La
fille de l’archer / Serge Brussolo
La fille de l’archer, de Serge Brussolo, vient de
paraître aux éditions Fleuve noir. Comme je suis fan de cet auteur, c’est donc
avec plaisir que j’ai entrepris la lecture de ce livre, malgré sa couverture peu
avenante. J’avais aussi beaucoup d’attentes envers le cadre historique choisi
par l’auteur, soit l’époque médiévale (plus précisément la Guerre des Cent ans) dont il traite avec brio dans deux de ses précédents ouvrages : Le
château des poisons et L’armure de vengeance. Toutefois, La fille
de l’archer m’a paru moins bien ficelé que les deux livres que je viens de
mentionner, entre autres à cause de son rythme et de son manque de suspense.
Mais commençons par résumer l’histoire de ce roman, un peu plus conventionnelle
que celles auxquelles l’auteur nous a habitués.
Wallah, âgée de 15 ans, est membre d’une troupe de forains
depuis toujours. C’est son père, Gunar, qui l’a amené auprès des saltimbanques.
Avant, il habitait plus au Nord, avec les Vikings, dont il connaît bien la
culture. Mais quelqu’un (ou quelque chose) s’acharne à le poursuivre depuis des
années. Il a donc veillé à mettre sa fille à l’abri du danger. Cependant, la mort
rôde, emportant Gunar prématurément. Sur son lit de mort, il lègue son arc et
ses talents d’archer à sa fille unique, qui montrera très tôt des
prédispositions pour le maniement de l’arc. Jusqu’à ce qu’elle rencontre une
étrange femme, dans la forêt, qui lui offrira un grand pouvoir... Pouvoir qui
lui sera des plus utiles, surtout qu’une bête rôde dans les environs, repoussante
et carnassière...
La première moitié du roman, riche en péripéties, a gardé
mon intérêt éveillé. Mais le rythme m’a semblé plus lent dans la deuxième
moitié, qui s’étire un peu. Comme à son habitude, Brussolo est
imaginatif, mais il m’a paru moins généreux dans ce livre, qui est plus traditionnel
dans son propos. Le récit s’écarte aussi rapidement du cœur de l’histoire, le
talent surnaturel de Wallah, pour diverger vers des considérations moins
intéressantes, comme l’histoire du château dans les montagnes. De plus, la
narration est inégale, tantôt alignée sur Wallah (ce qui donne les meilleurs
passages) tantôt sur d’autres personnages. Et comme tous les personnages ne
sont pas construits avec le même soin (certains sont des « ombres »,
ou presque, comme Groz-Nez, Mahaut et Mariotte), le procédé laisse songeur.
Cela dit, Brussolo connaît très bien le cadre médiéval, qu’il dépeint avec beaucoup
de précision. Le sens de la narration y est aussi maîtrisé, comme toujours
chez cet auteur, malgré quelques longueurs. Et, même si je dois confesser qu’il
s’agit du livre de Brussolo qui m’a le moins intéressé depuis longtemps, La
fille de l’archer saura certainement plaire aux amateurs de récits
médiévaux. D’ailleurs, le roman s’annonce comme le premier tome d’une série.
Avis à ceux qui auraient envie d’une incursion fantastique dans l’époque de la Guerre
des Cent ans !
ooh c'est dommage!Du moins ça m'évite une dépense! J'ai bien bien hâte à un prochain tome de l'agence 13 ! Et c'est bien vrai pour la couverture, ça me rappelle des lectures endormantes (et obligatoire!!)en vieux français!
RépondreSupprimerEn fait, si tu aimes les Brussolo "plus classique", le livre pourrait te plaire quand même. Mais je l'ai trouvé moins "inventif" dans ce livre, plus prévisible, même si quelques belles idées traversent le récit (et l'une des richesses est le cadre historique). N'empêche, j'ai hâte, moi aussi, au prochain tome de l'agence 13 :) (ah, ce cher Brussolo, on y revient toujours, n'est-ce-pas ;) )
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