dimanche 7 août 2011

Du fétichisme des anthologies : Malpertuis II


J'ai déjà parlé sur ce blogue de mon intérêt particulier pour les périodiques, que je me procure en grand nombre. Je me laisse aussi souvent tenter par les anthologies, surtout lorsqu'elles ont l'étoffe des Malpertuis.
Petite présentation d'abord, puisque Malpertuis, au-delà du clin d'oeil à Jean Ray, est une maison d'édition qui privilégie l'imaginaire depuis plusieurs années déjà. Basé en France, ce micro-éditeur possède une très intéressante collection de fantastique, "Brouillards", dans laquelle paraissent les anthologies annuelles Malpertuis. En 2009, paraissait ainsi Malpertuis I, un premier opus de l'anthologie, qui laissait présager de très agréables suites à cette initiative. Et force est de dire qu'avec Malpertuis II, le pari est gagné.

Ce volume, sous une belle présentation, en grand format de surcroît, regroupe pas moins de 29 nouvelles. On retrouve au sommaire un mélange équilibré d'auteurs connus et émergents, ce qui vient contribuer, à mon avis, à la richesse de l'anthologie.

La première partie m'a cependant un peu moins plu, puisqu'elle contient des nouvelles plus "légères", voire humoristiques, quelques-unes d'entre elles frayant sans grande originalité avec le thème du vampirisme. Mais le fantastique sombre s'installe peu à peu vers le milieu du recueil (dès la nouvelle "Sarkophagos" de NokomisM), moment à partir duquel de nombreux textes de qualité se succèdent. Pour ma part, j'ai surtout remarqué :

"Sarkophagos" de NokomisM.
Le personnage principal demeure dans une maison bien particulière, qui est régie depuis des siècles par ses propres règles. Les intrus l'apprendront bientôt malgré eux... Ce texte, glaçant, écrit par une jeune auteure prometteuse, m'a surtout charmée par son ambiance et son rythme.

"Un parfum de Solange", de Claude Bolduc.
Après la mort de sa précieuse compagne sur son propre sofa, Denis demeure convaincu qu'une odeur de putréfaction plane sur les lieux. Malgré ses efforts de nettoyage, il ne parvient pas à se débarrasser de ces embarrassants effluves. Bolduc signe ici une de ses meilleures nouvelles, à mon avis, dans laquelle la psychologie du personnage principal est impeccable, l'ambiance, prenante et le dénouement, plutôt original.

"Bois-moi", de Serena Gentilhomme.
Ce texte est une expérience en soi. L'écriture nous mène vers des endroits insoupçonnés, il suffit de se laisser guider dans les dédales avec Amanda. Difficile d'en dire davantage, sinon pour vous inviter à vous "égarer" dans ces pages étonnantes que tisse Serena Gentilhomme, telle une toile improbable.

"L'autoroute", de Marija Nielson.
Un de mes coups de coeur. Sur une autoroute, une famille se retrouve en panne, entourée de voitures de couleur grise qui continent d'avancer, sans lui accorder la moindre attention. Le père part chercher de l'aide dans une étrange station-service. Mais tout devient de plus en plus bizarre et sombre peu à peu dans l'horreur... Une belle réussite que cette nouvelle, bien écrite, qui fait réellement froid dans le dos...

"Morpho Helix", de Jean-Michel Calvez
Un couple achète une maison isolée, par l'entremise d'un homme presque entièrement recouvert d'étonnantes cicatrices. Ravi d'obtenir pour presque rien cette immense demeure, entourée d'un jardin, il déchantera toutefois rapidement... Un autre texte qui sait susciter l'effroi, d'une façon habile et plutôt inhabituelle.

En plus, l'avantage avec cette anthologie, c'est sa périodicité annuelle. Pour les lecteurs, un nouveau tome sera donc publié, à mon grand plaisir, chaque trimestre d'automne. Pour les auteurs, Malpertuis IV est actuellement en préparation, et des détails sur les modalités de soumission sont disponibles ici.

Pour ma part, je me suis aussi laissé tenter par l'anthologie Muséums, que je suis en train de lire, entre deux ouvrages de référence et autres corrections livresques (mais je reviendrai sur le sujet dans un autre billet).

En espérant que cette présentation d'une de mes anthologies fétiches vous ait plu !

2 commentaires:

  1. Question : On se procure ça comment? En vente en librairie au Québec (sûrement pas!) ou juste par Internet?

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  2. Il est sans doute possible de commander l'anthologie chez ton libraire préféré, à défaut de l'acheter sur place. Sinon, il y a l'achat en ligne (option que j'ai privilégié, personnellement), via Paypal, à la fois rapide et efficace :) :
    http://www.ed-malpertuis.com/spip.php?article24

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