Le chat aux yeux jaunes / Serge Brussolo
Vous connaissez peut-être Serge Brussolo, auteur de plus de cent romans, dont plusieurs appartiennent aux genres de l’imaginaire. Très prolifique et imaginatif, l’écrivain vient tout juste de faire paraître Le chat aux yeux jaunes aux Éditions du Fleuve Noir. Ce récit s’inscrit dans sa série « Agence 13 : les paradis inhabitables », qui met en scène une agence spécialisée dans la remise à neuf de scènes de crime. Cependant, il n’est absolument pas nécessaire d’avoir lu les autres opus de la série pour apprécier celui-ci, chacun des tomes fonctionnant de manière autonome.
Le chat aux yeux jaunes nous présente d’abord Mickie Katz, une décoratrice mandatée par l’Agence 13 pour redécorer la maison de retraite d’une ancienne actrice. Mais, très rapidement, la narratrice s’apercevra que l’ancienne comédienne, Peggy McFloyd, demeure dans un lieu clos des plus insolites. Entourée de comédiens retraités et autres ex-professionnels du cinéma, elle vit toujours à l’époque des années 60, époque au cours de laquelle la série « First Lady », où elle tenait le premier rôle, était populaire. De plus, le bâtiment est régi par des règles strictes, prétendument pour respecter les désirs de Peggy et pour protéger les habitants de l’endroit. Car il faut dire que l’actrice a été jadis victime d’une attaque au vitriol qui l’a complètement défigurée, l’obligeant à demeurer un moment loin des projecteurs, avant de revenir en scène, plus belle que jamais. Comment la comédienne a-t-elle réussi ce tour de force ? Et quels complots se tramaient-ils – et se trament toujours – autour de l’énigmatique Peggy ? C’est ce que le roman de Brussolo nous fera découvrir, peu à peu, à mesure que l’auteur nous guide à travers ce mystère délicieusement tordu. Et cette énigme, fidèle à la réputation du romancier, ne peut que nous surprendre par son dénouement, en nous faisant envisager des possibilités auxquelles nous n’avions pas pensé…
Avec Le chat aux yeux jaunes, Brussolo propose donc encore une fois un roman original et intelligent, dans lequel l’atmosphère est soignée. Je pense notamment aux descriptions des canyons traversés par les coyotes, qui ont de quoi faire frissonner. L’auteur a également eu le souci, bien visible, de se documenter sur l’univers des anciennes séries télévisées. En outre, le lecteur sent que l’ensemble du récit a été murement réfléchi, à la manière d’une partie d’échecs. Seule la fin, plus précipitée comme c’est parfois le cas chez Brussolo, pourrait en décevoir certains. Mais il demeure que ce roman est de bonne facture et saura plaire aux amateurs de l’auteur qui aiment ses récits plus « calculés », à l’écriture efficace mais plutôt effacée. Pour les autres qui apprécient davantage le côté « étrange » et « foisonnant » de l’écrivain, Le chat aux yeux jaunes n’est peut-être pas le meilleur choix. Même si, comme les fans de Brussolo le savent, la qualité est presque toujours assurée avec cet auteur. Bref, c’est un romancier à découvrir, si ce n’est pas déjà fait !
Justement, moi qui me cherchait quelque chose à lire! J'ai découvert brussolo très récemment, avec la lecture de Dortoir Interdit. J'ai adoré l'idée d'une agence de décoration pour endroit salit par le crime. Ambiance assurée! Tu fais une description très juste de l'écriture de Brussolo!J'ignorais qu'il avait écrit autant de roman, je vais partir à leur recherche!
RépondreSupprimerTu ne seras pas déçue ! L'imaginaire de Brussolo est vertigineux et très diversifié ! Personnellement, j'ai aussi lu au cours des derniers mois "L'épave", "Ma vie chez les morts" et "Le murmure des loups" et chaque fois, je suis impressionnée par l’étendue de son talent (et ce, dans plusieurs genres !). En plus, si tu as apprécié un des tomes de la série "Agence 13", je ne doute pas que tu aimeras celui-là. Tu m'en redonneras des nouvelles !
RépondreSupprimer