mercredi 29 juin 2016

Les murmures s'élèveront cent fois


Comme il reste ne plus qu'un jour à la prévente automnale des Six brumes, je me permets de mentionner une dernière fois sur ce blogue la campagne de sociofinancement en cours. Ne trouvez-vous pas qu'il serait emballant d'atteindre les 100 contributeurs ? En plus, les quatre publications à venir sont toutes enthousiasmantes. Trois d'entre elles relèvent du fantastique (genre qui, pour le lectorat adulte, n'est pas assez publié au Québec, contrairement à la fantasy - raison de plus de travailler pour faire exister de semblables - et nécessaires - projets). La quatrième, la République du Centaure, constitue une entreprise tout aussi honorable, soit de rendre accessibles des nouvelles SFFQ difficilement trouvables.

Donc, si l'initiative vous intéresse... c'est l'ultime occasion d'allier votre voix aux murmures qui (les entendez-vous ?) montent des forêts, des ruines et des territoires insulaires.

J'en profite pour rediffuser ici le texte que j'ai écrit à l'occasion de la campagne des Six Brumes. Il met de l'avant l'énigmatique Mauricie et les répercussions que la région a eues sur l'enfant que j'étais...

On dit parfois que le lieu de notre enfance marque fortement notre existence. C’est mon cas : née à Grandes-Piles, où j’ai vécu les douze premières années de ma vie, je garde de ce village de la Mauricie des souvenirs puissants, à l’atmosphère teintée de fantastique. J’étais une petite fille solitaire qui s’inventait sans cesse des histoires, que ce soit à l’intérieur de la forêt, souveraine dans la région, ou encore sur les berges du Saint-Maurice. Idem pour le tracé de la voie ferrée, qui me fascinait, et dont le prolongement des rails en plein bois – aux abords du Réservoir Gouin – a eu pour conséquence la fondation de plusieurs villages tributaires de la foresterie.

Car, même si j’ai grandi dans Mékinac, j’ai toujours tourné mon regard vers le Nord, magnétisée – entre autres – par les récits de mon père (possédant une formation en assainissement des eaux). Ce dernier m’expliquait que le Saint-Maurice trouvait sa source lointaine dans le Réservoir Gouin, dont le niveau d’eau et la superficie avaient été déterminés par l’homme, afin de rendre le Saint-Maurice navigable à l’année. Et que les berges que je contemplais de Grandes-Piles, avec le charmant village de Saint-Jean-des-Piles blotti dans les montagnes courtaudes sur l’autre versant, avaient jadis abrité un affluent beaucoup plus modeste.

Je m’étais alors surprise à remonter à rebours le tracé du Saint-Maurice sur une carte routière de la Mauricie. À observer la forme insolite du Réservoir Gouin – j’ai toujours trouvé qu’il ressemblait à un Kraken – au nord d’une poignée de villages fantômes : Rapide-Blanc, Windigo, Oskélanéo… Sans oublier ces Zecs et ces pourvoiries nombreuses, à la forêt luxuriante, dotées de noms parfois fantaisistes, à l’instar de la Seigneurie du Triton. Et ces hameaux qui s’adaptaient tant bien que mal aux changements économiques, Parent, Clova…

Clova, surtout, m’a intriguée, notamment par les 36 irréductibles habitants qui s’accrochent à ce village d’autrefois 600 âmes, communauté pourvue de tous les services essentiels, à l’époque où l’industrie forestière en avait fait l’un de ses fleurons. J’ai donc suivi sur la carte le contour des rares rues survivantes, orphelines pour la plupart de noms (les maisons de Clova, accessibles par des routes en terre ou en gravier, ne sont pas numérotées). Le souhait de visiter ce hameau, à quelques kilomètres de la frontière de l’Abitibi-Témiscamingue, à l’extrême ouest de l’imposant Réservoir Gouin, est devenu irrépressible. Je suis montée à bord du train Montréal-Senneterre, que j’aime emprunter au moins une fois l’an, tant il parcourt majestueusement la Haute-Mauricie. J’ignorais encore que Clova possédait un énigmatique quartier fantôme…


Pour consulter le Journal des sorciers

mardi 14 juin 2016

Mont-Laurier fantastique

En attendant de poster des images de Pennsylvanie, voici un intermède pour le moins... énigmatique. Merci à Anne-Marie (de Clair/obscur) de m'avoir amenée dans le cimetière de Mont-Laurier, lors du dernier congrès Boréal. Avouez que vous n'y iriez pas à la nuit tombée!

