Le Veilleur /
James Preston Girard
Le
Veilleur, paru à l’origine en 1993 sous le titre The Late Man, est
le premier roman de l’auteur américain James Preston Girard. Ce thriller se
situe à Wichita, au Kansas, où a grandi et vit actuellement l’auteur. Il met en
scène l’inspecteur Loomis et Sam Haun, journaliste, qui enquêtent tous deux sur
le cinquième et dernier meurtre de l’Étrangleur. Ce criminel avait
frappé pour la dernière fois six ans auparavant, commettant une série de meurtres
pour la plupart assez sordides. Cependant, des détails relatifs aux victimes s'avèrent problématiques : leur profil diffère, surtout chez l’une d’entre elles. L’inspecteur
Loomis et Sam enquêtent donc sur un homme taciturne qu’ils supposent être l’Étrangleur,
tentant d’en cerner la personnalité. Personnalité qui n’est d’ailleurs pas sans
ressembler à la leur...
Autour
de leur duo gravite Stosh, une journaliste charismatique qui fréquente son
patron. Mais ce dernier a joué un rôle clef dans l’échec du couple de Sam, puisque
sa femme le trompait avec le propriétaire du journal. Déterminé à régler ses
comptes avec Frank, Sam s’implique donc doublement dans cette enquête, qui en
vient à l’obséder.
Avec
Le Veilleur, James Preston Girard propose un thriller honnête, à mon avis
pas exceptionnel, mais qui m’a fait passer un bon moment. L’une des forces de
ce livre est l’habileté de l’auteur à maintenir le suspense, le roman se
classant sans conteste dans la catégorie des thrillers dont on tourne les
pages avec fébrilité, pressé de connaître la fin. Un autre aspect à souligner est la psychologie des personnages, auxquels on s’attache généralement, à
l’exception de l’inspecteur Loomis, plus superficiel. Sam Haun, cependant,
ainsi que Stosh, sont plutôt intéressants, et je me suis surprise à vouloir
connaître leurs travers et l’évolution de leur relation amoureuse (relation
présentée de manière un tantinet fleur bleue, mais j’ai préféré cette approche à
une relation plus froide et « clinique »).
Toutefois,
la traduction de Martine Laroche pour la collection Folio Policier, m’a laissée perplexe
à de nombreuses reprises, à commencer par l’accroche, dont je cherche toujours
le sens : « L’adjoint du shérif ne savait rien, ou il avait reçu
l’ordre de ne pas parler, et Loomis releva son col pour protéger son cou contre
le soleil de ce début de la matinée qui filtrait par la fenêtre de la voiture,
et fit semblant de dormir ». Cela dit, j’ai eu l’impression que la
traduction s’améliorait au fil des pages, au fur et à mesure que l’histoire devenait
plus prenante.
En
somme, Le Veilleur est un livre qui, sans être un chef-d’œuvre, m’a fait
passer un moment agréable de lecture, et dont les personnages sont sans contredit
l’une des richesses. Donc, si vous êtes passionnés par le thriller, vous
trouverez sans doute votre compte à traquer l’Étrangleur, qui laisse toujours
derrière lui des pétales de fleurs exotiques...
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