Noir Kassad / Alain Ulysse Tremblay
Noir Kassad est le cinquante-deuxième titre de la collection Coups de tête, ainsi que le septième tome de la série Élise. Même si je n’ai pas lu l’ensemble des tomes de la série, j’ai tout de même apprécié Noir Kassad, qui peut aussi se lire de manière indépendante, quoique la connaissance de l’ensemble de la série ne puisse qu’enrichir l’expérience de lecture.
Avec sa présentation et son propos « nordique », Noir Kassad ne pouvait que piquer ma curiosité, en tant que fervente lectrice de récits polaires. La série Élise se poursuit en effet dans le Nord du Québec. C’est là que vit Kassad, enfant d’Élise et de Jappy, dans un futur peu enviable. Mais Kassad est un enfant singulier, aux pensées à l’image de ce Grand Nord impitoyable. Résolument, il souhaite enclencher - rien de moins - la fin technologique du monde. Y parviendra-t-il ? C’est ce que le roman d’Alain Ulysse Tremblay nous révélera, petit à petit, à mesure que s’enchaînent les courts chapitres du livre.
L’une des forces de ce roman, qui se lit rapidement, est en effet sa forme. L’auteur a eu le soin de découper son récit en une série de chapitre diversifiés, dont certains présentent des extraits fragmentaires tirés d’un fichier informatique. De plus, le style varie dans certains passages, montrant l’étendue du talent du romancier. Un lexique Innu est également présent à la fin du roman, bien intégré dans le texte, même si le nombre assez élevé de termes innus demande un effort de mémoire au lecteur (après une première traduction en bas de pages, le mot n’est plus traduit). Cela dit, cet aspect saura plaire aux lecteurs qui aiment les récits d’anticipation teintés d’un certain exotisme.
Par contre, la lecture de Noir Kassad a suscité chez moi un certain sentiment de «distance», comme si je ne parvenais pas à me sentir directement interpellée par le récit. J’ai refermé le livre avec la sensation d’avoir assisté à un drame un peu lointain, plus centré sur les faits que sur les personnages. D’ailleurs, les tomes que j’ai lus de la série m’ont laissé cette même impression de se dérouler à distance, comme si les événements me paraissaient « étrangers ». Mais, dans l’ensemble, Noir Kassad m’a fait passer un bon moment de lecture, surtout pour sa structure et son aspect nordique. C’est donc un roman à lire, pour les amateurs de la série Élise, ou pour ceux qui auraient envie d’un Coups de tête à saveur boréale !
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