Pendant que le festival Fantasia bat son plein, je profite de l'occasion pour poster ici, comme l'an dernier, mes commentaires de l'édition précédente. En souhaitant vous donner envie de visionner un ou plusieurs de ces films... ou encore d'aller au festival, qui se tiendra jusqu'au 7 août !
Grabbers (Jon Wright, Royaume-Uni/Irlande, 2011)
Coproduction anglaise et
irlandaise, Grabbers est un film qui a de quoi surprendre, du moins
pendant sa première moitié. Le récit se trame dans un petit village du nord de
l’Irlande, où les pêcheurs écoulent une existence paisible, rythmée par les marées
et les sorties au bistro. Mais l’arrivée de Lisa (Ruth Bradley), une policière
sévère qui vient travailler avec Ciarán (Richard Coyle), patrouilleur
alcoolique, puis celle, imprévue, de créatures
extra-terrestres, boule-verseront la vie des habitants. En
effet, ils découvriront très tôt que ces êtres
venus d’ailleurs ont un intérêt marqué pour la chair humaine... Du moins, lorsqu’elle n’est pas saturée d’alcool! Cette
prémisse originale donne lieu, comme on s’en doute, à des scènes de
beuverie dans la taverne irlandaise, les villageois cherchant à se protéger des
créatures extra-terrestres. Mais, au-delà de cette belle idée de départ, le
film s’essouffle, apportant peu d’éléments nouveaux dans sa seconde partie. De
plus, l’évolution de la relation entre Lisa et Ciarán s’avère somme toute prévisible, de même que la finale du film. Néanmoins,
Grabbers est un
divertissement festif, réalisé avec soin (une mention pour les paysages du comté
de Donegal, magnifiques), s’appuyant sur une prémisse surprenante. À visionner,
une Guinness ou deux à portée de la main!
En 2009, j’ai eu l’occasion
de visionner à Fantasia le court-métrage Excision, qui est à l’origine
du présent film. Malheureusement, comme la version courte ressemble beaucoup à la
version longue, je ne saurais recommander de la regarder en premier, à moins de
vouloir gâcher l’effet de surprise. Car Excision mise sur le suspense et
l’incertitude, tout en distillant des images-chocs, à la fois sanglantes et
esthétiques. Le récit met à l’honneur Pauline (AnnaLynne McCord, méconnaissable),
une adolescente complexée, et, disons-le d’emblée, plutôt dérangée. Pauline,
qui rêve de devenir chirurgienne, est en effet rejetée, tant à l’école que par
ses proches, sa mère (magnifiquement jouée par Traci Lords) ne lui laissant pas
de répit. Heureusement, sa petite sœur, Grace, lui donne cette affection dont
elle a si cruellement besoin. Mais, hélas, Grace souffre de fibrose kystique et
a besoin d’une transplantation, faute de quoi elle mourra. Ce à quoi Pauline ne
peut se résoudre... Autour de cette trame principale s’articule la découverte
de la sexualité de Pauline (tape-à-l’œil par moments, le réalisateur en faisant
parfois un peu trop), cet élément, absent du court-métrage, venant enrichir la psychologie de la jeune femme. Le film semble
aussi hésiter à propos de sa tonalité, en combinant, pas toujours habilement, l’horreur
et l’humour. Et, malgré une photographie parfois saisissante, la réalisation
manque un peu d’audace, se bornant souvent à
enchaîner les champs et contre-champs. Malgré ces bémols, si vous appréciez les
films d’horreur psychologiques, vous passerez certainement un bon moment
en compagnie de Pauline. Chirurgiens amateurs, vous voilà avertis!
Lobos de Arga (Juan Martínez Moreno, Espagne, 2011)
Récipiendaire
du prix du public du festival de San Sebastian, Lobos de Arga (Game
of Werewolves) se veut un hommage aux films de loups-garous espagnols,
notamment ceux de Paul Naschy. À la fois classique et moderne, le traitement du
thème nous réserve de belles surprises, que ce soit les déguisements des loups-garous,
à l’ancienne, ou encore les touches d’humour
qui parsèment le long-métrage. Le scénario s’articule autour de Tomas (Gorka
Otxoa, au jeu un peu falot), auteur d’un roman qui peine à en écrire un second.
Lorsqu’il reçoit une invitation du maire d’Arga,
son village natal, qui souhaite lui remettre
un prix lors d’une cérémonie, il saute sur l’occasion, croyant qu’il
parviendra à écrire dans son ancienne maison. Mais c’est sans compter les
habitants de son ancien village, qui n’ont rien de rassurant. Outre son ami d’enfance
(Carlos Areces, qui vole la vedette à Otxoa), seules les personnes âgées sont
demeurées à Arga, obligeant leurs enfants à s’exiler.
Tomas comprendra peu à peu pourquoi, à mesure qu’il découvrira quelle malédiction plane sur le village...
Malgré quelques moments plus niais (dont
certains avec un petit chien, sur lequel
l’accent est mis trop souvent), Lobos de Arga est un agréable divertissement,
tantôt léger, tantôt sanglant (la scène avec le doigt... Je n’en dis pas
davantage!), réalisé avec une affection visible pour le fantastique. À voir,
entre autres pour les amateurs de lycanthropes.
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