Franck Thilliez, Pandemia, Fleuve noir, 2015, 644 p.
J’ai déjà eu l’occasion de lire trois ou quatre thrillers de l’écrivain français Franck Thilliez, dont j’ai particulièrement
apprécié l’ambiance. En parallèle à ses thrillers, Thilliez est aussi
l’auteur d’une série policière qui met en vedette le couple de policiers
parisiens Franck Sharko et Lucie Henelle. Dans Pandemia, leur plus
récente enquête, le couple est confronté à un cas qui le
dépasse : une épidémie de grippe, chez les oiseaux et les êtres humains,
prend rapidement une ampleur démesurée. Mais les multiples foyers de
maladie cachent quelque chose de pire encore, soit les plans de l’Homme en
noir, un criminel animé par des visées eugénistes.
Franck et Lucie investigueront donc tantôt dans les égouts
de Paris, tantôt en Pologne, aux abords d'usines polluantes de production de porcs, tantôt dans l’espace souterrain du Dark Web. Nous suivons
en outre Amandine, microbiologiste de l’Institut Pasteur, qui constate les effrayantes
activités de l’Homme en noir. En même temps, elle tente de sauver la vie de
son amoureux, Phong, que son absence de défenses immunitaires confine dans un
appartement aux vitres en plexiglas.
Comme nous le voyons – et ce n’est qu’un survol ! –, l’univers de Pandemia est riche et d’une indéniable générosité (le livre compte presque 650 pages en grand format). Certes, il y a de petites
longueurs çà et là, mais rien de bien irritant, et ce polar de Thilliez se lit
à fond de train, surtout les savoureux passages qui mettent en scène Amandine.
J’ai aussi particulièrement apprécié la descente dans les égouts de Paris,
saisissante de réalisme (l’auteur y aurait-il mis les pieds ?), les
descriptions du net profond et de la fosse des Mariannes ainsi que la visite
des usines de porc, pour le moins sordides.
Par contre, le côté « à l’américaine » du roman
m’a agacée à quelques reprises, à commencer par le titre un peu tapageur, Pandemia,
et la mise en page de la couverture clairement calquée sur les livres publiés
aux États-Unis. Ce à quoi nous pouvons ajouter le surnom de « L’homme
en noir », quelque peu caricatural, et les enjeux romanesques qui visent,
rien de moins, à « sauver le monde » (cela dit, il est vrai qu’un
puissant virus pourrait bel et bien terrasser la planète). Mais si vous excusez aux
films d’action américains leurs excès d’explosions, vous pardonnerez à Thilliez les enjeux légèrement mégalomanes de l’enquête de Franck Sharko et de Lucie Henelle. Car Pandemia,
comme l’ensemble des romans de l’écrivain français, est d’une indiscutable
qualité, et, captivant, se lit avec un plaisir certain.
Un de plus dans ma liste à zyeuter de près avant d'acheter. Merci Ariane !
RépondreSupprimerContente de t'avoir donné une suggestion de lecture de plus, Richard ;)
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