera à Meggie et à Susan, qui n’échappe pas non plus au courroux de ses bourreaux...

Avec ce livre, Jack Ketchum offre un roman dur et troublant, qui met au premier plan la cruauté humaine. Comme dans Fils unique, la densité psychologique des personnages est travaillée, rendant leur sort encore plus poignant. C’est d’un réalisme cru, d’une horreur concrète indéniable. Pour ma part, j’ai retenu mon souffle pendant plusieurs chapitres, anxieuse, avec Meggie, qui attendait la suite de ses tourments, enchaînée dans la cave. 

En définitive, Une fille comme les autres est un chef-d’œuvre pour ceux qui ont envie de visiter les tréfonds les plus inavouables de l’âme humaine. Là où, très rarement, filtre la lumière.

mardi 10 décembre 2013

Le Voyage insolite (émission du 9 décembre)


Berazachussetts / Leandro Ávalos Blacha


Berazachussetts est le premier roman de l’auteur argentin Leandro Ávalos Blacha, qui a, depuis la parution de ce livre, publié un second titre : Côté cour. Comme son premier opus, sorti en Argentine en 2007, avait été bien reçu, la collection Folio SF a décidé de le proposer à ses lecteurs. Le titre de Berazachussetts est en fait la contraction de deux villes, Berazategui et Massachussets, plusieurs des endroits dans le roman possédant des noms hybrides en ce genre. Il faut dire que Leandro Ávalos Blacha propose avec ce récit une sorte de réalité alternative de l’Argentine, qui se déploie autour d’une ville fictive.


L’histoire, rocambolesque à souhait, met à l’honneur quatre enseignantes à la retraite qui vivent dans le même appartement. Les quatre amies, dont la relation ira très bientôt en se dégradant, s’entichent au début du livre de Trash, une zombie punk. Bien entendu, sa nature de morte-vivante aura des conséquences, particulièrement farfelues, sur l’existence des vieilles dames. Car Berazachussetts est loin des clichés de zombies et propose une intrigue impossible à résumer, foisonnante et colorée. Nous suivons tour à tour les quatre retraitées et la zombie anarchiste à travers de courtes sections du livre, l’ouvrage étant dépourvu de chapitres. Peu à peu, d’autres protagonistes se greffent à l’ensemble, aussi toquées que le sont les vieilles femmes (qui ne se révèlent pas aussi gentilles qu’on pourrait a priori le penser).

Nul doute, l’auteur argentin a de l’humour et sa prose grinçante contribue à faire de Berazachussetts un livre unique, sorte d’ovni littéraire qui ne peut forcément pas plaire à tous. Personnellement, j’ai aimé l’inventivité de ce livre, même si j’ai parfois regretté que le traitement humoristique de l’intrigue (au second degré) nous tienne un peu à distance de l’horreur perpétrée par les zombies (je préfère l’horreur traitée au premier degré...). 

Mais pour les amateurs de morts-vivants atypiques, ce livre est à ne pas manquer, notamment pour son approche argentine qui insuffle au thème une certaine fraîcheur. Ce roman d’Ávalos Blacha frappe donc fort, surtout pour un premier livre, donnant un aperçu de l’imagination déjantée de l’auteur. Avis donc à ceux qui préfèrent les morts-vivants aux lutins !

samedi 7 décembre 2013

Le Voyage insolite (émission du 2 décembre)


Une maison de fumée / François Lévesque


Depuis 2008, François Lévesque publie un roman par année, la plupart aux éditions Alire. Une maison de fumée est donc son sixième livre en six ans, cet opus-ci ne s’inscrivant pas dans une série, contrairement à la trilogie « Les carnets de Francis », publiée entre 2009 et 2012. Peut-être vous rappelez-vous aussi de L’esprit de la meute (2011), une incursion assez intéressante de l’auteur dans le domaine du fantastique, que j’avais présentée l’an dernier au « Voyage insolite ». J’étais donc curieuse de découvrir cette nouvelle parution de François Lévesque, compte tenu de son titre énigmatique.

