Dans le cadre de mes recherches de maîtrise, j'ai dû consulter, comme vous vous en doutez, plusieurs ouvrages qui s'intéressent de près ou de loin au diable. Et puisque l'un de mes chapitres s'attarde, entre autres, sur les influences livresques des Farfadets, j'ai bien entendu lu de nombreuses références sur le sujet. L'un de ces ouvrages, le Dictionnaire infernal de Collin de Plancy, m'a fait particulièrement passer un bon moment. L'auteur nous offre en effet une compilation de superstitions étonnantes, parfois drôles, parfois instructives, mais jamais ennuyantes. Si je constate que ces anecdotes intéressent quelques personnes, je pourrai récidiver avec d'autres livres semblables, compte tenu que je passe pas mal l'été avec ce genre de lectures !
Extraits :
- En Égypte, un maréchal ferrant étant occupé à forger pendant la nuit, il lui apparut un diable sous la forme d'une belle femme, qui le sollicitait à le caresser. Mais lui, quoique bel homme, était chaste et de bonnes moeurs ; c'est pourquoi, avant de se laisser séduire, il jeta un fer chaud à la face du démon, qui s'enfuit en pleurant...
- Un astrologue avait prédit la mort d'une dame que Louis XI aimait éperdument, cette dame mourut en effet, et le roi crut que la prédiction de l'astrologue en était la cause. Il le fit venir devant lui, avec le dessein de le faire jeter par la fenêtre. "Toi, qui prétends être né si habile homme, lui dit-il, apprends moi quel sera ton sort? " Le prophète, qui se doutait du projet du prince, et qui connaissait son faible, lui répondit : "Sire, je mourrai trois jours avant votre Majesté." le roi le crut, et se garda bien de le faire mourir.
- À Cracovie, un médecin polonais conservait dans des fioles la cendre de plusieurs plantes. Lorsque quelqu'un voulait voir une rose dans ces fioles, il prenait celle où se trouvait la cendre du rosier ; en la mettant sur une chandelle allumée, on commençait à voir remuer la cendre ; puis on remarquait comme une petite nue obscure qui, se divisant en plusieurs parties, venait enfin à représenter une rose si belle, si fraîche et si parfaite, qu'on l'eût jugé palpable et odorante, comme celle qui vient du rosier.
- Un bohémien changea des bottes de foin en pourceaux, et les vendit comme tels, en avertissant toutefois l'acheteur de ne laver ce bétail dans aucune eau. Mais, n'ayant pas suivi ce conseil, l'acheteur vit, au lieu des pourceaux, des bottes de foin nager sur l'eau où il voulait nettoyer ses bêtes.
- L'immortel Pascal croyait qu'un côté de son corps était de verre, et voyait toujours, à ce côté, un précipice. Il y mettait une chaise pour se rassurer.
- Qu'on mette pourrir la sauge, dans une fiole, sous du fumier, il s'en formera un ver, qu'on brûlera. En jetant sa cendre au feu, elle produira un horrible coup de tonnerre. Si on en mêle à l'huile de la lampe, toute la chambre semblera pleine de serpents.
- La corde de pendu porte bonheur, et fait gagner à tous les jeux ceux qui en ont dans leurs poches. Il est fâcheux qu'ont ait aboli le supplice du gibet !
Merci de nous faire découvrir de vieux trésors. ;-)
RépondreSupprimer(Bien que j'avais déjà connaissance de celui-là depuis assez longtemps)
Ça me fait plaisir ! Entre deux livres poussiéreux, ça me permet de prendre une pause ;)
RépondreSupprimerEt Collin de Plancy est un incontournable dans le genre, tant mieux si tu le connaissais déjà !
Dans mon exemplaire, que j'ai acheté usagé, il y a une petite carte avec un nom écrit à la main dessus et une vieille aiguille rouillée plantée en plein dedans... Spooky.
RépondreSupprimerLolol! J'avais manqué ce billet! :) Mes dieux que j'aime les superstitions! :)
RépondreSupprimerLuc : Brrr... assez troublant en effet. Mieux vaut ne toucher à rien ;)
RépondreSupprimerGeneviève : Et moi donc ! Si je pouvais passer mon temps à lire sur le sujet plutôt que de rédiger mon mémoire en parallèle, je ne m'en plaindrais pas ! Mais il y a pire, héhé.