L'émission le Voyage insolite fera son retour cet automne le 16 septembre. Pour ma part, je reprendrai du service à la chronique littéraire autour du 23, lorsque l'examen de synthèse sera enfin derrière moi. Comme d'habitude, je posterai également mes critiques sur ce blogue. C'est donc à suivre, sur les ondes de CFOU 89,1 (ou en ligne)!
samedi 31 août 2013
mercredi 21 août 2013
De Trois-Rivières à Tête-à-la-Baleine
Cet été, pas d'autres visites de villages fantômes à l'horizon, mais plutôt un voyage dans une région du Québec fascinante, accessible seulement par avion et par bateau: la Basse-Côte-Nord (du moins, pour l'instant, puisque la route Natashquan-Vieux Fort est actuellement en construction, et ce, jusqu'aux environs de 2020). Frédérick et moi avons donc fait des aventuriers de nous-mêmes et nous sommes embarqués sur le Bella Desgagnés, cargo-passagers qui dessert les villages isolés de la région jusqu'à Blanc-Sablon. Pour ce faire, nous nous sommes d'abord rendus par avion à Natashquan, village que nous n'avions pas eu l'occasion de visiter lors de notre périple sur la Côte-Nord, en 2010.
Un aperçu des localités de la région:
Quelques images de notre passage à Natashquan (d'ailleurs, si vous allez par là, logez-vous à la Maison Chevarie, vous ne le regretterez pas, la propriétaire est formidable):
Les "Galets"
Nous avons ensuite pris le bateau en direction de Tête-à-la-Baleine, avec une première escale à La Romaine (en amont et en aval, nous avons malheureusement abordé Kegaska de nuit):
Cinq heures plus tard, le navire s'arrête à Harrington Harbour, village au charme indéniable, que le film La grande séduction a contribué à faire connaître:
Nous atteignons finalement, au coucher du soleil, Tête-à-la-Baleine et ses îles, magnifiques:
Que nous irons visiter lors d'une sympathique excursion avec les propriétaires de "Toutes îles", plus que recommandée.
L'île Providence
L'île Kanty, difficile à aborder et à l'atmosphère particulièrement énigmatique...
Et le village de Tête-à-la-Baleine:
À découvrir, si vous avez l'esprit aventurier !
jeudi 8 août 2013
Lectures : Érotique du cimetière
Érotique du cimetière, André
Chabot, Paris, La Musardine, 2012, 253 p.
Vous
connaissez peut-être l’éditeur français La Musardine, spécialisé en littérature
érotique?
L’automne dernier, la maison d’édition a fait paraître Érotique du
cimetière, un ouvrage cartonné à la présentation soignée, en grand format
de surcroît. L’auteur et photographe André Chabot s’intéresse dans ce livre au
caractère charnel des statuaires funéraires, par l’entremise d’élégants clichés
en noir et blanc. Après tout, le cimetière n’est-il pas un lieu profondément
fantastique, où se confondent souvent Éros et Thanatos ? C’est du moins ce que
nous rappelle l’auteur, selon qui le cimetière est « l’un des rares et
derniers refuges du rêve et de l’illusion, du différent et de l’inconnu, de
l’extraordinaire et du magique » (p. 8). Force est d’admettre que Érotique
du cimetière vient appuyer cette hypothèse en nous faisant visiter la
frontière entre le domaine des morts et celui des vivants.
J’ai
d’abord été intriguée par les photographies de cet ouvrage, toutes en tons de
gris. Ce choix confère aux images une indéniable nostalgie et un certain
mystère mêlé de pureté. Par exemple, comme bon nombre de statuaires sont plus
ou moins bien entretenus, envahis par la corrosion, le vert-de-gris et les
herbes hautes, la photographie en noir et blanc vient atténuer cette impression
de délabrement, les ravages du temps devenant plus subtils. Chacune des images
est également accompagnée d’une légende, qui mentionne la ville dans laquelle
la photographie a été prise. Un classement à la fin de l’ouvrage fournit
davantage de détails. J’ai ainsi pu constater que l’Italie est le pays le plus
représenté (sur un total de 30 pays), surtout la ville de Gênes, même si la
France n’est pas en reste et que plusieurs cimetières semblent valoir le
détour, notamment dans les villes de Bruxelles et de Budapest. Mais, outre ces
considérations documentaires, c’est avant tout la beauté des clichés qui marque
l’esprit, agencés avec soin en 18 sections (incluant le prologue et l’épilogue),
lesquelles traitent par exemple des statuaires d’anges et de la préservation de
l’enveloppe charnelle.
Malheureusement,
le texte n’est pas à la hauteur des images, un peu froid, sans trop de reliefs (ce
qui est d’autant plus dommage pour un ouvrage qui se veut érotique). C’est
surtout l’impression de lire une « courtepointe de citations » qui m’a
moins plu. Certes, André Chabot connaît parfaitement le sujet des statuaires
funéraires et a fait des recherches poussées dans le domaine, mais ses
commentaires m’ont beaucoup moins passionnée que ses photographies. J’étais
néanmoins heureuse de retrouver, au gré des pages, quelques souvenirs de
lectures passées, comme cette jolie citation de Lamartine : « Un seul
être vous manque et tout est dépeuplé ». D’ailleurs, l’auteur offre dans
ce texte un survol plutôt synthétique des différents apports artistiques et
théoriques au sujet, même s’il omet souvent de commenter les extraits,
accentuant ainsi cette impression de lire une « courtepointe de
citations », comme je l’ai précédemment mentionné. Pour terminer, quelques
coquilles m’ont aussi dérangée ; l’ouvrage aurait sans contredit mérité une
meilleure révision linguistique.
Érotique
du cimetière nous propose tout de
même une promenade riche et originale dans des dizaines de nécropoles.
Nécropoles qui nous présentent tantôt des gisants, voire quelques transis, tantôt des statuaires masculins,
ces derniers étant beaucoup moins courants que leurs homologues féminins (si
l’on exclut les anges, souvent androgynes). Donc, si vous aimez les balades
entre les stèles, vous apprécierez sans doute cet ouvrage, dont les
photographies convient à une plongée fantastique dans les mondes d’outre-tombe.
Critique précédemment publiée dans le numéro 34 (printemps 2013) de
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