Comme dans ses romans précédents, Lévesque manie l’art du suspense, et le lecteur s’attache au sort des personnages. Cependant, puisque l’auteur remet en scène un jeune homme tourmenté au passé et à la mémoire troubles, tel qu'il le faisait dans ses récits précédents, le narrateur m’a moins convaincue, cette fois-ci. J’ai eu l’impression que Lévesque restait dans sa « zone de confort » avec le personnage de Dominic Chartier, policier au SPVM qui a oublié une grande partie de son enfance. Il faut dire que des drames se sont produits à Malacourt en 1982, dont un incendie qui a tué cruellement la mère de Dominic, enseignante aimée de sa communauté. Mais ce n’est pas tout : les villageois venaient de subir la disparition de deux fillettes, vraisemblablement enlevées et tuées par le directeur de l’école, pédophile. Ce dernier sera finalement condamné à la prison à perpétuité, et Dominic déménagera loin des lieux du drame. Mais une autre disparition de fillette le ramènera à Malacourt, vingt ans plus tard, et le policier fera enfin la lumière sur son passé...

D’emblée, je dois dire que l’amnésie presque totale de Dominic pendant 20 ans m’a laissée un peu perplexe, surtout le fait qu’il attende toutes ces années avant de chercher à comprendre ce qui s’est passé. En plus, comme les événements en question sont particulièrement dramatiques et que des sévices s’échelonnent sur plusieurs années, comme nous l’apprenons à la fin du livre, la défaillance quasi-complète de sa mémoire est difficile à admettre. Malgré la disparition de la troisième fillette, je me suis demandé pourquoi avoir attendu deux décennies avant de revenir au bercail. Mais j’ai décidé de jouer le jeu, le fonctionnement de la mémoire étant parfois énigmatique (notamment le processus du refoulement), même si j’ai trouvé que les révélations sur le passé du policier « tombaient souvent à point ».

Cela dit, le lecteur a quand même envie de savoir ce qu’a vécu Dominic et s’attache au sort des personnages secondaires, bien construits, dont Vincent, enquêteur à la Sûreté du Québec. Un bémol toutefois au sujet du style de Lévesque, qui aurait parfois gagné à être allégé, par exemple des phrases comme « la gardienne de ce dernier l’épiait sournoisement en feignant justement d’être plongée dans la lecture de la Bible » ou « Se félicitant probablement d’avoir choisi aussi judicieusement, Shana arqua les épaules en frémissant ». Mais dans l’ensemble, la lecture est fluide, et le rythme, constant.

Bref, Une maison de fumée est un roman sympathique, même si François Lévesque reste ici en terrain familier. Avis aux lecteurs qui aiment les récits policiers introspectifs et tourmentés.

mardi 26 novembre 2013

Le Voyage insolite (émission du 25 novembre)


Le Veilleur / James Preston Girard


Le Veilleur, paru à l’origine en 1993 sous le titre The Late Man, est le premier roman de l’auteur américain James Preston Girard. Ce thriller se situe à Wichita, au Kansas, où a grandi et vit actuellement l’auteur. Il met en scène l’inspecteur Loomis et Sam Haun, journaliste, qui enquêtent tous deux sur le cinquième et dernier meurtre de l’Étrangleur. Ce criminel avait frappé pour la dernière fois six ans auparavant, commettant une série de meurtres pour la plupart assez sordides. Cependant, des détails relatifs aux victimes s'avèrent problématiques : leur profil diffère, surtout chez l’une d’entre elles. L’inspecteur Loomis et Sam enquêtent donc sur un homme taciturne qu’ils supposent être l’Étrangleur, tentant d’en cerner la personnalité. Personnalité qui n’est d’ailleurs pas sans ressembler à la leur... 

