mercredi 29 mai 2013

Sur les traces d'Escalana


La fin de semaine dernière, Frédérick et moi avons pris le train Montréal-Senneterre en direction d'un village fantôme qui sera à l'honneur dans le tome 3 des Villages assoupis : Oskélanéo (aussi nommé Escalana). Situé en Haute-Mauricie, entre Parent (où nous sommes déjà allés) et Clova, plus précisément à mi-chemin entre La Tuque et Senneterre, Escalana fut autrefois un gros village. Fondé en 1910, il fut une "porte d'entrée maritime" de la région vers le Nord, jusqu'à Chibougamau, principalement. Mais en 1948, quand la route 167 est construite, le village perd son statut de "point stratégique" et commence à péricliter. En 1973, signe qui ne ment pas, le bureau de poste est fermé.

Aujourd'hui, la gare n'existe même plus (nous sommes débarqués en pleine forêt, après sept heures de train !), réduite à l'état de simples fondations, à l'instar de l'ensemble des bâtiments de l'ancien village. Une sympathique pourvoirie, le domaine d'Oskélanéo, poursuit cependant ses activités juste à côté du site d'Oskélanéo, où nous avions loué un chalet pour la fin de semaine. D'ailleurs, j'en profite pour remercier son généreux propriétaire, Camil Lessard, qui nous a raconté nombre d'anecdotes sur la fondation du village et nous a accueillis chaleureusement dans sa pourvoirie.

Quelques images représentatives du site de l'ancien village, où le passé demeure encore palpable :

Sur la route forestière 404 (remarquez les traces de projectiles sur la pancarte) :
Ancien site d'Escalana : plusieurs maisons se trouveraient là où est aujourd'hui un marécage, une partie du village ayant été inondée par les castors :

À proximité, plus d'une quinzaine de ruines de fondations, qui ont beaucoup à raconter:
 
Toujours des fondations, mais agrémentées de la présence de Frédérick et de Spike, l'un des chiens de la pourvoirie, qui a passé la fin de semaine avec nous, Frédérick s'étant particulièrement attaché à lui, la preuve :
 Des traces disparates :

 L'ancien moulin, qui fut une entreprise importante du village en des temps plus cléments :
Parlant de temps cléments, quelques preuves :
En direction de l'ancien cimetière du village, cette fois-ci avec Lucio et Spike :
Difficile à dénicher, tant il est ceinturé d'une végétation dense, il compte néanmoins une demi-douzaine de stèles, étonnamment en bon état :
(à droite, Edward Edwardson, originaire d'Écosse, ça ne s'invente pas !)

Et pour conclure cette visite sépulcrale d'Escalana/Oskéalanéo, une partie de la rivière Oskélanéo, beaucoup plus paisible qu'elle le fut jadis...
(en arrière-plan, le chemin de fer)

En attendant la prochaine excursion en territoires fantômes !

9 commentaires:

  1. Visiblement, le village n’a pas connu l’époque des micro-brasseries. ;)

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  2. Fascinant ! J'adorerais y mettre les pieds un jour. Surtout au cimetière. (Je sais que j'ai des goûts macabres.) Et c'est fou ce que la nature reprend ses droits. Dans vingt ans on ne verra presque plus rien.

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  3. Magnifique ! C'est vraiment une superbe escapade... merci de partager...

    ...en passant, j'habite dans un tout petit village à côté d'une maison centenaire que l'on dit hantée. Je t'enverrai des photos... et un compte-rendu de ce qu'y s'en raconte !

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  4. Martin : C'est clair ! Selon mes "observations sur le site", en mettant de côté les canettes de 7-up et de Pepsi, trois bières étaient représentées, sans surprises : Laurentide, Molson Ex. et de la 50. Heureusement que nous avons davantage de choix aujourd'hui, car l'amatrice de micro-brasseries que je suis également serait bien malheureuse !

    Julie-Anne : Merci ! Et je te comprends pour les cimetières : c'est un incontournable des villages fantômes, toujours fort instructifs. Et dans ce cas-ci, comme il ne restait que quelques pierres (5), perdues en pleine forêt, l'impression était encore plus saisissante... Car, comme tu dis, la nature s'était dépêchée de reprendre ses droits !

    Sébastien : Heureuse que ça te plaise :) Quant à la maison hantée, j'aimerais beaucoup la visiter et connaître les histoires à son sujet. Dans quel village est-elle située ? En tout cas, pas étonnant qu'un tel décor ait nourri ton imaginaire d'auteur de littérature fantastique !

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  5. Toujours extraordinairement belles et inspirantes vos photos!

    En passant, y'a un article sur ton tome II sur La Presse en ligne aujourd'hui! :) T'as une super belle visibilité avec cette série-là! C'est hot de voir quelqu'un de la gang dans le journal!!! :)


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  6. Merci ! Je dois quand même préciser que nous avons fait une "petite" sélection, côté photos : comme c'était un "voyage documentaire", nous en avons pris presque 500 ! Et, évidemment, elles ne sont pas toutes aussi inspirantes ;)

    Et j'avais vu pour la critique de "L'île aux naufrages" dans La Presse, il va sans dire que je suis très contente de la visibilité de la trilogie. Et comme tu dis, quand un de la gang est dans les médias, faut se réjouir ! (Et puis, je suis sûre que ton futur polar, dont tu parlais à l'émission, va faire parler de lui, j'ai hâte qu'il se concrétise :) )

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  7. Bonjour Ariane je m'appelle Daniel Clément merci beaucoup d'avoir prit la photo de la pierre tombale de Mary Polson et Edward Edwardson qui sont mes arrière grand parent. Ma mère Isabella Edwardson fut née avec un frère jumeau à Oskélanéo en 1923. Mon oncle est le dernier survivant a l'age de 91 ans (Déc 2014) des Edwardson de cette époque. Encore une fois un gros merci de nous offrir cette petite pièce de notre histoire familiale.

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  8. Bonjour Daniel, merci de votre passage ici !
    Je suis heureuse que ce "témoignage documentaire" rende spécifiquement hommage à vos ancêtres ! J'ai beaucoup apprécié mon passage à Oskélanéo, notamment la visite de ce petit cimetière très paisible au cœur de la forêt. Encore une fois, contente d'avoir pu être utile à la préservation de votre mémoire familiale :)

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  9. Jean-Baptiste Lebel, un entrepreneur forestier dans les années 30 et 40 pour le cpi opérait a cet endroit avant d'aller travaillé en Abitibi. Il a donné son nom a la ville de Lebel-Sur-Quévillon. Je recherche des informations dur sa vie en ce moment.

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