vendredi 13 avril 2012

Le Voyage insolite (émission du 9 avril)


Jungle rouge / Kent Harrington

Jungle rouge est le premier roman de l’auteur américain Kent Harrington que j’ai l’occasion de lire. Les éditions Gallimard viennent en effet de le rééditer, dans leur collection Folio policier. Avec son titre qui n’était pas sans m’intriguer (je dois avouer que j’aime beaucoup les récits d’aventures qui se trament dans la jungle) et sa couverture à saveur aztèque, je pouvais difficilement passer à côté de ce livre. Par contre, je dois dire que j’ai été un peu déçue par ce roman, qui, contrairement à ce que laissent présager son titre et sa couverture, n’est ni un récit qui met la jungle au premier plan ni un livre dans lequel le suspense est  particulièrement intense.

Le roman nous présente Russell Cruz-Price, un métis, mi-guatémaltèque, mi-américain. Après une longue absence du Guatemala, il y revient pour acheter une plantation, convaincu par un archéologue. Il faut dire que ce dernier est certain qu’une statue précolombienne d’une grande valeur y est cachée. Russell vend donc tout ce qu’il possède pour se lancer dans cette quête insensée, commençant à fouiller la jungle en quête de son trésor. Mais il ne restera pas longtemps dans la jungle, cet endroit étant au final assez peu exploité dans le roman : il préférera gagner la ville, pour y rejoindre l’une ou l’autre de ses amantes. Il y a d’abord Catherine, représentante de l’ONU, avec qui il se lie en premier. Malgré leur bonne entente, elle fait pâle figure lorsqu’il fait la connaissance de Béatrice, la femme du général Selva. Complètement envoûtée par cette femme, Russell perdra la tête, devenant de plus en plus imprudent… Jusqu’à s’attirer, immanquablement, des ennuis.

Jungle rouge est donc avant tout un récit d’adultère avec une trame politique. Nous y suivons un personnage à la fois attachant et détestable, aveuglé par ses passions. Le roman se lit bien, sa narration étant fluide et aérée. De plus, l’insertion de passages sur le meurtre de la mère de Russell, dans les années 80, est un ajout intéressant. Cependant, l’aspect original du roman (la quête du jaguar dans la jungle du Guatemala) prend très peu de place dans le récit, se trouvant en périphérie de l’intrigue. Donc, si vous aimez les histoires d’infidélité à saveur politique avec une touche d’exotisme, Jungle rouge pourra peut-être vous plaire. Quant aux lecteurs avides d’aventures intenses et dépaysantes, je ne saurais vous recommander ce titre, un peu trop conventionnel.

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