Autour de leur duo gravite Stosh, une journaliste charismatique qui fréquente son patron. Mais ce dernier a joué un rôle clef dans l’échec du couple de Sam, puisque sa femme le trompait avec le propriétaire du journal. Déterminé à régler ses comptes avec Frank, Sam s’implique donc doublement dans cette enquête, qui en vient à l’obséder.

Avec Le Veilleur, James Preston Girard propose un thriller honnête, à mon avis pas exceptionnel, mais qui m’a fait passer un bon moment. L’une des forces de ce livre est l’habileté de l’auteur à maintenir le suspense, le roman se classant sans conteste dans la catégorie des thrillers dont on tourne les pages avec fébrilité, pressé de connaître la fin. Un autre aspect à souligner est la psychologie des personnages, auxquels on s’attache généralement, à l’exception de l’inspecteur Loomis, plus superficiel. Sam Haun, cependant, ainsi que Stosh, sont plutôt intéressants, et je me suis surprise à vouloir connaître leurs travers et l’évolution de leur relation amoureuse (relation présentée de manière un tantinet fleur bleue, mais j’ai préféré cette approche à une relation plus froide et « clinique »).

Toutefois, la traduction de Martine Laroche pour la collection Folio Policier, m’a laissée perplexe à de nombreuses reprises, à commencer par l’accroche, dont je cherche toujours le sens : « L’adjoint du shérif ne savait rien, ou il avait reçu l’ordre de ne pas parler, et Loomis releva son col pour protéger son cou contre le soleil de ce début de la matinée qui filtrait par la fenêtre de la voiture, et fit semblant de dormir ». Cela dit, j’ai eu l’impression que la traduction s’améliorait au fil des pages, au fur et à mesure que l’histoire devenait plus prenante.

En somme, Le Veilleur est un livre qui, sans être un chef-d’œuvre, m’a fait passer un moment agréable de lecture, et dont les personnages sont sans contredit l’une des richesses. Donc, si vous êtes passionnés par le thriller, vous trouverez sans doute votre compte à traquer l’Étrangleur, qui laisse toujours derrière lui des pétales de fleurs exotiques...

dimanche 17 novembre 2013

Je suis une méchante fille


C'est ce que certifie l'événement organisé par la Librairie Raffin, le 29 novembre prochain (jour de mes 29 ans, d'ailleurs, coïncidence...)


Description de l'événement :

Après le succès de la soirée « Présences : mauvais garçons », vous avez été plusieurs à nous demander une version « méchantes filles ». Qu’à cela ne tienne, la librairie Raffin ne mettra pas de gants blancs cet automne et invite trois écrivaines pas gentilles pour une soirée toute en lectures décapantes et discussions sans retenue.

C’est Claudia Larochelle qui assurera l’animation de cette soirée en compagnie de Martine Delvaux, Ariane Gélinas et Marie-Christine Lemieux-Couture.

Vendredi 29 novembre 2013

De 18 à 20 heures

Entrée libre

6330, rue Saint-Hubert à Montréal
Métro Beaubien


L'invitation est donc lancée (et promis, je ne serai pas trop vilaine !)



mardi 12 novembre 2013

Le Voyage insolite (émission du 11 novembre)


Solaris no 188, automne 2013


Le numéro d’automne 2013 de la revue Solaris vient tout juste de paraître, sous une couverture soignée de Sybiline, qui allie fantasy et atmosphère d’outre-tombe. Ce numéro copieux de 174 pages regroupe 6 nouvelles en plus des chroniques habituelles. Il vient donc célébrer l’automne en grand avec un sommaire qui vaut le détour.

Du côté des fictions, trois textes ont particulièrement retenu mon attention, soit « Vortex » de Dave Côté, « No future (ou l’apocalypse selon Johnny Rotten) » de Anthelme Hauchecorne et « La carte et la boussole » de Philippe-Aubert Côté.