Je vous invite aussi à "compter les orteils..."






lundi 6 juin 2016

Du printemps à l'automne (et l'été à travers)


Je sais, les mises à jour se font plus rares ces temps-ci... L'impression constante d'être entraînée par un tourbillon constitué d'éléments épars. J'aime bien ce mouvement, la plupart du temps, même si, ces dernières semaines, il m'a parfois donné le vertige.

Vaguement, je me rappelle d'avril, de ses rencontres scolaires en rafale (du secondaire au cégep), une nouvelle expérience pour moi. Enrichissante mais exigeant beaucoup d'énergie. Et à travers ceci, la finalisation d'une partie de ma thèse, qui continue de prendre forme. Plus qu'un an, et cette étape de mes études sera finalisée, enfin. Je me souviens également du printemps au Sabord, de mon contrat de directrice littéraire pour la revue qui s'est étendu, depuis, à la section livres (à gauche : le numéro 104 sur la thématique Sud, à paraître cet été). 

Bien que j'aimerais me concentrer pendant des journées successives sur ma thèse, question de terminer le travail au plus vite, les étudiants en fin de doctorat, dépourvus de bourses, font presque tous face à ma situation : devoir travailler à temps plein pour payer leurs frais de subsistance et espérer avancer leurs recherches malgré tout.

Et puis, je suis ainsi faite, j'espère aussi écrire. Cependant, j'apprends tranquillement à me fixer des objectifs réalistes. Comme, pour 2016, d'honorer les quatre commandes de nouvelles que j'ai reçues, et rien de plus. J'essaie donc (avec un succès pour l'instant mitigé) d'alterner thèse, écriture et travail. Au duo thèse et écriture s'ajoutera, après la fermeture estivale du Sabord (deux mois de vacances bienvenus, quand même !), la préparation du cours "Paralittérature" du bac de l'UQTR. Car j'ai eu la confirmation il y a quelque temps (en avril ? en mai ? Dans ces eaux printanières...) que je donnerais bel et bien le cours consacré aux littératures de genre. Exactement le cours que j'espérais !

Bien sûr, préparer un nouveau cours entraîne des conséquences, telles qu'amputer la "traditionnelle" semaine de voyage conjugale de juillet dans les régions moins connues du Québec. Et puis, la santé défaillante de l'un de nos fils griffus, Crapule, qui doit prendre plusieurs médicaments par jour, n'incite pas à l'éloignement (le voici justement, en train de se remettre de ses visites répétées chez le vétérinaire). Mais bon, je m'aperçois que je n'ai pas encore publié ici les images du bref road trip effectué en Pennsylvanie à la mi-mai avec mon amie Andrée-Anne; j'ajouterai éventuellement quelques photos sur Interférences au cours de la saison estivale !

Blogue sur lequel j'ai aussi hâte, en temps venu, de donner davantage de détails à propos des Cendres de Sedna, mon quatrième roman, dont j'ai eu la confirmation à Boréal qu'il paraîtrait cet automne. Vous imaginez mon enthousiasme ! D'ailleurs, le photographe attitré de Boréal (Gaston Beauregard) m'a surprise en flagrant délit de signature de contrat. J'en profite pour souligner la qualité du congrès de cette année, dans l'invitante ville de Mont-Laurier. Brins d'éternité y a également fait paraître un numéro, comme de coutume, cette fois-ci, le 44 (on approche du 50, vous ne trouvez pas ?). J'avoue que j'oublie souvent que je fais partie de l'équipe du périodique depuis aussi longtemps que 7 (!) ans. (Peut-être 8, allez savoir).

Hélas, plusieurs personnes phares étaient manquantes à ce Boréal (l'éloignement n'aidait sans doute pas à rassembler l'ensemble des troupes), dont mon cher Frédérick, qui a été affecté par une grippe titanesque (c'est vrai, il a été k.o. pendant deux semaines). C'est attristée par son état que je me suis dirigée à ce Boréal, le premier depuis sept ans que mon amoureux et moi ne passions pas ensemble. Mais c'est certain : on se reprend à Québec l'an prochain !

Un dernier mot lié aux projets automnaux, dont le collectif Les murmurantes : la prévente est toujours en cours, ayant atteint récemment l'avant-dernier palier. Environ 125$ demeurent encore à amasser pour permettre de financer complètement les parutions 2016 des Six brumes (et de nombreuses récompenses sont offertes !). Pour les curieux, il est possible de fouiner dans "le journal des sorciers". N'hésitez plus, ou alors vous pourriez subir le courroux des sorciers, particulièrement celui du duo de la "Haute"-Mauricie, dont je fais partie. À vos risques.