Ana / coluthe,
Laurent Grison et Nathan R. Grison, Apeiron, 2015, 59 p.
La maison d’édition française Apeiron, spécialisée en livres
artistiques, vient de publier Ana / coluthe, un joli ouvrage cartonné tiré
à 500 exemplaires. Cette publication est le fruit d’une collaboration père/fils entre
Laurent Grison et Nathan R. Grison. Le premier, écrivain, est l’auteur d’une
dizaine de titres, tandis que le second, photographe et consultant en relations
internationales, capture des images au gré de ses nombreux voyages.
La photographie de couverture, attrayante, témoigne d’un
séjour de Nathan R. Grison en Ouzbékistan. Les photos, toutes en noir et blanc,
s’allient bien à la poésie dépouillée de Laurent Grison, qui reprend tantôt les
mêmes tercets et des images identiques. En ce sens, la publication de 60 pages est
essentiellement constituée d’une quinzaine de poèmes de trois vers et du nombre équivalent de photographies.
C’est un peu cher payé (le prix de vente est 25 euros,
soit 38 dollars canadiens) pour ce recueil, qui va rejoindre davantage les inconditionnels du genre. En effet, Ana / coluthe est avant tout un joli objet,
au soin esthétique certain. Les vers très simples, parfois un peu trop, contrastent avec la recherche visuelle des photographies
et de l’ouvrage. Un exemple : « tu te salis / les doigts / avec
l’encre noire ».
Cette simplicité volontaire permet
néanmoins de laisser de l’espace au non-dit et aux images, qui, tel que précédemment
mentionné, sont le pivot du recueil.
Ana / coluthe est donc une curiosité père-fils qui
nous convie à un étonnant voyage, du Danemark jusqu’en Espagne, avec une escale
dans le langage – un langage épuré. Ce dialogue rappelle la fonction première de la figure de style de
l’anacoluthe : abandonner une tournure de phrase commencée en faveur d’une
autre.
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