Dave Côté n’est plus à présenter aux habitués de Solaris, familiers avec ses univers inventifs et souvent déjantés. Force est de dire que le jeune auteur continue de consolider ses acquis dans « Vortex », une nouvelle poignante qui met de l’avant, comme trois des textes au sommaire, les relations « père-fille ». Lyra est en effet une jeune femme pourvue d’une caractéristique insolite qui fait d’elle une sorte de portail vers l’ailleurs. Portail dans lequel son père a disparu jadis et qui continue, plusieurs années après, à avoir des répercussions sur son existence... Bref, Dave Côté signe ici une nouvelle prenante, dont il est seulement dommage qu’elle ressemble un peu trop à « En prison », publiée dans Solaris no 177.

Anthelme Hauchecorne propose quant à lui un bref texte humoristique, qui narre l’apocalypse avec cynisme. Une des originalités de cette nouvelle est la personnalité anarchiste du narrateur, le punk Johnny Rotten. L’auteur réussit également dans ce texte amusant à s’éloigner des clichés liés aux zombies en proposant une réécriture rafraichissante du thème. Évidemment, c’est léger, mais vous passerez sans doute vous aussi un bon moment !

Dernier texte qui m’a spécialement plu, « La carte et la boussole » de Philippe-Aubert Côté est sans contredit une nouvelle de science-fiction ambitieuse. À l’instar du texte de Dave Côté, une relation père-fille est au premier plan, cette fois-ci entre Mika, une humaine, et son père adoptif, un Moloch. Ils recueillent à bord de leur vaisseau, le Leponi, une humaine, Tamura, dont la présence fera longuement réfléchir Mika sur ses origines. Jusqu’à ce que certaines révélations viennent jeter un éclairage nouveau sur son identité... Avec « La carte et la boussole », Philippe-Aubert Côté montre une nouvelle fois son sens de la narration, ici par l’entremise d’une histoire touchante. Une mention également pour le style précis de l’auteur, qui fait maintenant partie intégrante du paysage SFFQ !

Comme d’habitude, d’intéressantes chroniques complètent le périodique, soit « Les allumeurs d’étoiles » de Jean-Pierre Laigle, qui recense de manière exhaustive les récits sur le sujet, l’amusant et intrigant « Le grand sommeil du faucon martien, ou qui a tué la science-fiction » de Mario Tessier, à mi-chemin entre la fiction et l’essai, et la chronique Sci-néma de Christian Sauvé, toujours agréable à lire. 
Bref, Solaris nous propose ici un numéro au sommaire riche, que je vous invite à découvrir !
 

Alibis no 48, automne 2013


Le numéro d’automne d’Alibis, revue qui se consacre au polar et à la littérature noire, vient tout juste de paraître. Sous une couverture décevante, la revue propose néanmoins un sommaire d’un très bon calibre.

Yasuko Thanh ouvre le bal avec « Le couteau à cran d’arrêt », texte gagnant du prix Arthur-Ellis 2013 de la nouvelle. Nous y suivons Mose Donato de Luca qui vit ses dernières heures dans le couloir de la mort, après avoir tué un homme. Mais Mose Donato n’est pas un criminel endurci, au contraire : il est de nature sensible et regrette ce qu’il a fait. L’auteure nous raconte donc, avec une plume touchante, ses derniers instants en compagnie du constable Willard, avec qui il entretient une relation amicale, ainsi que des membres de sa famille. Véritable tour de force, cette nouvelle m’a profondément émue, ce qui n’est tout de même pas si fréquent.

Le ton diffère dans « L’injonction » de Hugues Morin, plus humoristique. Les familiers d’Alibis connaissent déjà l’auteur, qui publie son cinquième texte dans la revue. Morin expose ici, dans une ambiance « Procès de Kafka », les déboires de Monsieur Nadeau, arrêté à la suite d'attentats politiques. Il doit alors subir les conséquences de la fameuse injonction, découvrant qu’il est sous surveillance depuis un certain temps... Nul doute, ce texte nous fait passer un bon moment, avec son écriture punchée, qui permet d’ailleurs de savourer davantage le texte de Yasuko Thanh et le suivant, de Camille Bouchard, tous deux assez dramatiques (c’était donc une excellente idée de l’insérer entre les deux).

