Alors que l'édition 2012 du festival est en cours, j'ai pensé publier ici mes critiques de l'an dernier, qui s'étaient retrouvées dans le "spécial Fantasia" de Brins d'éternité.
En espérant que ces suggestions vous donneront quelques idées de films à visionner... ou encore envie de découvrir ou de redécouvrir le festival !
Les lèvres rouges (Daughters of
Darkness), est sorti en 1971, coproduit par la France, la Belgique et l’Allemagne.
Le film met en scène des acteurs de divers horizons,
incluant Danielle Ouimet, dont le jeu pauvre (pour ne pas dire exsangue)
contraste avec celui des autres comédiens. Dans cette histoire lente, plutôt
avare en événements, nous faisons la connaissance d’un jeune couple, qui a
choisi la Belgique (en saison morte) comme destination pour son voyage de noces.
Dans l’hôtel désert, il fera connaissance avec la comtesse Bathory, une femme
sans âge et fascinante. Peu à peu, le couple agira de façon bizarre, charmé à la
fois par la comtesse, la convaincante Delphine Seyrig et son énigmatique secrétaire.
Pourtant, la thématique du vampirisme, qui se veut importante dans le film,
demeure toujours en périphérie, comme si le scénario souffrait d’une certaine
pudeur. Oubliez les morsures et les bains de sang, la comtesse Bathory s’est
assagie avec le temps, devenant beaucoup moins convaincante. Certes, le long métrage
est élégant, traversé de passages poétiques intéressants, mais il demeure malgré
tout un peu froid et distant. Oui, la comtesse Bathory a bien vieilli, depuis
la Hongrie du XVIe siècle. Et peut-être pas pour le mieux.
Ilsa, She-wolf of the SS (Don Edmonds, 1975)
Soulignons d’abord l’initiative de Fantasia de projeter ce film, sorti en 1975. Car il faut de l’audace pour présenter ce long métrage qui met en scène les nazis, plus spécifiquement Ilsa (jouée par Dyanne Thorne, très convaincante dans ce rôle de séduisante dominatrice). Le scénario de ce film est mince : Ilsa règne sur un camp de concentration, où elle effectue des tortures sadiques dans une optique prétendument scientifique. La nuit, elle trompe sa solitude en compagnie de jeunes hommes du camp, qu’elle fait castrer après l’acte. Mais l’un d’entre eux, Wolfe, échappera à ce sort grâce à son étonnante endurance sexuelle… Ce qui lui permettra d’orchestrer une tentative d’évasion avec les autres prisonniers du camp. La principale force de ce film tient dans la crédibilité de ses interprètes, dont Dyanne Thorne, impitoyable, et Maria Marx, torturée par la première, qui tente de démontrer la plus grande endurance des femmes à la douleur. Notons aussi l’impact de certaines scènes d’horreur, saisissantes, qui restent longtemps en mémoire. Pourtant, Ilsa, She-Wolf of the SS comporte trop de faiblesses (dans le scénario, les décors, la bande sonore et le traitement plutôt complaisant du thème) pour atteindre le statut d’incontournable. Mais pour les amateurs de la série, qui comporte notamment le réussi Ilsa, tigresse de Sibérie, c’est un film à voir, suscitant le malaise…
Comme j’avais apprécié
Mulberry Street, premier film du réalisateur Jim Mickle, j’avais
certaines attentes à propos de Stake Land, son deuxième opus. J’étais
pourtant un peu sceptique quant au choix de la thématique, avec laquelle il n’est
pas toujours aisé de se démarquer : les vampires. Et pourtant, j’avais tort de
me méfier, puisque ce film est plutôt sympathique. Le récit se trame dans une
Amérique postapocalyptique où évoluent vampires, cannibales et sordides groupes
religieux. Martin, un jeune homme introverti, se retrouve orphelin à la suite
du meurtre de sa famille par les vampires. Heureusement, « Mister », un
combattant expérimenté, le prendra sous son aile. Tous deux, ils se dirigent
vers « New Eden », un endroit prétendument épargné par les morts-vivants. Ils
se lieront en chemin avec quelques personnes, formant ainsi une sorte de
cellule familiale recomposée. Mais le paradis escompté est encore loin, et Martin l’apprendra cruellement… Un film à
la fois émouvant et horrifiant, à la photographie impressionnante (les décors
postapocalyptiques et les ruines, notamment) et au jeu des comédiens de qualité.
À voir, surtout pour les amateurs de buveurs de sang.
Morituris (Raffaele Picchio, 2011)
Les projections de minuit à Fantasia sont toujours une expérience en soi. C’était donc certainement le meilleur endroit pour visionner Morituris, un film italien plutôt moyen. Le début était cependant prometteur : trois jeunes hommes entraînent deux femmes dans la forêt, pour un prétendu rave. Ils se retrouvent bientôt seuls près d’un temple étrange, dédié à Némésis, la déesse de la vengeance. C’est à cet endroit que les trois amis décident de violer les jeunes femmes avant de les tuer, comme ils l’ont fait l’année précédente pour s’amuser. Toutefois, il ne sera pas si simple de mener à bien leur plan, avec ce qui rôde dans le temple… Et, malheureusement, c’est à mon avis l’intégration de l’élément fantastique qui fonctionne le moins dans ce film, frôlant par moments le grotesque. Signalons néanmoins les passages gores, souvent bien sanglants et perturbants, et une certaine élégance dans la réalisation. De plus, la ressemblance avec Les templiers aveugles n’a pas été sans me déplaire. Pourtant, le scénario ne m’a pas convaincue, plusieurs éléments demeurant nébuleux. À voir sans attentes démesurées, pour les nostalgiques de films d’horreur italiens.
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