Dans la longue nouvelle « Parce que, Paulina », Camille Bouchard montre l’étendue de ses talents de narrateur. Le cadre qu’il dépeint, le Mexique des cartels, est réaliste et particulièrement immersif. L’auteur met à l’honneur Juan, un vieillard engagé par Don Alfonso, chef de cartel. Comme Don Alfonso est redevable envers Juan et lui fait confiance plus qu’à qui que ce soit, il lui confie une mission primordiale : protéger ses enfants et ses neveux pendant l’attentat qui se prépare. Loin d’être attendri par sa tâche de « nounou », Juan accepte malgré tout, le contrat auprès des cinq enfants s’avérant plus dramatique et... poignant qu’il le pensait. Au plaisir, donc, de relire une autre incursion sud-américaine de Camille Bouchard !

Des chroniques complètent le sommaire de cette livraison d’Alibis, notamment une intéressante visite de « Partenais » ainsi qu’une entrevue avec Jacques Savoie, dont les polars ont été remarqués. Sans oublier la chronique trimestrielle « Camera Obscura » de Christian Sauvé, de même que de nombreuses critiques de livres. Bref, un numéro qui ne devrait pas vous décevoir !



jeudi 31 octobre 2013

Les murmurantes


Deuxième et dernière surprise pour l’Halloween, soit un récit d’épouvante dans l’esprit de la fête des monstres ! L’initiative est de la journaliste Rachel Graveline, qui a demandé à trois auteurs d’horreur, Jonathan Reynolds, Frédéric Raymond et moi-même, de lui faire part de l’une de nos peurs... Alors, bon voyage, si j’ose dire, en Alaska, dans l’une de ses nombreuses roadhouses hantées après la ruée vers l’or...




Meier’s Lake Roadhouse, où se trame le récit


Joyeuse Halloween !

mardi 29 octobre 2013

Le Voyage insolite (émission du 28 octobre)


Wastburg / Cédric Ferrand


Wastburg est le premier roman du jeune auteur français Cédric Ferrand, qui demeure maintenant à Montréal. Il a visiblement écrit ce récit avant de s’installer au Québec, son style regorgeant d’argot français. Le procédé n’est pas désagréable, parvenant à insuffler à la fantasy de Ferrand un certain style « encanaillé ».

Difficile de résumer Wastburg, qui est, comme le fait remarquer l’éditeur en quatrième de couverture, « un roman à facettes ». Nous y suivons tour à tour une pléthore de personnages, le temps d’un chapitre, plusieurs d’entre eux faisant partie de la Garde. Car il faut savoir que Wastburg est une ville entre deux royaumes où pullulent les hors-la-loi qui obéissent à leurs propres règles. Plusieurs d’entre eux connaitront un sort peu enviable que l’auteur, qui ne fait définitivement pas dans la fantasy bon enfant, ne se gêne pas de dépeindre, ce qui n'était pas pour me déplaire.

Cela dit, la narration « chorale » de Wastburg a mis un certain temps à me convaincre, me donnant l’impression de lire tour à tour des fiches de personnages. Mon impression s’est précisée lorsque j’ai appris que Cédric Ferrand était le créateur de plusieurs jeux de rôles. Cependant, il est bien connu que les parties de jeux de rôles ne donnent pas nécessairement de bonnes histoires... Je n’irais pas dans ce cas-ci jusqu’à dire que Wastburg est un livre raté, mais la cohérence de l’ouvrage aurait sans contredit gagné à être resserrée. Dans le cas présent, nous nous contentons de visiter la ville en compagnie de gardes et de criminels (d’ailleurs, l’auteur ne semble pas à l’aise de dépeindre des personnages féminins, le seul d’entre eux étant esquissé en quelques pages, plutôt qu’en un chapitre comme de coutume), les protagonistes servant avant tout à exposer l’univers mis en scène. Univers intéressant, tout de même, que celui de Wastburg, porté de surcroît par un style rafraichissant et personnel. Mais cela ne suffit pas, à mon avis.

En ce sens, la finale, que j’espérais davantage liée aux personnages précédemment mis en scène, tombe un peu à plat et forme une section autonome, comme le sont en quelque sorte chacun des chapitres. Nous avons donc ici affaire à un projet qui, sous certains aspects, s’apparente davantage à un recueil de nouvelles sous le grand thème de « la crapulerie à Wastburg », recueil dans lequel les protagonistes pourraient interagir davantage entre les sections. Et puisque nombre de personnages sont savoureux (comme Wekter ou les jumeaux Berken et Fortig), c’est d’autant plus dommage de les côtoyer presque exclusivement le temps d’un chapitre...

Mais les amateurs de jeux de rôle apprécieront sans doute de faire revivre les protagonistes du livre au cours d’une partie, Wastburg proposant après tout un univers original et personnel, qui n’a rien d’ennuyant. En espérant relire Cédric Ferrand dans un projet plus distinct de son travail de scénariste de jeux de rôles !

vendredi 25 octobre 2013

6 à 9 des littératures de l'imaginaire (fantastique et compagnie)


Je vous avais annoncé une ou deux "surprises" pour l'Halloween, dont voici la première : Frédérick et moi participerons à un 6 à 9 horrifique le 2 novembre prochain, en compagnie d'une demi-douzaine d'auteurs de la région. L'événement est organisé par les Six brumes.



Description de la soirée, telle qu'elle se trouve sur l'événement Facebook :



       SAMEDI LE 2 NOVEMBRE, DÈS 18h
Au Zénob (171, rue Bonaventure, Trois-Rivières)


Venez vivre les littératures de l'imaginaire avec des auteurs de la Mauricie et quelques invités !


Au programme :

   - Rencontres d'auteur(e)s 
   - Dédicaces
   - Lecture de textes (avec musique)

   Les invités : 


- Valérie Bédard (nouvelles publiées dans la revue Clair/obscur)
- Joël Champetier (RESET, Le mystère des Sylvaneaux...)
- Sébastien Chartrand (L'ensorceleuse de Pointe-Lévy)
- Michel Châteauneuf (Bad trip au 6e ciel, La société des pères meurtriers...)
- Frédérick Durand (Le mausolée des matins blêmes, La maison au fond de l'impasse...)
- Mathieu Fortin (Cancer, Enraciné...)
- Ariane Gélinas (Le sabbat des éphémères, L'île aux naufrages...)
- Gabriel Thériault (Sombre héritage, Abîmes et souffrances...)



Les livres des auteurs ainsi que ceux des Six Brumes et de Patrick Loranger seront disponibles sur place.

Guillaume Houle des éditions Les Six Brumes sera aussi présent.


 



Alors, si vous êtes dans la région et n'avez rien à l'horaire ce soir-là, venez nous voir ! 

lundi 21 octobre 2013

En hommage aux Sélènes


Hier nuit, alors que Frédérick et moi revenions du Salon du livre de l'Estrie (d'ailleurs, je vous invite à aller lire les amusants comptes rendus de Patrice Cazeault, collègue auteur), la lune était immense dans le ciel, souveraine. Ce n'était pas à proprement parler une "superlune"comme celle du 23 juin dernier, mais la sensation de majesté était impressionnante. J'ai donc tenté de capturer quelques bribes de cette atmosphère fantomatique que la Sélène dispersait autour d'elle, réfléchissant le soleil au point d'éclairer une partie du ciel...

 
 

jeudi 17 octobre 2013

En terres alaskiennes


Après avoir visité Terre-Neuve en 2011, c'est l'Alaska qui a retenu notre attention, à Andrée-Anne et à moi, friandes de grands espaces, pour un voyage en 2013. À la suite de longues discussions, nous avons opté avec enthousiasme pour une visite par les routes, qui ne recouvrent pas la majorité de l'état, comme vous vous en doutez (plusieurs d'entre vous connaissent mon intérêt pour les cartes routières).

Aperçu de l'itinéraire retenu:
Il faut savoir que l'Alaska est une terre de contrastes, où, en automne, il peut neiger simultanément dans une zone et faire 8 degrés dans une autre, quelques kilomètres plus loin. Un exemple frappant consiste en ces rivières qui longeaient de part et d'autre les autoroutes, parfois gelées seulement d'un côté. Nous avons eu l'occasion d'expérimenter ces microclimats dès le premier jour, où nous avons roulé de Anchorage jusqu'à Fairbanks. Mais je laisse comme de coutume la place aux images:
L'automne à Fairbanks, à partir de la colline de l'université. Remarquez les couleurs d'automne, à dominance jaunâtre, et le nombre étonnant de feuillus. Nous sommes pourtant au 64e parallèle Nord !
North Pole, tout près de Fairbanks, la ville où les enfants états-uniens envoient leurs lettres au Père Noël. La ville est d'ailleurs toujours décorée pour l'occasion !
La Richardson Highway et ses chaînes de montagnes impressionnantes (c'est le moins qu'on puisse dire !) En bas, la "pipeline" qui achemine le pétrole de Prudhoe Bay, à l'extrême Nord de l'Alaska, jusqu'au port de Valdez, tout au sud. La "pipeline" épouse sommairement le tracé de la Richardson Highway.
 Matin aux teintes émouvantes à Paxson:
Montagnes avoisinantes...
... et le Matanuska glacier, l'Alaska en dénombrant plusieurs Comme vous voyez, c'était de circonstance, il neigeait:
La ville de Palmer, au charme typique de l'Alaska, avec ses incontournables montagnes et ses bâtiments dans le style "Klondike":
Nous avions été averties que les animaux étaient nombreux dans la région, mais à ce point... Et hélas, je n'ai pu dégainer à temps mon appareil chaque fois, mais voici un aperçu de la faune fourmillante:
 
 
 Mouflons... Comme les chèvres préfèrent vagabonder dans les hauteurs, c'est le mieux que j'ai pu faire.
Oui, un aigle ! Il "contemplait" le Homer's Spit, bande de terre de 7.2 kilomètres qui s'enfonce dans la mer...
Parlant de l'Homer's Spit:

Détour par Whittier, ancienne base secrète, avec son fameux tunnel ferroviaire de 4 kilomètres et son imposante bâtisse militaire abandonnée (datant de l'époque de la guerre froide). Si vous êtes curieux, je vous invite à regarder l'album dont le lien se trouve à la fin de ce billet.
Seward, ville portuaire au charme aussi typiquement alaskien:
Me voilà sur la plage (quand je vous disais que l'Alaska était une terre de contrastes !) d'Anchor Point, endroit le plus à l'ouest de l'Amérique du Nord désservi par le réseau routier:
Et quelques photos capturées dans les environs d'Anchorage et la ville même, véritable métropole de l'Alaska (elle dénombre presque 300 000 habitants, soit presque la moitié des résidants de l'état).
 Turnagain Arm  - au sommet
Centre-ville d'Anchorage, dont les rues sont dignes d'un jeu de Battleship (en parallèle, des chiffres, en perpendiculaire, des lettres).

Et si vous avez envie de poursuivre la visite : Alaska - 2013

lundi 14 octobre 2013

La saison des salons


Après le lancement du Sabbat des éphémères, voici que se profile le temps des salons du livre ! D'ailleurs, un immense merci à tous les gens qui sont venus au lancement conjoint du recueil et du 36e numéro de Brins d'éternité. Possible également que je poste un billet au sujet du lancement, si je retrouve mon appareil photo, malencontreusement perdu en direction de l'aéroport à destination de l'Alaska (dont je reparlerai bientôt !)
Mais pour l'instant, voici le détail de mes séances de dédicaces et tables rondes pour les salons du livre de l'Estrie et de Montréal :


Salon du livre de l'Estrie

Vendredi :
Le sabbat des éphémères : 15h à 17h - 18h à 21h (kiosque 13)

Samedi :

Le sabbat des éphémères11h à 17h (kiosque 13)

Dimanche :

Le sabbat des éphémères : 14h à 17h (kiosque 13)


Salon du livre de Montréal

Vendredi :

L'héritage et les influences du roman fantastique

Salle 5 de 15h30 à 16h45 - avec Stéphane Marsan, Jean Pettigrew, Jonathan Reynolds et Élisabeth Vonarburg

Le sabbat des éphémères : 20h à 21h30 (kiosque 456)


Samedi :

Transtaïga et L'île aux naufrages : 11h à 12h (kiosque 117)

Le sabbat des éphémères : 14h30 à 16h (kiosque 456)

"Dérives au bord de minuit", dans Solaris no 188 : 18h à 19h (kiosque 601)


Dimanche :

Transtaïga et L'île aux naufrages11h à 12h (kiosque 117)

Le sabbat des éphémères : 13h à 14h (kiosque 456)


Au plaisir de vous (re)voir !


mardi 24 septembre 2013

Varia d'équinoxe

Pourquoi ne pas profiter de l’équinoxe d'automne pour poster un varia ? Il y a longtemps, tout comme je n’ai pas publié de photos de félins littéraires depuis plus d'un an (vous croyiez y échapper ??) Alors voici, dans le désordre :

- L’Hommage Visionnaire 2013 et SFSF Boréal présentent une conférence d’Élisabeth Vonarburg intitulée "Les créatrices de monde", portant sur l'imaginaire des écrivaines de science-fiction, le lundi 14 octobre prochain à 19h au Studio P, à Québec. Cette activité est présentée dans le cadre du festival Québec en toutes lettres. La conférence est gratuite.

- Je travaille en ce moment avec Frédérick à un dossier sur la collection Gore qui sera publié par le fanzine Vidéotopsie. Un numéro exhaustif en perspective, qui saura certainement plaire aux aficionados de la défunte série !

- J’ai encore de la difficulté à le croire : maintenant que mon examen de synthèse est réussi, je suis bel et bien parvenue à l’ultime étape du doctorat : la rédaction de la thèse (si j’exclus le séminaire, le dernier du cursus que je suis cet automne). Dans un premier temps, je compte écrire la partie création, qui consistera en un roman fantastique qui se trame à Tête-à-la-Baleine, mon quatrième (roman qui ne traitera pas de villages fantômes et sera complètement indépendant de la trilogie). À suivre !

- Question de souligner comme il se doit cette étape du doctorat, je partirai en octobre pour l’Alaska avec mon amie Andrée-Anne, avec qui je suis déjà allée à Terre-Neuve. Gageons que je préparerai un billet à ce sujet !






- Parlant d’octobre, le trente-sixième numéro de Brins d’éternité s’en vient à grands pas, avec un sommaire étoffé (120 pages ce trimestre). En plus, le lancement approche ! (voir plus bas)

- Qui dit octobre dit Halloween, mais j’aurai certainement l’occasion de vous en reparler, il y a des choses qui se trament dans l’ombre...

- Et si certains croyaient encore échapper à leurs griffes :


dimanche 8 septembre 2013

Lancement double : Brins d'éternité no 36 + Le sabbat des éphémères


L'équipe de Brins d'éternité et moi-même sommes heureux de vous convier au lancement conjoint du prochain numéro de la revue (pour voir le sommaire, c'est ici) ainsi qu'à celui de mon recueil de nouvelles à paraître aux Six brumes. Plutôt que d'organiser deux lancements à une ou deux semaines d'intervalle, nous avons en effet préféré fusionner les événements.


Quand ? 4 octobre 2013, à partir de 17h
Où ? À L'amère à boire, 2049 rue Saint-Denis, Montréal.

On vous attend !


(L'événement Facebook est à cet endroit.)